En février 2021, chez l’Oncle Sam, on a vu une énième consécration du roi du Superbowl Peyton Manning Tom Brady (comme l’illustre notre image d’article, bien évidemment) mais aussi la diffusion du 8465ème épisode de la plus grande série de tous les temps : « Amour, Gloire et Beauté ». Si vous aimez le grand divertissement et le football américain, alors cette sélection est faite pour vous. Sinon, sachez que vous passez à côté de deux passions enivrantes, comme un album commun entre Eminem et Logic.
Chester Watson – Sunbeam
Fan depuis la première heure de Chester Watson, j’attends chacun de ses projets avec l’impatience d’un saint. Jamais déçu, je dévore ses projets comme un boulimique… Le problème étant que je manque de plus en plus d’objectivité le concernant. Bref, « Sunbeam » est le premier titre de son dernier projet en date, intitulé 1997 et sorti le 27 février 2021. Composé de 8 morceaux dont un featuring (très) remarquable avec Danny Brown, Chester Watson nous délivre comme à son habitude un projet homogène, aux effluves poussiéreuses très palpables, aux BPM lents et à l’atmosphère lo-fi indéniable. La voix de Watson se fait de plus en plus grave, caverneuse et épouse d’autant plus ses instrumentales si envoutantes.
Ici, j’ai choisi le morceau Sunbeam, de part son hommage au légendaire MF Doom, parti bien trop tôt en octobre dernier… – Clément
Denzel Curry – Cosmic.m4a (The Alchemist Version feat. Joey Bada$$)
Les deux « entertainers » que sont Denzel Curry et Kenny Beats sont de retour avec Unlocked 1.5, prévu pour le 4 mars prochain. Un projet qui semble-t-il reprend en intégralité le volume 1 sorti l’an dernier, mais avec des nouvelles versions ainsi que des nouveaux featurings. Un album remix en somme, avec de nouveaux visuels et vidéos propres à l’univers crée par les deux compères. On retrouve donc The Alchemist pour une prod’ des plus étranges, Denzel Curry et son amour pour les amplis saturés et bien évidemment, mister Joey Bada$$ sur le dernier couplet du morceau. Un titre intéressant qui réunit deux emcees à l’énergie similaire, de quoi présager un opus plutôt efficace. – Clément
Your Old Droog & Tha God Fahim – Slam Dunk Contest feat. Pharoahe Monch (prod. by Nottz)
Issu du second volet de la trilogie de Your Old Droog et Tha God Fahim, ce Slam dunk contest fait la part belle à la performance. La production minimaliste de Nottz se pare de drums discrets et reste en retrait, laissant agir ses samples vocaux funky, et invitant à une écoute attentive des couplets de ce morceau sans refrain. Le style des deux hôtes laisse une nouvelle fois apparaître une belle complémentarité, et le trop rare Pharoahe Monch (à retrouver cependant sur un album commun aux côtés de th1rt3en) se montre tranchant, avec un couplet criblé de références gustatives. – Jérémy
slowthai – Cancelled ft. Skepta (prod by. SAMO, Kelvin Krash & Kwes Darko)
Février 2020 : slowthai remporte le prix « Hero of the year » aux NME Awards et frôle la correctionnelle suite à des commentaires déplacés auprès de la présentatrice. Quelques explications par tweets interposés plus tard, l’affaire fut enterrée. Et pourtant, pour sa seconde collaboration avec Skepta, le jeune rappeur anglais remet le couvert avec un morceau gentiment provoc’ sur la cancel culture, qui prend en réalité plutôt la forme d’un égotrip tournant autour du succès des deux principaux intéressés. Les variations de la prod’ fonctionnent parfaitement, et le son, court, proche du format punk, permet à slowthai et Skepta de briller par leur concision. – Jérémy
Jim Jones & Harry Fraud – Barry White
