10 Bons Sons US en mars 2022

En mars, en ce mois de la Saint Patoche, nous nous sommes ornés (la frappe) de vert, de trèfles et des plus belles barbes de leprechaun pour absorber moultes plats et boissons irlandaises (bières et stout irlandaises, whiskeys, cidres irlandais ou encore Irish coffee). Le ventre bien rond et la gueule bien entamée, nous voici debout tant bien que mal pour notre sélection mensuelle des 10 Bons Sons US, par vos serviteurs aux goûts plus que discutables.

The Cool Kids – I’m coming over here ft. Guapdad 400 (prod. Chuck Inglish)

Personnages illustres de la fameuse « blog-era » (un temps où certains blogs américains lançaient des carrières, approximativement entre 2006 et 2012), les Cool Kids ont marqué leur temps avant que le duo tombe peu à peu dans l’anonymat, même s’ils ont clairement pris de beaux chemins chacun de leur côté. 10 ans plus tard, ils reviennent avec deux albums dans le même mois ! Sur ce morceau, on retrouve ce qui a fait leur son : minimalisme de la composition, basses saturées, froideur globale. Une certaine forme de nonchalance dans le flow et un humour absurde qui fait mouche, le titre étant centré autour de l’idée de squatter chez une meuf… pour la qualité de son appartement. Plein de bonnes choses à aller grappiller dans ces deux nouveaux albums ! – Jérémy

Your Old Droog ft. Mach-Hommy – Scooby Snacks (prod. Nicholas Craven)

Difficile de suivre Your old droog dans son hyperproductivité depuis 2021. Mais une chose est sure, de nombreuses pépites se cachent dans ses sorties comme en témoigne Scooby Snacks. L’ambiance est soulful, les samples vocaux relaxants. Le premier couplet porte d’ailleurs ce champ lexical de la détente et du calme tout en évoquant la puissance du travail, la détermination à réussir. Mach-Hommy vient ensuite prêter sa voix, immédiatement reconnaissable, pour un pont chantonné. La seconde manche part en flash-back, Your old droog évoque des souvenirs d’enfance, sa mère, ses amis avant d’évoquer son élévation personnelle. En bref, que des bonnes ondes. – Jérémy

Knucks – Leon the Professional

Y a pas à dire, les apparitions de Knucks sont toujours très élégantes et soignées. Alors qu’on l’avait vu au featuring sur le très groovy « Payback » de Kojey Radical, le emcee originaire de Kilburn (dans le nord ouest de Londres) signe un très jolie retour en solo pour teaser son quatrième projet, à venir le 6 mai prochain. Sur une instrumentale produite par ses soins, avec un très moelleux sample de Toshifumi Hinata, Knucks nous raconte la bien connue histoire de Léon, tueur à gage crée par Luc Besson dans les années 90 et dont le film éponyme a rencontré un grand succès. Un morceau seyant pour un rappeur definitivement sous côté. – Clément

Vince Staples, Mustard – Magic (prod. Twice as Nice, My Best Friend Jacob & Mustard)

Premier single du cinquième album studio de Vince Staples intitulé Ramona Park Broke My Heart, « Magic » est la première collaboration avec DJ Mustard, producteur également natif de Californie. Instrumentale irrémédiablement west coast, basse funky et groovy à souhait, flow lazy et chansonette poussée; voilà les ingrédients principaux d’un banger made in Vince Staples. La suite est probablement à découvrir début avril, mais il est fort à parier que ce nouvel opus sera comme les précédents, solide et efficace (voire plus si affinités).
– Clément

Jay Worthy, Larry June & Sean House – Hotel Bel-Air

Association de deux MC’s habitués à collaborer depuis de nombreuses années, qui ne l’avaient pourtant jamais fait sur un projet commun. Similaires à de nombreux égards, tant dans le style, la polyvalence que la productivité, Jay Worthy et Larry June distillent pendant les 30 minutes de 2 P’z in a Pod leurs flows lancinants et leur flegme, sur les productions variées et éclectiques de Sean House, avec qui le premier nommé forme le groupe LNDN DRGS. Si la première partie du disque fait la part belle à des sonorités très funky et 80’s, nous avons choisi d’extraire ce « Hotel Bel-Air », avec ce superbe sample mélodieux sur lequel la nonchalance des deux rappeurs fait merveille. – Xavier

