10 Bons Sons US en février 2024

Début d’année en fanfare du côté des sorties anglophones, avec en ligne de mire le formidable I Never Been Here Before d’Erick The Artitect dont on vous parle depuis plusieurs mois ou encore le plus hétérogène mais toutefois très sympathique hella (??????????) ? ? ?º·? de 1999 write the future qui réunit une tripotée d’artistes dont on vous parle, cette fois ci, depuis des années.

Dizzee Rascal – Switch and explode

Déjà plus de vingt ans de carrière pour le ponte du Grime ! Malgré quelques accidents liés à des tentatives d’ouverture ratées, Dizzee s’est offert une riche discographie dans laquelle « Don’t take It personnal », son nouvel album, vient parfaitement s’intégrer. Sur Switch and explode, il revient aux bases avec un clip qui rend clairement hommage à « Boy in da corner ». La prod’ aux accents électroniques anglais glaciaux renvoie au son bien identifiable de son premier album. La voix criarde, l’accent marqué, le flow survolté avec ses césures qui laisse parler cette instru digne des clubs anglais les plus crados, tout est là. Longue vie au grime, longue vie à Dizzee. – Jérémy

Buddy – Like This (prod. Kaelin Ellis)

C’est la découverte du mois. Je ne connaissais pas Buddy avant de tomber sur « Like This », son nouveau morceau. Le rappeur originaire de Compton, actif depuis un peu plus de dix ans, a sorti une pléthore de morceaux. Il a fait ses armes en collaborant avec quelques jolis noms (Casey Veggies, Kendrick Lamar, Smoke DZA, Wiz Khalifa, Nipsey Hussle ou encore Westside Boogie) avant de sortir son premier album en 2019, le très acclamé album Harlan & Alondra. Trois ans plus tard, il réitère la performance avec Superghetto, son second album. Et depuis, des singles, encore et encore. Et donc, ce morceau, groovy af, produit par l’excellent Kaelin Ellis, où notre pote Buddy (haha) délivre de jolies barz. – Clément

Conway the Machine & Joey Bada$$ – Vertino (prod. Camoflauge Monk & SadhuGold)

Quand Buffalo rencontre Brooklyn, ça peut donner des étincelles. La preuve en est ici avec ce très bon morceau signé par la machine Conway et Joseph Mauvais Cul. Sur une prod’ qui mêle orgue et guitare électrique, les deux emcees font le point sur leur carrière : Conway vante les mérites des gars de Griselda et son attrait pour la joaillerie (aucun rapport entre les deux), tandis que Joey évoque son passé fait de petits boulots, de deals et de descentes sponsorisées 911. On résume donc, une grosse instru, 6 excellents couplets, un morceau fleuve de plus de 5 minutes. Que demande le peuple ? Probablement des morceaux tout aussi qualitatifs pour le prochain opus de Conway, Won’t He Do It: Side B. – Clément

1999 write the future feat. Smino & Busta Rhymes – thanksgivin (prod. Phoelix)

Surprise de ce début d’année, l’album du collectif 1999 write the future donne à écouter quelques très belles collaborations dont ce morceau avec Smino et Busta Rhymes. C’est le premier, spécialiste de l’exercice, qui assure un refrain prenant avant d’enchaîner son couplet. Il alterne entre un ton criard et un flow soutenu, et une voix plus rentrée, sur le ton de la confession. Après un album décevant, Busta vient lui montrer ses capacités, d’abord avec un flow cadendé, puis en faisant parler son souffle infini et son débit inimitable. La collaboration est étonnante mais le style des deux hommes se marie parfaitement. – Jérémy

Schoolboy Q – Yeern 101 (prod. Cardo, Johnny Juliano, Yung Exclusive & J.LBS)

La sortie d’un album solo du membre le plus talentueux (si si, on vous assure) de Top Dawg Entertainment est toujours un événement en soir, tant le MC angelin a raréfié ses opus. Si Blue Lips est certes sorti le 1er mars, les singles l’ayant annoncé sont bien sortis le mois le plus court de l’année, en particulier cet énergique « Yeern 101 », avec sa liste de producteurs longue comme le bras. Et le bonhomme n’a rien perdu de son style ni de sa qualité. Du blockbuster d’auteur comme on l’aime. – Xavier

