10 Bons Sons US en décembre 2021

Alors que l’heure est aux bonnes résolutions, nous vous proposons de jeter un dernier coup d’oeil dans le rétroviseur via 10 morceaux qui ont attiré notre attention de l’autre côté de l’Atlantique le mois dernier. Après, promis, on se débarrasse enfin de cette funeste année 2021.

Big Boi & Sleepy Brown feat. Killer Mike – Sucka free (prod. Calz up 80)

Calz up 80 fait sonner les cloches pour accueillir Big Boi et Killer Mike. The big sleepover n’est peut être pas au niveau attendu, mais chaque morceau qui accueille Killer Mike trouve son supplément d’âme. Sur ce titre anti-hater, c’est d’ailleurs lui qui ouvre le bal avec un couplet freestyle où le romantisme côtoie la grivoiserie et dans lequel il fait part de sa déception vis-à-vis de ses critiques (« Why is you blowin’ my high? You could be blowin’ my mind »). La concurrence de son acolyte et la prod’ très Dungeon Family permettent à Big Boi de donner le meilleur de lui même avec un couplet vitaminé entre égotrip, messages politiques et hommage à la trunk-muzik. Cette association ne peut décidément pas rater. – Jérémy

Icewear Vezzo – The feeling

Après une année 2021 riche de deux projets, Icewear Vezzo conclut avec ce très bon morceau à l’ambiance soulful. La production charrie une flûte évolutive et élégante et quelques chœurs intervenants par intermittence. « Gangsta like my uncle, tryna quit the lean, can’t be a hustler and a junkie » balance le rappeur de Detroit. Tout le titre tourne autour de l’auto-motivation sans sombrer dans la flambe, se cantonnant au terre-à-terre et au réalisme. Il y a là la volonté d’un Young Jeezy et l’aspect introspectif d’un Starlito. Icewear Vezzo est dans un très beau run, espérons qu’il conserve la grinta en cette nouvelle année. – Jérémy

Russ – Bucket Hat Low feat. Papoose

A l’instar du volume 1 sorti en novembre 2020, Chomp 2 est un projet 100% kickage qui fait la part belle à la technicité, au flow et à la punchline bien sentie. Deux fois plus long que le premier opus, Chomp 2 réunit cette fois un florilège de guests : Papoose, The Game, Joey Bada$$, Snoop Dogg, Mozzy, Big Sean, les deux acolytes de Griselda, Ghostface Killah ou encore Big K.R.I.T. Produit par un fleuron de producteurs monstres (DJ Premier, Hi-Tek, Harry Fraud, 9th Wonder ou encore Hit-Boy), Russ réalise ce qui est sûrement un de ses rêves de gosse : s’entourer des rappeurs et producteurs qui l’ont inspiré depuis toujours. Un sans faute sur quatorze morceaux. – Clément

Earl Sweatshirt – Tabula Rasa feat. Armand Hammer (prod. by Theravada & Rbchbrs)

Oui je sélectionne un morceau d’Earl Sweatshirt tous les mois. Et alors ?
Le petit prodige du posse depuis disparu Odd Future (oui ça ne nous rajeunit pas) a enfin annoncé son prochain album, à venir le 14 janvier prochain. Intitulé Sick!, il s’agira du quatrième album studio du rappeur angelinos. On y retrouvera probablement les quelques singles sortis depuis son dernier EP Feet Of Clay dont celui qui nous intéresse aujourd’hui, en featuring avec Armand Hammer et sur une prod’ drumless (oui, encore) co-signé par Theravada (Tha God Fahim, Your Old Droog) et Rob Chambers. Un morceau très réussi à l’atmosphère nébuleuse et poussiéreuse. On peut apercevoir dans le clip un certain Alchemist, qu’on retrouvera sans aucun doute aux machines sur ce quatrième opus. Vivement. – Clément

Curren$y – Under the Wings (Prod. Ski Beats)

 On ne l’attendait plus vraiment, persuadés que la série Pilot Talk s’était terminée sur une trilogie, avec le troisième volume sorti en 2015. Dans la discographie incroyablement fournie du MC louisiannais, cette trilogie apparaissait effectivement comme un incontournable et une pièce maîtresse. Puisque c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes, Curren$y repart sur les beats jazzy et planants de Ski Beatz qui ont fait sa légende, toujours armé de son flegme icônique, comme sur « Under the wings », que nous avons choisi pour illustrer l’album. Et à bientôt 40 ans, Shante Scott Franklin ne semble pas prêt de freiner sa frénésie. – Xavier

