Veust, c’est une voix pour beaucoup. Mais c’est surtout vingt ans de carrière, un style de rap, une écriture soignant la forme mais aussi le fond, des morceaux avec Akhenaton, Daddy Lord C, Oxmo Puccino, Salif, Seth Gueko, Infinit, entre autres. Celui qui prépare actuellement le quatrième EP des Saisons de Veust, qui vient d’être élu punchlineur de l’été et qui est en featuring sur le nouvel album d’IAM Yasuke, nous a donné rendez-vous au port de Cannes où il nous invite à réaliser cet entretien sur un yacht. A travers cette interview en 10 Bons Sons, retour sur ses débuts au côté de Masar dans Mic Forcing, sur leur signature à La Cosca, l’influence de l’école du 06, sa relation avec A.K.H., les rois sans couronne et sa carrière. Ni old timer, ni de la nouvelle génération, rencontre avec un jeune ancien.
Vas-y on attaque avec le premier morceau qui date de 1999.
Si je ne m’en souviens pas ça craint (sourires).
Ça peut arriver !
(L’instru part)
1 – Mic Forcing « Putain d’routine » (Mixtape, 1999)
C’est pas Le Putsch ça… C’est pas Gestione imobiliare… C’est pas Le Putsch de Masar ça ? Dans le 2 ? Sur DJ Elyes ?
C’est « Putain de routine » sur la mixtape avec « C’est le jeu », « Rien sans rien »…
Ouai mais c’est pas ça! Ça c’est l’instru de « Many Men » de 50 cent, c’est le remix qu’on fait sur Le Putsch gros !
Google vient de me saboter mon début d’interview (rires) Tu te souviens de l’époque de cette mixtape 4 titres ?
Époque 99/2000, d’ailleurs on en parle avec Masar dans le morceau qu’on a fait dans le chapitre Printemps ! Donc c’est une époque de malade, les débuts de Mic Forcing, ça symbolise trop de trucs… « Putain de routine », je m’en rappelle, on l’a écrit chez Masar, il habitait encore à Nice à l’époque. On rappait vraiment ce qu’on vivait, c’était tous les jours la même chose… On a sorti cette cassette et on les a toutes vendues en un temps record, on ne s’y attendait pas ! Tout le monde avait kiffé !
Tu peux revenir sur ta découverte du rap et comment Mic Forcing s’est constitué ?
Je ne peux même pas te dire quand j’ai découvert le rap… J’en écoutais, puis j’ai arrêté puis je suis revenu dedans en fait. J’ai dû en écouter vraiment avec Ice Cube et Amerikkka’s Most Wanted. C’était un grand du quartier qui nous avait fait écouter ça. Naughty By Nature, le premier album avec « O.P.P. »… Ensuite il y a eu toute la vague dance parce que les meufs écoutaient ça et fallait en écouter pour en serrer donc on s’y est mis (rires)… Surtout qu’à Vallauris, c’était une galère d’écouter du rap, il arrivait difficilement là-bas. Après il y a eu deux magasins sur Cannes, donc ça allait un peu mieux mais sinon c’était vraiment galère, à part M6 de temps en temps…
Quand j’étais en Guadeloupe, je suis retombé dedans avec Snoop. A mon retour en France, on m’a fait découvrir Method Man, Wu tang. Moi j’étais plus West Coast, donc ça ne me parlait pas trop. J’ai mis un moment avant de capter la vibe de New York. Et après je me suis pris toute la East Coast, c’était incroyable !
Je rappais un peu avec des collègues à Vallauris, dont Le A et Samm de Coloquinte. Samm et son frère Elyes avaient un magasin à Nice qui s’appelait Phat Cap, de là, la connexion s’est faite avec Masar. Il venait au shop avec ses zins de Nice… Elyes, qui avait tous les vinyles 12inch, balançait les instrus sur les platines, Masar improvisait, je m’en rappelle j’hallucinais, je ne savais même pas qu’on pouvait improviser sur une instru… Et je me suis dit « Vas-y faut que je fasse la même chose ! ». Je me suis mis à m’entraîner, je notais toutes les rimes qui me venaient en tête, je les apprenais, je faisais des impros. Du coup on a sympathisé avec Masar, on a traîné ensemble et Mic Forcing s’est créé.
