Quel est le point commun entre Jul, La Chronik, Furax Barbarossa, Scylla, Zikxo et PLK ? Ils ont tous travaillé avec le prolifique beatmaker Mehsah ces derniers mois. Loin des querelles de clochers, le producteur a récemment apposé sa fameuse signature « Mehsah à la prod » sur de nombreux albums, jusqu’à former un trait d’union entre des artistes qu’on a parfois tendance à opposer. Pour Le Bon Son, le membre du groupe lillois La Chronik, signé sur label Jardins Noirs de Guilty du Katrina Squad, est revenu sur son travail, ses différentes collaborations, son héritage musical, et Story Prod, son projet instrumental conçu pendant le confinement.
Comment en es-tu arrivé au beatmaking ?
Ça remonte à quand j’étais petit. J’aimais bien bricoler avec des cassettes, enregistrer des morceaux qui passaient en radio que je faisais écouter à mon père. Ça vient d’une vision entre mon père et moi. Il me faisait écouter beaucoup de musique sur ses vinyles. J’étais content de lui faire écouter ces cassettes que j’enregistrais de la radio. Pour le beatmaking ça a commencé avec la Playstation, j’avais un jeu qui s’appelait Music 2000. J’ai commencé à faire des prods dessus, enfin des prods… On ne peut pas appeler ça des prods, mais de la musique disons. Puis ça s’est enchaîné, j’ai commencé à bricoler avec les vinyles de mon père. Il avait un ordinateur, sur lequel j’ai commencé à faire mes premières prods. C’est venu de là en fait, très jeune.
Il y a une prod célèbre du rap français, « Sans ratures », de Zesau pour Booba et Nessbeal, qui a été réalisée en 2002 sur Playstation.
Oui, c’est possible qu’elle ait été faite sur Music 2000 !
Comment as-tu appris le son ?
De manière autodidacte pour être honnête. J’ai quand même eu un peu d’aide autour de moi, mais je me suis vraiment beaucoup démerdé tout seul.
Tu es le beatmaker de La Chronik, tu as commencé à faire des prods avant de les rencontrer ?
Oui. Retah (de La Chronik, ndlr), mon beau-frère, savait que je faisais de la musique. A une soirée j’ai eu l’occasion de faire écouter ce que je faisais, puis l’alchimie s’est créée avec le groupe, en dehors de la musique. Ça s’est fait naturellement.
Tu as ton groupe d’un côté, et de l’autre tu commences à te faire un nom en tant que beatmaker. Comment concilies-tu les deux ?
En fait je suis parti m’installer dans le sud, ce qui a été une grosse décision de ma part. Je savais très bien que ça allait casser un petit truc quand même. Je pars alors qu’habituellement je suis toujours en studio avec le groupe, qu’on se voit en soirée, et que le son se fait naturellement. Cependant, comme j’avais l’habitude de bosser avec les gens à distance, j’ai aussi adopté cette manière de travailler avec eux. Quand je peux je vais à Lille et on bosse ensemble. Donc j’arrive à faire les deux. La fibre est toujours là, même si on bosse plus à distance. Et puis avec les connexions qui se font de mon côté, j’ai été obligé d’apprendre à travailler à distance. Je ne peux pas être toujours présent dans le studio.
Est-ce qu’il y a un beatmaker qui t’a donné envie de faire des prods ?
Je dirais plutôt des morceaux. En beatmaker je te dirais DJ Premier, mais en vrai je ne connais pas bien les noms, je n’ai pas une grosse culture. Je suis un jeune, j’ai vingt-sept ans, j’ai grandi avec du Rohff, IAM c’était déjà les grands, ce n’était pas mon époque à moi. Le stream commençait à arriver, il y avait encore les CD, mais on avait du mal à choper les noms des beatmakers. J’ai appris tard qui étaient les producteurs. DJ Premier, j’ai appris son nom tard. Tu m’aurais fait écouter une prod de lui je t’aurais dit que j’avais déjà entendu, mais au niveau des noms j’ai grave de lacunes, même encore maintenant.
Tu dis ça, tes prods sonnent 2020, mais on sent aussi une grosse influence du son des années 90.
Ouais de fou. Par exemple, un de mes classiques c’est Où je vis de Shurik’n que Dindin de La Chronik m’a fait découvrir. Moi je n’écoutais que du son américain, j’aimais beaucoup la musique hip-hop, mais je ne m’intéressais pas trop à la culture. Ça peut paraître contradictoire, mais c’est vrai. J’écoutais beaucoup de rap américain, 50 Cent notamment, mais j’étais un peu déconnecté je t’avoue.
Tes prods ont un côté très mélodieux, tu ne vas jamais aller sampler quelque chose qui aurait un côté dissonant.
