10 Bons Sons US en janvier 2024

Comme à chaque fois, le premier mois de l’année est riche en sorties diverses et variés, de quoi vous faire une sympathique sélection, en 10 Bons Sons évidemment.

Mick Jenkins – 2011 (prod. Venna)

Auteur d’un des meilleurs albums de l’année 2023 avec The Patience, Mick Jenkins a attendu tranquillement la rentrée pour sortir une édition deluxe, avec deux nouveaux morceaux inédits accompagnés des versions instrumentales des titres déjà présents sur la première release. Notre dévolu s’est jeté sur la track intitulée « 2011 » qui semble être la continuité de « 2004 ». Au programme, un beat un peu « lento », des drums particulièrement savoureuses, une petite guitare étouffée et Mick Jenkins au top de sa forme, évoquant le chemin parcouru et le travail accompli pour en arriver là (et forcement une référence au titre de l’album). Un bien joli morceau en guise d’ultime digestif après le repas copieux et succulent qu’est The Patience. – Clément

Dizzee Rascal feat. D Double E & JME – What you know about that ? (prod. Turno)

Quel plaisir de retrouver l’un des chefs de file du Grime sur ce genre d’ambiance, d’autant plus quand il est accompagné par deux rappeurs aussi confirmés. Au vu de l’évolution du rap anglophone, on pourrait presque qualifier cette équipe de old-school (le passé est d’ailleurs le thème central du titre) et pourtant, l’énergie qu’ils diffusent ici est phénoménale. Sur une production à la rythmique soutenue, digne des dancefloors les plus crados d’Angleterre, chacun déroule à sa manière avec des flows bien distincts pour un morceau dont on ressort lessivé. Dizzee Rascal sortira son nouvel album le 9 février et l’on écoutera ça avec une grande curiosité. – Jérémy

Erick the Architect – Instincts feat. Westside Boogie

Cinquième et dernier extrait de son premier album solo intitulé I’ve Never Been Here Before, à venir le 23 février prochain, le membre des Flatbush Zombies Erick the Architect a invité cette fois ci le bougre Westside Boogie pour explorer deux thématiques : le doute et l’intuition. Comme d’habitude, la prod’ est aux petits ognons, le sample finement dégoté (ça sent les 60’s à plein nez) et la présence de Boogie surtout au refrain apporte une plus-value fortement appréciable, le natif de compton étant très à l’aise lorsqu’il s’agit de trouver la bonne mélo, le bon gimmick… »Save me from this darkness I see, ‘cause I won’t feel at home ‘til I’m free. » – Clément

Bruiser Wolf feat. Zelooperz & Danny Brown – 2 bad (prod. Ejay)

Et voilà la réunion de trois membres des Bruiser Brigade pour un joli posse-cut sur le deuxième album de Bruiser Wolf. Un court sample de violon se lance et Zelooperz démarre presque instanténement un couplet bien graveleux où il compare son charme à ceux de… Joe Biden et Raekwon. C’est Bruiser Wolf qui est a l’honneur du deuxième couplet, en sandwich entre les voix criardes de ses compères, avec son ton calme à la Slick Rick. Là encore les punchlines improbables ne manquent pas : « I fuck hoes with the same names so I don’t say the wrong one ». Le patron emballe finalement bien l’affaire avec un troisième couplet survolté dont il a le secret. On parle peu de cette équipe mais ce n’est pas le talent et l’humour qui manque ! – Jérémy

Che Noir feat. Ransom – Peaches and Herb (prod. Welcome2dlolife)

Toujours très active, l’une des meilleures kickeuses du circuit a entamé l’année avec une mise en bouche particulièrement percutante. Avec The Color of Chocolate vol. 1, elle livre 4 titres sur lesquels elle est toujours aussi bien accompagnée qu’à l’accoutumée (Ransom, Evidence ou encore Your Old Droog). Les quatre titres offrent des atmosphères sonores variées, mais c’est pour la merveille soulful de Welcome2dlolife que notre cœur a penché, le couplet de Ransom ne gâchant en rien notre plaisir. Nous vous enjoignons néanmoins à aller écouter l’EP en entier. – Xavier

