Test, l’interview « 10 Bons Sons »

En vingt-huit ans d’activité, Calmez votre ancien, qui vient de sortir, n’est que le deuxième album de Test. C’est qu’avant tout, pour le membre d’ATK, Maximum De Phases, Prestige et Noir Fluo, le rap est une affaire d’amitié, quand ce n’est pas une histoire de famille. Et puis, à bien y regarder, le qualificatif d’ « ancien » n’a de sens que si l’on considère le nombre d’années de rap qu’il possède à son actif. Autrement, à l’inverse de nombreux OG, il a gardé une passion intacte pour cette musique, avec un regard lucide et humble sur ses faits d’armes passés, comme en atteste cette interview, articulée autour de dix morceaux parus entre 1996 et 2022.

Photo : Maxime Guillemeau ©

ATK (Test & Fredy K) – « Je me débarrasse » (1996, MicroTest)

Test : « Je me débarrasse », Max De Phases, sur MicroTest. C’est un de mes tout premiers morceaux construits et structurés. C’était vraiment mes débuts avec Fredy K, que Dieu ait son âme. J’en ai un souvenir particulier parce que c’est un des premiers morceaux d’ATK dans sa formation réduite, pour notre premier projet MicroTest.

Dès ce premier projet on sent l’entente entre Fredy et toi.

C’est normal, on fait partie de la même famille ! Lui et son grand frère Kesdo, que Dieu ait son âme, sont mes cousins directs. Les Zadi sont une famille d’artistes et de sportifs. Tous les frères de la famille avaient une passion artistique ou sportive. Avec Fredy, vu qu’on était tout le temps ensemble, on a quasiment commencé le rap en même temps. Lui avait deux ou trois ans de moins que nous mais il était toujours dans nos pattes. La première fois que j’ai écrit c’était avec lui. Et les premières fois qu’on a posé, qu’on a structuré des trucs, à comprendre ce qu’était une mesure, c’était avec lui aussi. Dans la grande formation à vingt-cinq qu’on était au tout début d’ATK, on avait un groupe ensemble qui s’appelait Integral Posse (avec Slowa Dileggi et Emotion La Folie, ndlr).

ATK – « Personne ne bouge » (1997, Dontcha Flex 4)

« Personne ne bouge, personne ne sera blessé » sur Dontcha 4 !

J’ai mis ce morceau parce que ça me semblait important de faire paraître un titre de mixtape dans la sélection. Vous en avez fait beaucoup.

ATK, à la base, les débuts, c’était les mixtapes. Dans les années 90, pour un MC, la mixtape était un bon support pour être reconnu. Il fallait arriver à poser sur des mixtapes qualitatives comme celles de Dontcha, qui était une référence à l’époque, ou bien celles de Poska, Cut Killer, Lord Killer… Il fallait tout faire pour avoir un track sur leurs mixtapes. Du coup on en a fait pas mal.

Entre MicroTest en 1996, et Heptagone en 1998, il y a une véritable progression dans le son, dans votre rap aussi. Mais si on regarde bien, dès 1997 et ces apparitions sur les Dontcha Flex par exemple, vous semblez posséder votre marque. Les textes mélancoliques et les grandes mélodies sont déjà là, alors qu’Heptagone n’est pas encore sorti.

Si on a une école c’est celle-là : l’écriture et les belles mélodies. On a toujours aimé ce style, on ne s’en est jamais éloigné. C’est sûr qu’entre MicroTest et Heptagone il y a une évolution, on a chacun progressé. En 1996 ça fait deux ans que je rappe. Entre MicroTest et Heptagone on a enchaîné les mixtapes, on a fait des concerts, ce qui nous a donné un peu plus d’assurance… Donc il y a une petite évolution qui doit se sentir oui.

Je me dis qu’heureusement que ces participations aux mixtapes sont là, et que les deux premiers volets des Oxygene les regroupent quasi toutes, parce que sur Heptagone on ne retrouve que deux sons sur lesquels vous apparaissez tous ensemble (« Qu’est-ce que tu deviens » et « Heptagone »), à l’inverse de ces morceaux.

Heptagone c’était notre album, on avait carte blanche. Alors que sur les mixtapes on avait droit à un seul morceau, on ne pouvait donc pas se permettre de dire qu’on n’allait être que deux ou trois, c’était tout le groupe ATK. Nous ça a toujours été ça : le groupe avant les protagonistes.