C’est à la fois quelque chose que je recherche et que je ne recherche pas. J’aime beaucoup les choses qui ont une âme, et je crois que ça vient de ce que me faisait écouter mon père. Indirectement j’ai essayé de reproduire quelque chose que j’ai commencé à aimer plus jeune. Je pense que ça a fait une fusion entre ce que j’écoutais quand j’étais plus jeune, ce que mon père m’a fait aimer, et ce que j’ai essayé de créer de mes mains. C’est l’alliance de tout ça. Mais oui c’est un peu voulu, j’aime beaucoup les prods qui dégagent quelque chose, qui ont une âme. Et d’un autre côté je ne le fais pas exprès, je vais facilement avoir tendance à travailler de cette manière.
Effectivement, dans tes Story Prods sur Instagram, l’étape du choix des samples montre que tu vas vers des choses qui te transportent.
Ouais, de fou. Mon père écoutait des trucs de perchés, comme Klaus Schulze, Jean-Michel Jarre… A l’époque c’était comme quand le hip-hop est arrivé, c’était nouveau de faire de la musique sans vrais instruments. Il écoutait aussi du rock aussi, de la funk. La musique électronique dont je te parle est assez spéciale, mais elle te procure une émotion qui est forte, et ça a dû impacter mes goûts. Après en vérité, j’ai du mal à dire ce qui m’influence vraiment.
Tu as cette influence rap US à l’ancienne, mais tu utilises la compo aussi, ce qui peut se rapprocher de la musique électronique justement. Est-ce que tu combines toujours sample et compo ?
Quand j’ai commencé avec les logiciels de musique, je ne savais même pas ce qu’était le sampling en réalité. Je composais, je touchais des notes, j’essayais de faire des accords. Et comme je viens de cette école, et que j’ai appris plus tard ce qu’était une MPC et le sampling, j’en suis venu à allier les deux. J’ai deux armes dans les mains, je peux autant composer que sampler. Ce que j’aime faire en ce moment c’est composer et re-sampler ce que j’ai composé. Mais j’aime beaucoup cette école à l’ancienne, triturer les samples pour ne pas qu’ils soient cramés. C’est ce qui donnait cette créativité à l’époque. J’ai acheté beaucoup de machines d’époque, parce que le grain est énorme. Il m’arrive souvent de travailler avec des vinyles, j’en ai six ou sept cent à la maison.
Tu aimes aussi ajouter des voix…
Ah oui ! Des voix de femmes surtout. Ça vient justement de Klaus Schulze dont je te parlais tout à l’heure, il travaillait souvent avec Lisa Gerrard, qui, à mes yeux, a une voix de fou. Je trouve que la voix est l’ingrédient qui permet que mes prods te transportent.
Tu parlais de triturer les samples, j’ai remarqué que tu aimes aussi triturer les voix, les pitcher.
Ouais ! (rires) J’aime qu’on sente que j’ai mis ma main dessus, qu’on crame que j’y ai touché. Je n’ai pas envie que la voix sonne trop naturelle.
On retrouve sur Instagram plein de capsules qui montrent ton travail, les Story Prods. C’était important de partager au public ton savoir-faire ? C’est une forme de carte de visite ?
Pour être honnête avec toi, beaucoup de monde me demandait comment je travaillais. C’est quelque chose que je n’avais pas encore réellement expliqué. J’ai donc posté des prods pour répondre à l’attente des gens. J’ai envie d’animer des formations, des trucs, et à la fois je n’ai pas envie de trop m’aventurer. Donc je montre comment je fais mes prods. C’était un peu le projet de Story Prods : expliquer comment je faisais mes trucs de manière rapide et simple, sans trop rentrer dans le détail.
Je trouve le format accessible, ce n’est pas trop long, bien séquencé.
Oui, c’est court, c’était fait pour être en story Instagram.
Au moment où tu les as faites, tu savais que tu allais sortir ça sur un CD ?
Non pas du tout. A la base j’avais fait une série de dix prods. Ça m’était venu parce que pendant le confinement c’était un peu compliqué, on travaillait énormément à distance. Comme il y avait beaucoup de monde sur les réseaux, je me suis dit que ça allait occuper les gens. Le fait d’en faire un CD est venu pendant un live. Les gens suivaient, ils étaient vraiment captivés. Ça me faisait plaisir, et je me suis dit qu’on allait conclure le projet sur un CD, comme un cadeau. C’était impressionnant, je ne savais pas qu’il y avait autant de monde qui me suivait pendant un live. On était soixante-quinze ! J’ai dit : « Vous savez quoi, ces prods que je vous propose en live sur Insta seront regroupées dans un CD que je sortirai bientôt. » On a abouti, enfin. (rires) Ça a été chaud.
Donc ce n’était pas forcément une carte de visite.
