10 Bons Sons US en février 2025

Alors qu’on attend avec impatience (non) de subir les conséquences sanitaires, humanitaires, militaires, économiques, politiques du fait que 80 millions de dégénérés ont donné les clés du monde à deux suprémacistes, l’un grabataire et l’autre fils d’esclavagiste accro à la kétamine, on essaie, en tant qu’indécrottables optimistes, de vous partager le peu de bien qui peut encore sortir du monde libre.

Insyt. – Dreamcatcher

Après son excellent premier album Mi Casu, Su Casa et l’EP Warm Ups II (dont on vous parlait dans notre bilan 2024) Insyt. a décidé d’enchainer avec son album « sophomore », Dancing by myself, à venir le 14 mars prochain. Au programme de ce second extrait, de l’introspection sur une petite boucle un peu soul, un peu gospel et bien evidemment drumless. Le tout en auto-prod’, histoire de varier les plaisirs.
Après « Seance » sorti au tout début du mois de février, le rappeur du collectif 4datribe nous laisse donc entrevoir ce qui sera probablement un des rendez vous de notre mois de mars. – Clément

Malz Monday – Switch Up (prod. Noizy)

Fraichement découvert l’an dernier au détour de son incroyable album D.O.L.L.A.R, Malz Monday continue de distiller des singles extrèmement groovy. « Feel Like » cloturait l’année 2024, « Isolation » marquait le début 2025 et « Switch Up » entame le mois de février avec exactement la même qualité en guise de fil conducteur. Le rappeur new-yorkais, plus précisement du Comté de Westchester semble bien maitriser sa recette et ce n’est pas pour déplaire nos esgourdes, ou devrais je dire, nos papilles. – Clément

Uno Hype – Free Bro (prod. Jordan Elgie)

C’est au détour de l’algorythme youtube que se présente notre nouvelle découverte : Uno Hype. Rappeur originaire du Maryland, il s’est notamment fait connaître grâce à son apparition sur l’EP AmeriKKKan Korruption de Capital Steez (RIP) en 2012, ainsi que sur le morceau Bombay State of Mind avec Chance the Rapper et Freeway, produit par oddCouple.
En 2021, près de dix ans après ses débuts, il sort son premier album, Sol Glo, qui cumule plusieurs millions de streams et le propulse dans une toute nouvelle sphère. Après trois années plutôt discrètes (un seul single à son actif en 2023), il dévoile Free Bro début février. Sur une instru downtempo, portée par des riffs de guitare chatoyants et un chop soul très inspiré, Uno Hype rappe à cœur ouvert, avec le même vague à l’âme que lors de ses débuts. Assurément la découverte du mois. – Clément

ZelooperZ & Real Bad Man – Arîba ! Arîba !

Dear Psylocybin est l’une des belles surprises de ce début d’année. L’alliance du travail riche et varié de Real Bad Man et des introspections de ZelooperZ fait merveille. Avec sa basse envoutante, ses percussions qui régalent et ses cuivres, la production de ce titre est l’une des meilleures du disque. ZelooperZ s’y régale, il y trimballe son ton nasal en multipliant les changements de voix. Dear Psylocybin est le dernier album du rappeur de Detroit avant qu’il devienne sobre, et ce morceau en est la conclusion, raison pour laquelle il y traite de sa propre santé mentale et de son rapport à la drogue et à l’auto-destruction. C’est à la fois sombre, dansant, et éclairant (quant on connaît la conclusion). Un drôle de cocktail. – Jérémy

Black Milk & Fat Ray feat. Danny Brown – Just say no

On ne fera pas beaucoup plus Detroit ce mois-ci que cet album commun entre Black Milk et Fat Ray, sur lequel tous les invités sont issus de la ville. Black Milk concocte ici une drôle de prod’, drumless, et dépouillée. C’est le nasillard Danny Brown qui ouvre le bal, avec un ton posé, développant ici son versant le plus conteur et le plus social (il a décidément bien maturé). A côté, le deuxième couplet sonne plus incisif, avec des phases d’une insolence moqueuse. Dix sept-ans après leur premier projet commun, Black Milk et Fat Ray ont bien évolué et sont passés du statut de rookies à celui de valeurs sures. – Jérémy