ATK (Test) – « 7ème sens » (1998, Heptagone)

« 7ème sens », mon solo sur Heptagone, sur une prod de DJ Tacteel, gros big up à lui. J’avais kiffé la prod parce qu’elle sonnait New York. Je ne sais pas pourquoi j’avais voulu faire un truc qui s’appelle « 7ème sens », mais je l’ai écrit. J’en garde un bon souvenir parce que de base je n’aimais pas trop le texte, et quand je regarde sur YouTube je vois que c’est le deuxième morceau d’Heptagone le plus écouté.

Ce n’est pas le morceau qui m’a le plus marqué à la sortie de l’album, mais vingt-quatre ans plus tard, je trouve que c’est un de ceux qui vieillissent le mieux.

C’est marrant que tu me dises ça parce que je ressens à peu près la même chose. A la base je n’aimais pas trop ce morceau, c’est Fredy et Axis qui m’avaient poussé à le mettre sur le projet. Et j’en suis très fier quand je vois ce qu’il est devenu. Les gens m’en parlent souvent, ça me fait plaisir.

Quand Heptagone est sorti, vous avez mis combien de temps à réaliser qu’il était devenu un classique du rap français ? Sachant qu’il n’a pas fait de grosses ventes à sa sortie.

Il aura mis le temps mais il a quand même été disque d’or ! Au début quand on fait de la musique c’est vraiment un délire de potes. On a notre bande, on est toujours ensemble, on fait du son, on ne se pose pas la question de savoir si on va vendre des disques. On va sortir un disque, et c’est déjà cool ! On se rend compte très vite que ça se passe bien parce qu’il y a un magazine qui s’appelle Musique Info, qui paraissait toutes les semaines, et on lit qu’en indépendant on est à la douzième, ou dixième place du top album. Pour l’époque c’était un truc de fou.

J’ai une anecdote. Deux ou trois semaines après la sortie d’Heptagone, j’étais avec un cousin qui portait un t-shirt ATK. On se balade dans Paris, on atterrit à Châtelet, et on passe à la Fnac. On repère que des mecs nous matent un peu bizarre, et quand on va voir le vendeur pour lui demander où sont placés les disques d’ATK, il hallucine de nous voir débarquer. Ça nous a fait bizarre ! Quand tu fais ta musique dans ton coin avec ton pote, et qu’on te félicite quand tu sors de chez toi, ça fait toujours plaisir.

Il y avait eu très peu de couverture médiatique dans la presse spécialisée, j’étais passé à côté de l’annonce de sa sortie, je me souviens l’avoir découvert et acheté parce qu’il était en écoute à la Fnac près de chez moi. Vous aviez mis en place quelque chose avec eux ?

Non, on avait eu très peu de promo ! En radio on avait dû faire Générations Bombattak avec Mark, on a dû avoir un ou deux passages dans La Nocturne sur Skyrock. C’est beaucoup le bouche-à-oreille qui a fonctionné pour nous.

Coach, Test, Antilop Sa & Exel – « Nos valeurs » (1998, Prestige)

« Faut leur montrer qui nous sommes ! »

Exactement, sur « Nos valeurs ».

« Nos valeurs », voilà, avec Coach et TPS. Grosse dédicace à TPS ! C’était sur Prestige ?

Oui.

C’est un projet qui n’est jamais sorti, enfin, qui est sorti maintenant par le biais des Oxygene, mais qui n’a pas vu le jour malheureusement à l’époque où ça devait sortir. Avec ATK on s’était connectés avec Ul’Team Atom et TPS.

Quand j’avais interviewé Grödash, il m’avait dit qu’Ul’Team Atom avait connecté avec ATK par ton biais.

Quand ils m’ont appelé je ne connaissais pas leur travail, ni aucun d’entre eux. Il y en a un qui m’a appelé, qui m’a dit « on fait du son, on aimerait bien que tu écoutes ce qu’on fait pour avoir ton avis ». Ça m’avait flatté à l’époque, vu que je ne rappais que depuis trois ou quatre ans. Je leur ai dit que je n’étais personne, mais que j’étais d’accord pour écouter ce qu’ils faisaient, et j’ai tout de suite kiffé ce que j’ai entendu, ils étaient en avance ! Je le leur ai dit, et je les ai connectés aux autres membres d’ATK. Il y a eu immédiatement une alchimie musicale, puis une amitié est née entre nous.