C’était à la fois une carte de visite, un projet, un plaisir perso et l’aboutissement de quelque chose. Honnêtement, si j’avais vraiment voulu en faire une carte de visite, je me serais encore plus cassé la tête … Mais j’ai fait quelque chose de sérieux, et qui me représente. J’ai fait moi-même la pochette, le mastering, les prods, le livret… J’ai tout fait tout seul, de mes mains, sauf le pressage. Je tenais à garder cette vibe que j’avais eue pendant les premiers jours du confinement, à savoir tout faire tout seul, en faire un projet personnel, pas trop commercial non plus. Si ça se vend c’est bien, si ça ne se vend pas c’est pareil pour moi, je m’en fous. C’est un cadeau que je fais un peu à tout le monde.
On parlait de carte de visite, mais tu sembles identifié aux yeux du public rap. J’ai l’impression que ta signature « Mehsah à la prod » a participé à ce qu’on retienne ton nom.
Ce que tu dis c’est réel, tu as raison, même si je ne me rendais pas compte à la base… Je vais te remettre un peu le contexte. Je fais mes prods dans ma chambre, je vois des mecs qui me contactent, mais je reste toujours le même. C’est d’ailleurs pour ça que je distribue encore beaucoup de prods sur YouTube gratuitement. Beaucoup des gens qui me contactent connaissent ma marque « Mehsah à la prod »… On me fait souvent la remarque, on me reconnaît par rapport à ce blaze en fait, ça a créé une sorte de marque, mais moi je ne m’en rends pas compte. Je commence à m’en rendre compte parce qu’on me fait toujours ce commentaire-là. J’arrive en studio, ça crie « Mehsah à la prod ».
Est-ce qu’il y a une prod en particulier qui t’a ouvert des portes ?
Je vais citer « If only », qui est une prod qui a fait deux millions de vues. PLK , m’a contacté de lui-même . Il m’a envoyé un message qui me disait qu’il trouvait que ce que je faisais était lourd, et qu’il m’avait connu de Virtual Beat. Je commençais à me dire qu’il y avait de plus en plus de monde qui me contactait, et je pensais que c’était par rapport à cette prod. Mais elle est sortie il y a déjà un moment, et plus qu’une prod, je crois que c’est l’enchaînement des choses qui m’a fait avancer… J’ai commencé par poster des prods sur YouTube, j’ai travaillé avec La Chronik, Youssef Swatt’s, Ywill, puis Younes de La Jonction, Zinhox , Pilon… plein de monde. La lumière de tous ces artistes a fait que j’ai cette lumière-là aujourd’hui. Je ne serais rien sans tous ces gens qui m’ont donné de la force.
C’est vrai que tu as collaboré avec énormément gens de ton coin.
Les gens de mon coin mais aussi d’un peu partout en France. Je pense que chacun m’a découvert à travers un son, et tous ces gens m’ont donné de la force. Zikxo par exemple m’en a donné au même titre que Younes de La Jonction ou La Chronik, Furax, Jul… C’est la force de tout le monde qui a fait ce que je suis aujourd’hui. Pour moi tout le monde m’a donné la même force, il n’y en a pas un qui soit plus important qu’un autre. C’est comme ça que je le ressens. Du moment qu’un mec a pris une prod à moi, a rappé dessus et l’a mise sur les réseaux en me créditant ou avec des big up dans le son, ça a autant de valeur qu’un placement pour Jul. Ils m’ont tous donné leur lumière.
(Prod. Mehsah : « If only »)
Le fait que tu collabores avec Jul montre aux réticents que les autres artistes avec qui tu travailles sont plus proches musicalement de lui que ce qu’on pourrait penser.
Bien sûr. Je n’ai même pas envie de rentrer dans cette guerre, avec des gens qui te dictent que tu dois faire du boom bap, travailler avec tel type d’artiste. Tout ça c’est des conneries. Nous on fait de la musique, et à l’heure d’aujourd’hui tout est une question de tendances et de modes. Si le boom bap est à la mode, tu seras peut-être amené à travailler avec des mecs comme Jul, Niska, MHD… Moi je pense que tant que tu prends plaisir à faire ce que tu fais c’est le principal.
J’ai attendu la sortie de son album avant de dire aux gens que j’avais travaillé avec Jul, parce que je sais très bien comment les gens pensent. Parce que tu travailles avec lui, ils vont penser que tu as pris la grosse tête. Tu vas être jugé. J’étais grave content, et je me demandais ce que Jul pourrait faire là-dessus. Je pense comme un mec qui fait de la musique, pas en termes de codes à respecter dans le rap. Je me fous de tout ça tant que je prends du plaisir. Quand j’ai écouté « Faux poto » de Jul j’étais surpris, parce que je ne m’attendais pas à ça, ni qu’un mec comme Jul me contacte pour du boom bap. C’est pareil pour PLK au final. A l’heure actuelle, ce qui marche pour eux c’est les morceaux trap. Et là ils font appel à moi pour des prods boom bap.