Rick Ross – Richer than I ever been (Prod. Black Metaphor)

Un album de Rick Ross est toujours un événement. Parce qu’il a su se construire une carrière dans la sobriété, album après album, ne multipliant pas les mixtapes tous les trois mois, conférant ainsi à chacune de ses sorties une durée de vie permettant d’en saisir toute la saveur. Pour autant, Richer than I ever been ne restera pas au panthéon de sa discographie, et c’est peu de le dire. La faute à une direction artistique très floue, à un manque de renouvellement et à des invités très peu cohérents, voire très peu concernés. Quelques morceaux tirent pourtant leur épingle du jeu, comme l’excellent titre éponyme, avec le piano énergique de Black Metaphor qui donne une tension nouvelle à un thème pourtant sucé jusqu’à la moelle par l’auteur. On ne s’en lassera décidément jamais. – Xavier

Styles P & Havoc – YO 2 QB

Un beau cadeau de fin d’année que cet album commun surprise de deux monuments du rap newyorkais de ces 25-30 dernières années. Orphelin de son regretté binôme, Havoc a cette année semblé s’impliquer plus que jamais dans un rôle de producteur sur des projets entiers, comme c’est le cas ici, ou avec Dark Lo sur Extreme Measures. Le MC-beatmaker nous gratifie même de quelques couplets sur Wreckage Manner. Quant à Styles P, il continue d’empiler les sorties de qualité et de se constituer une discographie des plus riches, tant quantitativement que qualitativement. Et quoi de mieux pour symboliser cette ode à New York et sa banlieue, sur une production typiquement « havocienne », des snares au sample de violon. – Xavier

Berner feat. John Gotti & Mozzy & Conway The Machine & Styles P & Benny (prod. Cozmo & Daniel Cruz & ZBeats)

Avant tout, Berner est un énorme fan de rap. Ses listes d’invité ont toujours témoigné en ce sens et GOTTI ne déroge pas à la règle. Cependant, la nouveauté est dans la présence, tout au long du disque, de l’authentique John Gotti, avec l’accord de son fils, John Gotti… Junior. La voix du légendaire mafieux new-yorkais s’occupe donc des intros/interludes/outro du petit-débrouillard-devenu-légende de la Bay Area. Si l’oreille de Berner (et son acolyte Cozmo) pour la musique et la direction artistique est assez irréprochable, il faut reconnaitre qu’il est rarement le plus impressionnant au micro lorsqu’il est accompagné. « Pound For Pound » ne fait pas exception mais, compte tenu des invités, on ne pas peut lui en tenir rigueur. – Wilhelm

Boldy James & Alchemist – Bumps and Bruises

En sortant Super Bo Tecmo, le très plébiscité duo a conclu l’année 2021 avec ce qui s’annonçait être des chutes de leur opus précédent, Bo Jackson. Les joyeux lurons continuent donc leur référence au footballer américain en prenant, non sans ironie, le nom d’un jeu vidéo d’un autre temps dédié au sportif et, si les morceaux s’avèrent être des chutes, bien des discographies ont de quoi être jalouses. Nous avons extrait « Bump and Bruises » et sa boucle de jazz envoûtante que les heureux possesseurs de l’édition vinyle de Bo Jackson avaient déjà eu l’occasion de découvrir. Les salauds ! – Wilhelm 

Chief Keef feat. Tadoe – Tuxedo (prod. Young Malcolm)

Un retour de Chief Keef devrait toujours être un événement majeur de cette musique, même lorsqu’il ne s’absente pas vraiment et pas très longtemps. Alors que l’heure est à l’épuration chez nombre de ses confrères, ceux qui ont émergé à la même époque que lui, Sosa n’entend toujours pas suivre autre chose que ses propres pulsions musicales. Dès l’introduction, le ton est donné par des cuivres aussi triomphants que son flow, mais « Tuxedo », qui suit assez brutalement, est une synthèse encore plus évidente du style si singulier de Chief Keef. Les hi-hats mitraillés, les caisses bastonnées, qu’elles soient grosses ou claires, et les couches de pistes de voix nous confirment que les 45 prochaines minutes seront aussi mouvementées qu’appréciées. – Wilhelm 

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