En 1998 vous enregistrez Prestige, en 2009 ils apparaissent sur l’album hommage à Fredy K, et puis en 2019 vous ressortez un projet ensemble. Vous vous retrouvez toujours, malgré le fait de venir de coins et d’équipes différentes.

C’est une histoire musicale et familiale qui dure. On s’entend bien, on s’aime beaucoup, et comme dans chaque famille il y a des hauts et des bas. Dash, Fik’s, Templar, P.Kaer, et mon gava solide R2… C’est la famille, je les aime beaucoup, en plus de les apprécier musicalement. Et puis ils ont du talent. Quand ils rappent, ils rappent, ça rigole pas. La connexion s’est faite naturellement grâce à ça aussi.

Test – « Oh merde… » (2000, Testosterost)

« Oh merde ! » C’est un morceau de fiction, je voulais en faire un comme ça. J’ai bien aimé la prod de Simple Jee et sa petite boucle. Je l’ai réécouté il n’y a pas longtemps et je me suis dit que le concept était cool.

C’est un solo sur un album en collaboration avec Rost, qui, avec sa structure CMP, t’aura accompagné entre les Section Est à partir de 1999 et ton EP Nocif en 2002.

En fait à l’époque j’avais signé pour deux projets chez CMP. Ce n’est pas quelque chose que je voulais spécialement, ni que je tenais à faire. Je l’ai fait parce qu’il fallait le faire à ce moment-là. Je ne garde pas un souvenir jovial de la période CMP. J’ai fait Testosterost parce que j’avais signé pour deux disques, idem pour Nocif. Une fois que j’ai rempli mes engagements je me suis barré.

Sur Testosterost, j’ai toujours trouvé qu’il y avait un déséquilibre entre ton niveau de rap et celui de Rost. J’étais surpris de voir sortir cet album commun.

Tu n’es pas le seul à avoir été surpris, beaucoup étaient dans ton cas. Il y en a même qui m’ont dit « il a niqué ton album ».

J’ai pensé que cet album devait être le fruit d’une amitié entre vous deux.

Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais il se passait beaucoup de choses à l’époque. Je l’ai fait et basta. Mais il y a un morceau que j’aime beaucoup dans cet album qui s’appelait « Flashback ». C’est le morceau de cet album que je préfère. Tous les autres je ne les écoute pas, je ne m’en rappelle même plus.

Le morceau avec Axis, Cyanure (lire l’interview) et Fredy oui. Je m’en souviens très bien parce qu’Antilop Sa et Freko avaient plus ou moins quitté l’aventure ATK à ce moment-là, et qu’en te voyant signer chez CMP je m’étais dit qu’il n’y aurait plus de morceaux avec le groupe. Et finalement ce titre redonnait de l’espoir.

Il est arrivé après une période où on ne faisait plus trop de morceaux ensemble. Puis on s’est dit qu’on pouvait continuer à en faire, que même si chacun faisait ses trucs de son côté, rien ne nous en empêchait.

J’avais hésité à mettre ce morceau-là pour évoquer Testosterost, mais comme ATK apparaît déjà beaucoup dans cette sélection, j’ai plutôt opté pour ton solo.

Ça ne m’aurait pas dérangé que tu choisisses « Flashback » !

Et sa petite boucle de piano est très dans l’esprit ATK.

Dédicace à Axis une fois de plus pour cette instru.

La transition est parfaite.

ATK (Test & Axis) – « Cérébral » (2007, Silence Radio)

« Cérébral », avec le fils de l’Empereur aka Axis. Que dire sur ce morceau ? (Il réfléchit) C’est un morceau très spécial et très particulier pour moi parce qu’il englobe beaucoup de choses. Déjà c’est le dernier projet qu’on a fait avec Fredy, que Dieu ait son âme. C’est lui qui a insufflé l’énergie pour le réaliser, moi je ne voulais pas le faire. Du coup ce morceau a une place très spéciale dans ma tête et dans mon cœur. Même quand je l’interprète, je suis parfois submergé par l’émotion, parce qu’il y a tout le background qui revient. Donc c’est parfois difficile de l’interpréter, mais je l’adore.

J’ai aussi l’impression que vous avez une relation particulière avec Axis.

C’est comme mon grand frère, c’est mon meilleur pote ! Il a été là pour moi pendant les moments difficiles.

Il y a dix ans, en interview, il m’avait dit que le morceau « Addictions » pour son solo faisait suite à « Cérébral ».