2 – Napalm – « Rédemption » (Les Rivières Pourpres, 2000)
(Dès les premières mesures) Ça c’est « Rédemption » sur Rivières Pourpres !
Vous avez donc été repérés par A.K.H. qui vous confie ce plan ; comment s’est faite cette connexion ?
Ça s’est fait par Chiens de Paille qui avait signé chez La Cosca et en écoutant ce qu’on faisait, Akhenaton nous a découvert. Par effet boule de neige, Chiens de Paille a parlé de Coloquinte à A.K.H. et nous on est rentrés par la suite vu qu’on était proches. Voilà comment on a signé, environ un an après Chiens de Paille.
Le lendemain de la signature, il y a ce plan-là qui tombe ! Donc cool ! On était contents ! On a vu les rushes du film, il n’y avait pas de bande son, rien… On s’est dit : « On est passés de l’autre côté, on est dedans ! Bruno Coulais, Mathieu Kassovitz… » ! (rires) Donc fallait bosser sérieusement là.
Le fait qu’A.K.H. apprécie ce que vous faisiez, ça vous a donné l’impression d’avoir franchi un palier ?
Nous on savait qu’on tuait ! Qu’il nous découvre, c’était une sorte de confirmation de ce qu’on pensait de nous-mêmes.
3 – Akhenaton feat Mic Forcing – « Bionic MC’s » (Black Album, 2002)
(Direct) « Bionic MC’s » ! C’est le morceau qui m’a fait découvrir du grand public, du public rap, de l’industrie, des autres rappeurs. Ce morceau voulait dire : « Veust est là ! Il balance des grosses phases et c’est que le commencement… ».
J’ai une hypothèse à te soumettre : sur Sol Invictus et sur le Black Album, il y a ce feat A.K.H./Mic Forcing, mais aussi beaucoup d’autres avec Sako, avec Le A, avec Samm, et c’est une époque où il vous met en avant via tout un tas de projets comme Les Rivières Pourpres, la BO de Comme un aimant, entre autres. On dit beaucoup qu’IAM a été influencé par les X-Men et l’école Time Bomb pour L’École du Micro d’Argent. Est-ce que l’école du 06 n’a pas eu une influence aussi sur Akhenaton et IAM au début des années 2000 ?
(Il réfléchit) Si tu regardes chronologiquement le truc, tu peux voir, je ne dirai pas un changement, mais quelque chose d’un peu plus poussé, proche de notre délire technique de placements, de flow, de multisyllabiques. Voilà peut-être ce que l’école Napalm (nom du collectif regroupant Chiens de Paille, Mic Forcing et Coloquinte) aurait apporté à Akhenaton en particulier ou peut-être IAM en général. Après moi je le vois comme la monnaie de la pièce, Akhenaton nous a inspiré de longue date, à nos débuts… C’est une légende le mec ! Les gens venaient nous dire : « C’est marrant depuis qu’il vous côtoie, son style a évolué… » C’était cool quoi, c’était un échange de bons procédés. Et quand tu traînes avec d’autres rappeurs, c’est normal de s’échanger des trucs artistiquement.
4 – Chiens de Paille feat. Oxmo Puccino, Veust & Akhenaton « L’Encre de nos plumes remix » (Tribute, 2005)
« L’encre de nos plumes » (sourire)
Un exercice de style, un classique du rap français pour beaucoup.
Il y avait déjà « L’encre de nos plumes » qui était sorti sur 1001 Fantômes. Quand il préparait l’album, j’étais tout le temps avec Sako. Il me disait : « Je vais faire un morceau qu’avec des rimes en … i…i ». C’était mortel ! Joey Starr le passait dans son émission radio B.O.S.S. Donc pour Sako c’était comme une petite victoire qu’il reconnaisse la qualité, malgré l’embrouille entre les tontons. Le bon son ça reste le bon son. (sourire)
Les gens aimaient bien ce morceau donc Sako a décidé de le réexploiter pour sa mixtape Tribute qu’il bossait avec Tefa. Ils ont eu l’idée de faire le remix de ce titre en invitant d’autres rappeurs. C’était marrant parce qu’on est arrivés avec nos textes au studio La Cosca, Sako fait sa partie, je fais la mienne, et Chill était présent et il s’est pris nos couplets… Et il a fait le gamin en disant : « Vous avez fait un 12 mesures moi je vais en faire un 32 ! ». Et il a fait ce couplet (sourires)… Après on a fait le clip, on a rigolé, c’est un très bon souvenir. C’est le seul morceau sur lequel je pose qui est considéré comme un classique donc ça fait plaisir. En plus avec Oxmo, Chill, Sako… Je pourrais me dire : « Je suis sur un classique ».