Willie the Kid & Vdon – Great American Poetry

Duo éprouvé qui n’a cessé de faire ses preuves, Willie le gamin (qui n’en est plus un) et Vdon ont remis ça en poursuivant l’une de leurs nombreuses séries de projets communs. Catch me if you can 2 est une courte ogive d’à peine 15 minutes qui s’écoute d’un trait. On connait la recette : voix juvénile et diction sentencieuse d’un côté, rythmiques déstructurées voire absentes et boucles aussi mélodieuses qu’inquiétantes de l’autre. Ça marche toujours alors pourquoi se priver ? Puisque l’exercice exige de n’extraire qu’un morceau, on vous laisse avec le seul morceau clippé. – Xavier

Smif-n-Wessun feat. Pharoahe Monch – Medina (prod. SND*TRK)

Surprenant et inattendu, le retour du légendaire duo de Brooklyn près de 6 ans après leur dernier album était particulièrement scrutée parmi les sphères d’amateurs de rap qui feraient bien d’aller toucher de l’herbe (et dont on fait évidemment partie). Il faut dire qu’avec 7 albums en plus de 30 ans, Cocoa Brovaz et Tek-N-Steele ont su cultiver la rareté, et n’a que peu déçu. C’est encore le cas ici, Infinity ravira les aficionados des grosses batteries, des samples soulful et des « DJ Premier type beat » (même si celui-ci est absente de la tracklist). On retrouve quelques légendes vivantes ou mortes en featuring (Prodigy, Conway ou encore Pharoahe Monch). C’est d’ailleurs ce dernier que l’on retrouve sur « Medina », que l’on vous propose comme avant-goût. – Xavier

Westside Gunn feat. Estee Nack & Stove God Cooks – VEERT (prod. Daringer)

Sorte de synthèse de sa bien connue série au nom de dictateur allemand, Westside Gunn nous propose une sorte de petite synthèse de l’aventure avec « VEERT ». Malgré la simplification du nom des volumes en simples numéros et le remplacement (on peut le dire) de son frère et son cousin par Estee Nack et, surtout, Stove God Cooks, le faux retraité de Buffalo fait appel aux services de son plus fidèles compagnon de route : Daringer. Et, pour poursuivre la tradition, l’aussi jolie qu’inquiétante mélodie qui se répète inlassablement n’empêche pas l’hôte de se faire laver par ses invités toujours survoltés. Entre tradition et modernité, en somme. – Wilhelm

Freddie Gibbs – Nobody Like You (prod. Pops & Mischa Chillak)

D’humeur sentimentale, Freddie Gibbs a ressorti son smoking (son costume de lapin) et s’est allé sur l’instrumentale de « Nobody Like You », interlude de l’excellent You Only Die 1nce sorti à Halloween dernier. Et puisque la date de sortie (le 14 février donc) et le sample font écho à l’amour, il était donc logique que le rappeur de Gary, dans l’Indiana, se laisse aller à un egotrip récréatif et change, a priori, de flow comme de compagne. Après tout, il est important de s’aimer… surtout quand on rappe aussi bien. – Wilhelm

Ill Tone & Conway The Machine – Pick a Side

En amont d’un album sorti sous la houlette de la Black Soprano Family, le producteur Ill Tone a sorti une sorte de maxi 2 titres (est-ce bien comme ça que l’on disait à l’époque des VIEUKS ?). Corporatisme oblige, l’un des morceaux est accompagné de la voix du désormais terriblement chiant Benny The Butcher. L’autre, celui qui nous intéresse, accueille un Conway des grands jours, décidé à nous mettre un coup de pression. La rédaction du pôle US du Bon Son a parfaitement reçu le message et se range du côté de la nostalgie tant ce genre de morceaux ont pu loger dans ses colonnes. Mais par pitié, Monsieur Conway, laissez nos familles et nos air fryers tranquilles. – Wilhelm

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