Ray Vaughn feat. Pusha T – Problems (Triangle Park Mix) (prod. Rayo)

Encore TDE, mais cette fois-ci l’autre extrême de l’axe, avec la nouvelle pépite du label californien Ray Vaughn. Sous l’égide de la prestigieuse maison depuis 2020, on attend toujours une première sortie majeure pour le MC de 25 ans. En février, il a ainsi publié une première version de « Problems » avec Pusha T, puis surtout cette seconde version produite par Rayo, reprenant la boucle du légendaire morceau « C.R.E.A.M. » du Wu-Tang Clan, accompagnée d’un clip. Pendant 4 minutes, les deux lyricistes se rendent coup pour coup et parviennent à un résultat qui fera plaisir aux amateurs de rap de rappeurs. – Xavier

Ransom & Harry Fraud feat. Boldy James – Live from the Roxy

Encore un album qui promet beaucoup pour cette année. En effet, Ransom et Harry Fraud annoncent, avec ce « Live from the Roxy », une collaboration sur un long format. Sur une production, une fois n’est pas coutume pour Harry la fraude, sans beat et sans basse, totalement soulful, les deux hommes sont rejoints par Boldy James, plus habitué à ce genre de terrains. Le Roxy dont il est question est un célèbre club situé sur Hollywood, et semble se référer directement au rap très cinématographique des protagonistes. – Xavier

Marlon Craft – Muggsy Bogues feat. Method Man (prod. Arbus Beats & Moo Latte)

Encore une nouvelle découverte pour ma pomme, avec le rappeur Method Man, jeune rookie qui monte.. Blague à part, je découvre aujourd’hui l’existence de Marlon Craft, rappeur new yorkais actif depuis près de 10 ans. Le rappeur natif de Hell’s Kitchen à Manhattan a sorti jusqu’à ce jour pas moins de 7 EPs, 3 mixtapes, 3 albums studio et une tripotée de singles. J’apprécie encore plus l’emcee grâce à ses multiples références sur la balle orange, qui semblent aussi l’obséder. Sur le morceau qui nous intéresse ici, il y a d’abord une instru’ cossue comme on les aime, de la bonne distribution de barz et en plus d’inviter l’immortel Method Man, il y a la référence à Muggsy Bogues, talentueux basketteur des Hornets de Charlotte (de 1989 à 1998), mais aussi joueur le plus petit de l’histoire de la NBA (avec 1m60). Ce qui d’ailleurs, ne l’a pas empêché de distribuer quelques contres. Puis comme disait l’intéressé, « Doesn’t matter height, if feet touch the sky! ». – Clément

Stove God Cooks – Melo Chip and a Brick (prod. Conductor Williams)

Première véritable apparition solo depuis des lustres, « Melo Chip and a Brick » signait donc le retour de Stove God Cooks en ce mois de février 2024. S’émancipant de son nouveau copain du nord de l’Etat, il a toutefois capturé les samples distordus et désaccordés de son producteur attitré, Conductor Williams. Si l’on reste dans des sonorités drumless, les éléments percussifs vraisemblablement inclus dans la boucle originale et les à-coups dans le jeu des cuivres tranchent avec l’esthétique souvent plus lancinante propre à Roc Marciano qu’il maîtrisait parfaitement sur Reasonable Droughts. Entre deux clins d’œil à ce dernier et à sa probable idole Jay-Z, le new-yorkais se célèbre pendant 2 minutes de plaisir intense convoquant ses jeux de mots et de flows acrobatiques. – Wilhelm

Icewear Vezzo – Different Day (prod. Beatmenace & Noc)

Sans atteindre les sommets qu’on pourrait légitimement attendre du bonhomme, Icewear Vezzo signe une copie tout à fait honnête avec Live From The 6. Une sensation d’urgence ressort des morceaux qui commencent immédiatement avec leurs rythmiques ou même les couplets – ce qui n’est pas le cas du morceau qui nous intéresse ici : « Different Day ». Un petit moment d’introspection durant lequel le Détroitient (ce mot existe) évoque avec une certaine lassitude vis-à-vis des épreuves vécues, renforcée par sa voix nonchalante mais jamais monotone. Entre celles qui se poursuivent malgré l’accès à la richesse et celles qui laissent des traces, le rappeur est blasé. – Wilhelm

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