Method Man & RJ Payne – Butterfly Effect (Prod. P. Version)

A plus de 50 ans avec une santé de fer et une énergie toujours débordante, Method Man continue de régaler les petits et les grands de son charisme, ses flows légendaires et sa joie de vivre apparente. Annonçant The Meth Lab 3 qui sera vraisemblablement sa prochaine livraison, le membre le plus célèbre du Wu-Tang s’associe à la deuxième lame de la Black Soprano Family, pour ce « Butterfly Effect », accompagné d’un clip tout en créativité et en esthétisme. L’occasion pour nous de chaudement recommander le 7ème (!) volume des If Cocaine Could Talk sorti par RJ Payne, également en ce mois de mars. – Xavier

Sauce Heist & Vdon – Thicker than Water

Nous sommes généralement friands des albums communs entre nos beatmakers favoris et des rappeurs de l’ombre. L’album commun, sorti en tout début de mois, de V Don et Sauce Heist (les deux hommes s’étaient déjà associés à Ankhlejohn et Da$h en 2020 sur Too Late 4 Tears) nous a donc fait rudement plaisir. Et ce d’autant plus que le producteur star du (très) underground n’est pas du genre à manquer de respect à ses camarades les moins illustres en leur refourguant des fonds de tiroirs. The Minatti Report est concis (23 minutes), urgent et intense. Les samples sont finement ciselés et la voix nasillarde et juvénile de Sauce s’y allie parfaitement, comme sur ce « Thicker than Water », seul single annonçant l’album. – Xavier

Benny The Butcher feat. Diddy – 10 More Commandments (prod. Daringer & Beat Butcha)

Issu de la quatrième mouture des Tana Talk, « 10 More Commandments » fait explicitement suite aux légendaires « 10 Crack Commandments » de Biggie. Plutôt qu’une version actualisée ou une liste personnelle, Benny complète les règles énoncées par le Roi de New-York. La différence est mince, certes, mais assez typique du rapport entretenu par le Boucher vis-à-vis des oeuvres du passé. Aux machines, Daringer et Beat Butcha servent une prod simple et efficace, laissant au rappeur le soin de la magnifier. Diddy apporte même sa pierre à l’édifice avec un petit speech final dont on apprécie le symbole. – Wilhelm

Don Gunna & Dark Lo – Bilingual (prod. Olehead)

Originaire d’Allentown, Don Gunna a été adoubé par ses voisins de Philadelphie : Ar-Ab et Dark Lo. Après quelques morceaux ensemble, il s’est même associé à ce dernier pour un EP entier, The Graveyard, duquel « Bilingual » est le premier extrait. Une ambiance poisseuse à souhait s’installe dès les premières notes et elle ne surprendra pas les familiers de la musique des deux hommes. À en croire la pochette, le disque ne devrait pas d’ailleurs pas s’en éloigner grandement. Si nous savions déjà que Dark Lo avait enregistré énormément avant de commencer à purger une longue peine de prison en fin 2021, il se trouve que Don Gunna, lui aussi, est actuellement sous les verrous. – Wilhelm

GmacCash & RemixGodSuede – Out Your Fucking Mouth

Sans aucun doute l’OVNI de cette sélection, « Out Your Fucking Mouth » et son clip plutôt rigolo reviennent sur les événements tragiques survenus lors de la cérémonie des Oscars 2022. Si certains ont des avis sur tout, GmacCash semble, lui, avoir des morceaux pour tout et un sens du second degré bien maitrisé. Le rappeur de Detroit (ça s’entend) ne semble pas destiné à squatter nos playlists, certes, mais reconnaissons qu’un peu d’amusement n’est jamais de refus, d’autant plus quand lorsque c’est bien rappé. Peut-être que l’avenir nous surprendra. Wilhelm

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