A cette époque, il me semble que c’est la fin de Mic Forcing ?
Ouai, Masar bouge sur New York. Il a eu une opportunité, il l’a saisie. Il a pris un peu de recul par rapport au rap. Moi pendant ce temps-là, avec 361 Records, j’aurais dû faire un truc, mais ça n’a jamais abouti, on n’a pas réussi à se mettre d’accord. Je fais la tournée Revoir un Printemps. Après je suis alors parti de mon côté fonder D’En Bas Fondation, avec Barry. Je sors Coup de Théâtre en 2004. De là, on fusionne avec l’équipe de Gak, Agaz, Negus, L’Atletico des Moulins (quartier de Nice), puis Jehnia nous a rejoint, Jason Voriz…
5 – Daddy Lord C feat. Sinik & Veust – « Laisse seulement » (Sans mes gosses, 2005)
(Il reprend les premières paroles) « Quand je me fâche ! » (sourire) Avec Clarck et Sinik.
Il me semble que c’est la première invitation que tu reçois d’une pointure en dehors de la sphère du 06 et de Marseille.
C’est un peu une nouvelle étape symbolique. Je me rappelle de la naissance de ce morceau. A l’époque on était à New York avec Samm pour ramener des sapes, lui avait son magasin en plus. Un jour on marche en plein Manhattan et Samm bloque sur un gars, durag-veste en cuir beige-baggy-Timberland et il dit au mec: « Daddy Lord C ? ». Daddy Lord C s’arrête et lui répond : « Yes ! ». Il a cru que Samm était un cainri et qu’il était connu aux States ! J’ai vu son œil a brillé… (rires) Et Samm lui rappelle qui il était, parce qu’une année il y avait un super gros plateau à Nice avec La Cliqua, La Brigade, Busta Flex, Fonky Family, qui est parti en couilles et il avait pas mal discuté avec lui lors de cet évènement. Il l’a reconnu, il a laissé ses potos, il est resté avec nous, on a traîné ensemble… On a vu qu’on kiffait les mêmes trucs, les Smooth Da Hustler, etc. Il me disait : « Toi aussi tu kiffes ça ? Mortel ! »
Quelques temps plus tard, il m’a invité pour ce titre-là, produit par Banque de Sons. Donc je monte sur Paname pour qu’on fasse un morceau tout les deux mais l’instru ne me plaisait pas trop. Il me fait écouter un autre morceau qu’il a fait avec Sinik, qui lui commençait à péter, je crois qu’il avait signé chez Néochrome, il y avait ses affiches partout dans Paname… Et je dis à Clarck que je veux être sur ce morceau et rapper après Sinik. C’était vraiment cool quoi ! Daddy Lord C m’avait vachement inspiré dans le rap, c’est une légende. « Rap Contact », avec Rocca, Raphael, c’était des cainris les gars ! Je me rappelle qu’on se disait avec Elyes qu’on pouvait glousser même si tu parles français. La langue n’est pas une barrière si t’es vraiment musical, si t’as le flow, le truc.
6 – Cosca Team – « La Ronde » (Mixtape volume 2, 2008)
C’est « La Ronde » ça. Quand tu penses aux gars présents sur ce titre, ça fait des milliards de vues YouTube… On est en 2006, avant la tournée de la Cosca Team je crois, le morceau est sorti sur la mixtape. On était tous en studio, c’était mortel ! Chacun attendait de voir ce que l’autre allait poser, on se demandait qui faisait le refrain, qui part en premier, etc… Il y avait du champagne, à manger, c’était l’éclate ! C’était le point d’orgue de l’aventure La Cosca, on était comme une famille. Il y avait toujours quelqu’un au studio, il y avait toujours la Playstation allumée… Et après méchante tournée, méchants souvenirs, avec Chiens de Paille, Psy4, L’Algerino, IAM, Saïd… Des amoureux de la musique ! Jamais d’emboucane. On s’est régalés… Rien qu’on gloussait !