Mickey Diamond – Tex Avery (prod. Camoflauge Monk)

Mickey Diamond est reparti en 2024 sur les bases de la même frénésie qui avait caractérisé une bonne partie de ses années précédentes. S’il a depuis poursuivi avec deux nouveaux volumes de Gucci Ghost, sa série de mixtapes produites par Big Ghost Ltd, c’est le 4ème volume de Bangkok Dangerous, sorti à la mi-janvier, qui nous avait particulièrement ravis, ayant découvert le rappeur de Detroit avec les premiers. L’esthétique reste sensiblement la même : cagoule, couleur unique, arme à feu, et au niveau musical, une grosse voix et des productions lentes aux sonorités inquiétantes, avec une belle armada de producteurs, tels que Michael Angelo, Nicholas Craven, le gros fantôme ou encore, comme sur « Tex Avery », Camoflauge Monk. – Xavier

Boldy James & Nicholas Craven – No Pun Intended

Boldy James a cette faculté unique d’avoir une productivité énorme, mais de parvenir à garder une grande régularité dans la consistance de ses albums, sans doute liée au fait qu’il a l’habitude de travailler avec un seul producteur par projet. L’une des meilleures associations à ce niveau est sans doute le duo qu’il forme avec le beatmaker canadien Nicholas Craven. En 2022, Fair Exchange No Robbery avait ainsi occupé une place de choix dans nos écouteurs, et Penalty of Leadership semble lui succéder dignement pour l’année 2024. La douceur des boucles de Craven s’associe parfaitement à la nonchalance naturelle de Boldy, comme l’illustre ce splendide « No Pun Intended ». – Xavier

Chief Keef & Lil Yachty – Say Ya Grace (prod. Chief Keef, Carlton McDowell, Cole Bennett & marvy ayy)

Alors que Chief Keef repousse sans cesse la sortie d’Almighty So 2, devenant le detox des temps modernes, les rares sorties de singles servent à adoucir un sevrage douloureux. Cette fois, c’est grâce à Cole Benett, réalisateur de clips et producteur qui a réalisé un album de compilation pour la plateforme Lyrical Lemonade, que nous pouvons nous délecter d’une probable chute, à laquelle Lil Yachty a accepter d’ajouter un pont honnête. Mais c’est bien Sosa qui retient toute l’attention avec un charisme mystique, tant dans sa voix que dans le clip de l’excellent morceau – il y revêt une surprenante veste de costume. – Wilhelm

Conway The Machine – Give & Give / Mutty (prod Cool & Dre, 808-Ray)

Après une année au top de sa forme, Conway a décidé de ne pas prendre de vacances. Avec un double clip qui annonce la sortie de la seconde partie de Won’t He Do It, le meilleur rappeur de Griselda s’ancre encore davantage dans les nouvelles sonorités qui semblent lui plaire. Plus opulentes et onéreuses, son mode de vie faste entre Venise et Santorin s’épanche parfaitement sur l’orchestration de Cool & Dre (excusez du peu). La deuxième partie a des airs de madeleine de Proust puisqu’il passe 3 minutes dans sa zone de confort à remettre la pression à tout le monde, sur les samples désaccordés de Conductor Williams. – Wilhelm

Sauce Walka & Daringer – Im Him

Le projet collaboratif entre le sudiste Sauce Walka et le nordiste Daringer se concrétise un peu plus en ce début d’année avec « Im Him » et le titre dudit projet à venir : New Sauce City 2. L’alchimie entre les jolies boucles entêtantes du producteur et l’inépuisable énergie du rappeur. L’entente entre les deux se confirment d’autant plus que ce dernier conclue le morceau par « Daringer’s danger », après avoir titré le premier morceau commun « Dangerous Drainer ». Le mois de janvier aura été aussi été accompagné par une flopée de disques de Sauce Walka ressortis en version chopped & screwed (Dripped & Screwed, en l’occurence) pour ceux que ça pourrait intéresser. – Wilhelm

Partagez:

Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.