Tu sais qu’après « Addictions » on s’est dit qu’on pourrait faire un album commun finalement. Les gens avaient bien accueilli « Cérébral » et le mélange de nos voix, donc on s’était dit « pourquoi pas ? ». Peut-être un jour ?

Un album à deux c’est peut-être plus de couplets à écrire, mais moins de galères pour réunir tout le monde…

Mais il y aura toujours moins de couplets à écrire que pour un album solo ! Et puis quand les deux sont bons, ça peut donner quelque chose dont on soit fier. Mais peut-être un jour un album commun avec Axis !

Test – « J’connais » (2009, Etoile polaire)

« J’connais » sur Etoile polaire. Prod faite par mon compère depuis un bail Simple Jee. J’avais commencé à écrire sur la prod, je voulais parler d’un peu tout sans que ce soit de l’égotrip. Je voulais surtout un refrain où je dise « J’connais » avec à chaque fois un bruitage. Je crois que c’est parti de là.

Cet album solo est complètement dans son époque au niveau des sonorités. Il est dirty, il tranche avec ce que tu avais pu faire avant. J’ai l’impression que tu as toujours suivi ce qui se faisait, tu n’es jamais resté bloqué sur 1998.

Non. Je reproche à certains MC’s à l’ancienne de rester un peu sur leurs acquis, de ne pas vouloir sortir des sentiers battus et de leur confort. Quand tu fais du rap, il faut savoir se renouveler, mais sans se travestir bien sûr, en restant ce que tu es. Moi j’aime la musique. J’aime le classique, j’aime le dirty, et plein d’autres choses. Donc pourquoi me restreindre ? Parce que je viens de l’école boom bap ? Non. Dans Etoile polaire je me suis fait un peu plaisir, on retrouve mes goûts personnels.

En featuring, plutôt qu’ATK, on retrouve entre autre l’équipe qui compose Noir Fluo.

Oui, je voulais mettre en avant des personnes que j’estimais talentueuses.

Sachant que Noir Fluo est composé de membres de la première mouture d’ATK, à l’époque où vous étiez vingt et un.

Oui c’est ça. Les trois autres membres de Noir Fluo (Emotion La Folie, Metek / Riski et Slow-A, ndlr) sont des membres originels d’ATK. C’est ça qui est fou, on est toujours resté ensemble, tout vient de la même base ! C’est fou.

Noir Fluo – « Ride avec nous » (2011, La Ride Mixtape)

« Ride avec nous ». L’instru est tellement G ! C’est insupportable, j’ai envie de rider maintenant ! J’aime beaucoup ce morceau. J’ai aimé participer à Noir Fluo parce que je me suis lâché, je faisais des choses que je ne faisais pas avant. Je me suis permis de rapper sur des trucs sur lesquels je n’osais pas trop m’aventurer. On était un peu rock, un peu rap, un peu punk… J’aimais bien ce délire-là. Et comme en plus c’était avec mes potes d’enfance… Les mecs ne voulaient pas faire « Ride avec nous » à la base, j’ai bataillé pour le faire, et je suis content du résultat.

Tu ouvres le morceau effectivement.

J’ai déniché l’instru, ensuite j’ai fait une petite maquette avec mon couplet que je leur ai fait écouter. J’ai eu droit à des « ouais, ton truc west coast de merde ». Je leur ai dit « déjà c’est pas west coast c’est Houston les gars. Réécoutez quand vous serez sobres. » Quand ils ont dessoûlé ils ont écouté, et ils ont kiffé. C’était cool.

Cette mixtape sort en 2011, mais l’épopée Noir Fluo aura duré quelques années.

Oui ! On faisait des scènes, on a sorti des projets, on faisait des block party, on était à gauche à droite. On commençait à s’intéresser à nous, c’était décalé. Pour l’époque c’était n’importe quoi, les gens ne comprenaient pas le délire ! Par la suite ils ont commencé à adhérer, puis ça a commencé à être un peu plus sérieux. Mais bon, c’était compliqué aussi, avec les égos des uns et des autres.

Tu changes de blaze pour ce projet, tu optes pour Tony Lunettes.