7 – White & Spirit feat. Veust – « J’allume » (Mesrine, 2008)
Ça c’est dans Mesrine, non ?
Oui. Tu es un habitué des egotrips et là tu avais une contrainte avec un thème à respecter. Et tu n’as pas beaucoup de morceaux thématiques dans ton répertoire.
Et encore c’est ce que je j’appelle un demi-thème parce que je peux dire des conneries, du moment que je reste dans le truc « J’allume », je peux dire ce que je veux. C’était un plan que Chill m’avait rapporté. Je crois qu’à la base cette instru était pour Sefyu et il ne l’a kiffé pas trop, c’est vrai qu’elle est pas super. Et vas-y moi j’ai jumpé dessus parce que c’était pour Mesrine. Et dédicace à White & Spirit, respect à eux, ils m’ont fait glousser, ils étaient contents du morceau, ils m’ont invité à l’avant-première, j’ai gloussé avec Vincent Cassel, j’avais une chambre au Fouquet’s… On a rêvé un peu. (sourire) C’était une bonne expérience.
Et à cette époque en 2008 l’idée d’un album solo te traverse l’esprit ?
A cette époque ma vie perso avait pris un tournant qui faisait que je ne pouvais plus m’occuper de la musique. Je faisais des trucs pour DBF, on faisait quelques concerts, on faisait des compils comme les Rien qu’on charbonne, il y avait les projets d’Infinit. Mais j’avais d’autres priorités, je ne pouvais pas m’attarder sur la musique.
8 – Veust feat Infinit & Seth Gueko – « Un jour un billet » (Parrhesia, 2013)
Ok, c’est avec Seth et Infinit. Infinit commençait à faire parler de lui. Des morceaux avec lui, j’en ai fait des milliards… Seth Gueko, on l’a rencontré je sais plus comment, peut-être par l’intermédiaire de Jason Voriz, à l’époque où il était encore dans DBF… ça faisait longtemps que Seth kiffait ce qu’on faisait et on a fait ce morceau !
Sur ce projet Parrhesia, il y a aussi une feat avec Salif sur « As de Pique ». Comment s’est faite la connexion ? Et quel dommage qu’il ne soit qu’au refrain !
C’est moi qui lui ai demandé de faire le refrain. Et c’est un des derniers trucs qu’il a fait avant d’arrêter, on était en 2013. Entre lui et moi, il y a toujours eu un gros respect. C’est vraiment un gars que je valide, il fait pas zarma. Quand il y a un bon artiste qu’il kiffe, il va aller le voir et lui dire. Il était venu me dire : « Ça déchire ce que tu fais ! » quand il était à La Cosca, venu faire un morceau avec Akhenaton. Alors que la plupart des artistes, à l’époque hein, peut-être moins maintenant, ne le faisaient pas. Fallait qu’on fasse un morceau ensemble. On s’est capté en Suisse où on allait enregistrer et voilà. Vas-y reviens Salif, refais nous un track où tu balances toutes tes meilleures phases ! (rires)
9 – Akhenaton feat. Veust – « Highlanders » (Je suis en vie, 2014)
Ouai, « Highlanders » avec Chill.
J’ai répertorié le nombre de morceaux que tu as avec Akhenaton (lire notre interview). Ce n’est pas qu’une histoire de musique, c’est une longue amitié, il y a quasiment dix morceaux…
Peut-être que je suis le mec avec lequel il a fait le plus de morceaux ? En mettant de côté IAM bien sûr…
Et Faf Larage vu qu’ils ont fait un album ensemble. A quand le projet commun avec Akhenaton alors ?
C’est prévu… On a fait des morceaux, là il est sur IAM, mais on a déjà des trucs de côté. Humainement, Chill et moi on se comprend. Je kiffe ce qu’il fait, il kiffe ce que je fais. Partout où il va, dès qu’il peut me placer ou parler de moi, il le fait ! Il aime vraiment ce que je fais, il fait pas zarma. Et à chaque fois qu’on se voit, on délire, on aime les mêmes trucs, en studio, on rigole, c’est même dur de rester sérieux.