Rappeur à la trajectoire singulière, entre un parcours au sein des Diplomats, dont il est l’un des membres émérites, et une flopée d’albums solos à la qualité inconstante, voire discutable, Jim Jones s’associe cette fois au beatmaker Newyorkais Harry Fraud pour un court opus d’une trentaine de minutes. Et si cette sortie est à ranger aux côtés des réussites de la carrière du MC en question, la qualité de la production de l’un des instrumentalistes les plus en vue du moment n’y est pas étrangère. Petit bémol, comme la plupart des opus de Capo, le disque contient un grand lot d’invités n’amenant pas toujours une plus-value (excepté Conway mais le morceau est malheureusement sorti il y a plusieurs mois). Heureusement les morceaux solos sont de grande qualité, à l’image de ce « Barry White ». – Xavier
Young Buck – Feel Good (Prod. Young Seph)
S’il a abandonné les titres en « 10 » (10 pints, 10 bodies, 10 bullets, 10 politics, et la liste est encore longue), Young Buck n’en a pour autant pas abandonné le format. Un poil moins productif qu’il y a quelques années, le rappeur de Nashville fait pourtant toujours montre de la même verve et de la même énergie au moment d’entrer en cabine. Vaccine contient comme à l’accoutumée son lot de morceaux patates, mais nous avons préféré saluer l’effort avec une note plutôt optimiste, en mettant en avant le clip de « Feel Good », thème plutôt inédit dans l’attirail de Buck. Et après ce qu’il a traversé à partir de son éviction du G-Unit il y a plus de 10 ans, ce n’est déjà pas mal. – Xavier
Tree feat. Roc Marciano – Nothing Like The Sun
S’il a prévenu que son retour à la musique ne serait pas forcément durable, Tree maintient une cadence tout à fait honorable depuis lors. Inconnu du grand public, du moyen public et certainement d’un bon pan du petit public, son nom est dans la très petite liste des rappeurs que l’on peut qualifier de sous-côtés dans le respect des consignes gouvernementales. Pourtant, il est un véritable ponte du rap underground et confirme son statut disque après disque. Pour l’occasion, il a eu la très bonne idées de s’entourer de Roc Marciano, King Louie et Ton3 Sk33t. – Wilhelm
Joyce Wrice feat. Freddie Gibbs – On One (prod. D’Mile)
Une petite touche de RnB pour ce mois de Février avec la très douée Joyce Wrice. Elle nous raconte son histoire d’amour ponctuée de « je t’aime moi non plus » dans une ambiance qui nous rappelle autant le début des années 2000 que l’été. On ne vous fait pas complètement faux bon puisque Freddie Gibbs est aussi de la partie. Certes, il ne suit pas vraiment le thème de base du morceau mais on peut l’apercevoir faire quelques petits pas de danse. C’est aussi ça, le sens des priorités. – Wilhelm
JRed The Doctor, Mori$$ Regal & 80Rock – The Pot
Courte incursion dans les sous-sols de Montréal avec cet extrait du projet collaboratif « RockFellas » composé des secrets les mieux gardés de la métropole : les rappeurs JRed The Doctor et Mori$$ Regal, avec un 80Rock survolté aux machines. En deux couplets et un refrain, les trois couteaux suisses déclinent les usages possibles d’une casserole sur un beat lugubre, capuches baissées dans la pénombre d’un vieil immeuble abandonné. Force est de constater que malgré un hiatus de quelques années, le temps n’aura heureusement pas eu raison des deux MCs. Et aux vues des tendances rapologiques actuelles, il y a fort à parier que leur ambition débordante soit davantage mise à profit dans les temps à venir. En autant que les bonnes cartes soient jouées et que la marchandise des clients soit livrée. – Christophe
Planet Giza – Icarus
Dans cette pièce, le trio de producteurs gatino-lavalois nous propose une incursion dans les rues ensoleillées de Los Angeles. Sur les empilades de snares et les basses vrombissantes de ses compères, Tony Stone chante ses au revoirs à une vie rangée pour découvrir les jouissances de la fast life. « Don’t Throw Rocks At the Moon » décrit le récit de son cheminement, de ses jouissances à sa découverte d’une stabilité retrouvée. Voilà le synopsis. Maintenant, allez voir le film ! – Christophe
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