Oui, c’était très important pour moi de changer de nom. Je ne voulais pas que les gens confondent. Même si j’ai ramené le bagage que j’avais acquis avec ATK, je ne voulais pas mélanger mon école avec Noir Fluo parce que ça n’avait rien à voir. On était dans un délire rock’n’roll, on s’est dit « on va faire ce qu’on veut. Tout ce qu’on a envie de dire on le dit, on s’en bat les couilles. » C’était ça Noir Fluo. On a fait un morceau, ça nous a d’abord fait marrer nous. On l’a clippé, et les gens ont kiffé. Puis on en a fait un autre, et ainsi de suite. Et c’est comme ça que Noir Fluo aura duré de 2010 à 2016.

ATK – « Nm’Ipad » (2018, On fait comme on a dit)

C’est « Nm’Ipad » ? Donc c’est dans notre album de 2018, On fait comme on a dit, sur une instru de Drixxxé. J’adore ce morceau, je trouve qu’il a un truc hip-hop, comme tu n’as plus l’habitude d’en entendre. Ce genre de prod, avec du passe-passe, du scratch. C’est hip-hop !

On sent que vous prenez du plaisir à poser ensemble vingt ans plus tard, et que l’alchimie est encore là.

On kiffe être ensemble ! Il faut savoir qu’on rigole énormément, on n’est jamais sérieux. On n’arrête pas de se marrer, et le fait d’être ensemble nous fait oublier nos galères respectives, on n’a pas le temps d’y penser. Je pense que ce truc-là a joué. Quand on est ensemble tout est plus fluide. On se connaît très bien, on allait à l’école ensemble. Des fois on se parle peu, on se regarde, on sait ce que l’autre va penser ou va dire. C’est pour ça que dans ce morceau-là il y a une alchimie naturelle. Ça s’entend qu’on s’amuse et qu’on kiffe d’être entre nous.

Entre ton aventure Noir Fluo, et les collectifs ou reconversions des uns et des autres, je me suis demandé si vous alliez arriver à vous réunir à nouveau.

Après dix ans c’était pas gagné, ni évident, de réunir tout le monde. Quand ça s’est fait on était tous contents de juste se retrouver dans la même pièce. Ça ne s’était pas produit depuis plus de dix ans. C’était particulier, ça nous a rappelés des bons et des mauvais souvenirs. Mais comme on se connaît depuis trente ou trente-cinq ans pour certains, c’est la famille !

Test – « Génération Wu-Tang » (2022, Calmez votre ancien)

Je connais pas ça, c’est nouveau ? Ça sonne bien, c’est qui ? (rires) James Teller et Diagram Music à la prod, on est ensemble ! J’aime bien l’instru, c’est un son Wu-Tang. Les mecs qui ont fait la prod ne savaient pas que j’allais faire un titre comme ça dessus. Quand je l’ai écouté ça m’a inspiré le Wu-Tang, les années 90, les albums de Raekwon, RZA, Method Man, ODB, « Brooklyn Zoo »… C’était une époque où il y avait une effervescence. Wu-Tang m’a marqué, et pas que moi, mais toute une génération. Donc c’est une forme d’hommage et un clin d’œil à toute cette génération.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de revenir en solo avec un nouvel album ?

Franchement ces derniers temps je n’étais pas trop dans la musique, je traînais un peu la patte. Ma copine me motivait beaucoup, mais moi je n’étais pas trop dans le truc. Puis un pote m’a envoyé un message, et m’a dit que c’était dommage de me branler comme ça, excusez-moi du terme, mais c’est ce qu’il m’a dit. Ça m’a fait mal et motivé à la fois. Je sortais du Covid, et j’ai voulu revenir, peut-être pas comme un phénix, mais j’avais envie de le faire.

A part Nocif qui est un petit EP, Etoile polaire et maintenant Calmez votre ancien, tu as plutôt sorti des projets de groupe. Ce n’est que ton deuxième album solo.

Ouais, c’est fou. J’espère qu’il y en aura d’autres après ! Quand tu dis ça comme ça je me dis que je me suis effectivement branlé ! (rires)

Mais si on regarde ta discographie, il n’y a pas de grande pause non plus. Tu as toujours participé à des projets de manière régulière.

C’est vrai, parce que l’écriture, rapper, ça reste un exutoire. J’ai besoin de cracher des trucs, me renouveler. C’est pour ça que j’ai toujours fait des trucs. J’ai parfois pu négliger certaines choses, mais quand j’en avais envie ou le besoin j’enregistrais des trucs. Tout ce que j’ai fait, à une ou deux choses près, j’en avais envie et j’ai kiffé le faire.

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