Tu sais à la base, quand je voyais Akhenaton, c’était Starstruck comme disent les cainris. Ça a mis longtemps avant de partir… Et je l’ai toujours considéré comme un tonton. Maintenant il m’appelle frangin ! Mais pour moi ce sera toujours un grand frère même si les choses changent un peu en prenant de l’âge. Mais j’avais vingt piges quand je suis rentré à La Cosca… Mais on s’est toujours éclaté, on s’appelle souvent, c’est la famille.
10 – Veust – « Le Prochain » (La Saison De Veust : Automne, 2018)
« Le prochain ».
Morceau qui t’a remis dans un processus créatif j’ai l’impression.
J’avais eu une grosse grosse session où j’avais fait pas mal de morceaux et je me suis dit : « Vas-y, faut envoyer du matériel ! ». Je regardais ma carrière et je me disais : « Putain… J’ai pas fait assez de trucs, c’est pas normal ». Je trouvais que j’avais encore plein de choses à dire, que mes couplets étaient encore chauds. Je me suis motivé ! C’est là que j’ai trouvé le concept des saisons. Fallait que j’arrête de faire le mec qui ne sort rien. Fallait que j’envoie. Même si les gens ne captent pas de suite, ils reviendront dessus. Façon je ne voulais même pas penser aux gens.
C’est peut-être ce qui t’a fait chantonner sur certains refrains, ce qui semble assez surprenant d’un point de vue extérieur…
Bien sûr (sourires). Le truc c’est que les gens se font souvent une mauvaise image de moi parce je ne fais pas de vidéo, pas de visuel, donc ils ont du mal à me cerner, ils ont l’impression que je suis un gros barbare.
En même temps vu ta voix. (rires)
C’est indépendant de ma volonté ! Mais tu vois les gens ont du mal à me mettre quelque part, parce que je peux raconter des trucs genre gangster, quartier, mais je peux être plus léger… Je me situe un peu entre les deux, ceux qui veulent du thug ça va être trop technique pour eux et ceux qui recherchent du rap technique, je vais dire des trucs qu’ils ne vont pas comprendre. J’essaie de réunir ces deux mondes, la rue avec la technique. Et en France c’est un peu chaud, il n’y a pas le public pour ça, mais vas-y je m’en fous, je continue !
Sur les rois sans couronnes
Si on me met dans cette catégorie, ça me va ! Je ne sais pas si on est des Perdants Magnifiques comme disait Sameer Ahmad… Mais le public, l’industrie, fabriquent une histoire. Et dans cette histoire, il y aura toujours des oubliés. Pourquoi ? Peut-être parce qu’ils sont loin géographiquement, peut-être parce qu’ils ne me connaissent pas… Moi je m’en fous de ça, ça n’enlève rien à ma valeur. La couronne, c’est les gens qui te la posent sur la tête, ce n’est pas toi qui te la mets. Est-ce que les gens sont légitimes pour savoir à qui ils mettent la couronne ? D’accord, les ventes comptent beaucoup, les plus grosses carrières sont celles des plus gros vendeurs, pas de problème, après faut savoir de quoi on parle. Quand on parle d’un artiste, est-ce qu’on parle de sa qualité intrinsèque ou est-ce qu’on parle de sa carrière ? A ce moment-là, il y a d’autres facteurs qui entrent en compte… Mais c’est vrai que le public ne me connaît pas, même si j’ai 20 piges de carrière. J’ai pourtant fait des feats avec RZA, avec pleins de grosses têtes du rap français, avec Sean Price, j’ai fait des concerts partout et à part les gens du truc, on ne me connaît pas. C’est incroyable. (rires) Mais c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens, qu’on regardera les morceaux, qu’on comparera.
On arrive à la fin de l’interview, c’est quoi le bon son que tu écoutes en ce moment ?
En ce moment, j’écoute que des instrus pour le prochain EP ! (Il regarde son Spotify sur son téléphone.) Il y a Nekfeu que j’ai mis depuis peu, après je reviens sur des trucs un peu plus anciens, je me suis ré-écouté State Property, j’ai écouté ce qu’a sorti Veerus, Sameer Ahmad, avec Infinit, on s’est refait les trucs de Rick Ross, il nous fait délirer.
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PUTAIN ENFIN UNE ITW DE CE TONTON DU RAP…Quel tueur la densité de puchline , c est fou…Quelle dinguerie flow de malade , et la il cite Sameer Ahmad , par contre j’attendais le Saison de Veust été…