Pour du boom bap, Jul produit souvent lui-même ses instrus, mais là il a fait la démarche de faire appel à toi. Ça doit être gratifiant.
De ouf. Quand tu travailles avec quelqu’un qui a de l’exposition, c’est toujours gratifiant, même si ça m’excite autant que de travailler avec Pilon , Zikxo ou La Chronik. Mon gars Willy de la Chronik par exemple je le trouve très fort et très sous côté. Quand je travaille avec Jul ou Will pour moi c’est la même chose. C’est juste qu’avec Jul il y a la notoriété derrière. Pour être honnête, je ne m’y attendais pas vu que je l’avais contacté il y a cinq ou six ans, parce que je l’avais vu rapper sur des trucs à l’ancienne. Je lui avais envoyé deux ou trois prods, et il m’a répondu cinq ans après. Quand j’ai parlé avec lui et qu’on a commencé à travailler ensemble, j’étais content, mais pas en extase non plus. Je ne comprends pas les gens qui partent en extase parce qu’ils travaillent avec un tel ou un tel. Il y a tellement de gens meilleurs que les gros noms. Je te dis ça parce qu’il y a des gens qui, une fois qu’ils m’ont vu sur l’album de Jul, m’ont dit que j’avais changé alors que ça faisait déjà plus d’un an que je travaillais avec lui. J’ai fait exprès de ne pas le dire parce que j’avais peur de cette remarque, du style « Ouais mais maintenant que travailles avec Jul tu n’as plus le temps » etc. Alors que pas du tout. C’est pour ça que c’est un sujet piquant.
C’est marrant, parce que cette réaction dont tu parles concerne un morceau qui s’appelle « Faux poto ».
Incroyable. Moi je l’ai découvert en même temps que tout le monde parce que Jul fait très attention aux fuites, ça peut aller très vite chez lui. Il m’avait fait écouter le son en vocal, mais quand le titre est sorti je ne savais pas comment il allait s’appeler. Je ne voulais pas en parler aux gens parce que j’avais peur de leur réaction, qu’ils disent que j’ai changé, et finalement il appelle son morceau « Faux poto », c’est marrant.
Comment travailles-tu ? Tu fais des prods dans ton coin et tu proposes, ou tu réponds à des commandes ?
En général je fais des prods dans mon coin. Si on me demande une prod, je fais en fonction de ce que j’ai. Si je n’ai pas, je peux travailler la prod. Je reste toujours dans mon univers à moi, des fois je suis même un peu chiant parce que je n’ai pas de palette. Je ne bosse pas par palette, je n’arrive pas à proposer un panel de dix prods à quelqu’un. J’aime aussi travailler de manière étroite avec les rappeurs. Je n’envoie pas un dossier de prods à plein de gens différents. Ça voudrait dire que je donne des trucs que les autres n’ont pas pris. J’aime travailler correctement. Si Zikxo me demande une prod et que je n’en n’ai pas, je lui dis que je vais essayer de travailler un truc. Et si j’ai des trucs de côté que je n’ai envoyés à personne, je vais les lui envoyer.
Tu es signé chez Jardins Noirs, le label de Guilty du Katrina Squad. Qu’est-ce qui t’a poussé à signer chez lui, et qu’est-ce qu’il t’apporte ?
C’est Furax qui a parlé de moi à Guilty. Je pense qu’il avait déjà entendu mon travail, et on a discuté sur Insta. Il voulait que j’intègre l’équipe, vu que mon univers colle bien avec Furax, qui est signé chez Jardins Noirs. Il est aussi venu me chercher pour la couleur de mes prods. Quand il m’a proposé un contrat je lui ai dit : « Tu sais que je fais beaucoup de boom bap ? », il m’a répondu : « Je viens te chercher pour ce que tu fais. On va apprendre des choses, essayer des trucs. » Il m’a signé pour ce que je faisais. Ça s’est fait comme ça, je suis signé en édition, et ce que m’apporte Jardins Noirs c’est le développement et le côté administratif aussi quand je place des prods. Et puis ça me permet aussi de travailler avec leur équipe : Furax, mais aussi l’ensemble des beatmakers du collectif.
Furax bosse beaucoup ses prods avec Toxine, il s’ouvre parfois à d’autres beatmakers, mais j’ai l’impression que tous les deux vous avez aussi une relation particulière.
On s’entend super bien lui et moi dans la musique. C’est comme si tu mettais ensemble deux mecs perchés. La dernière fois on est allé en studio ensemble, c’était grave intéressant. Il est très perfectionniste. Moi je lui apporte le côté émotions, et lui m’aide sur certains trucs, on se complète bien. On s’est bien trouvés !
Y a-t-il des gens avec qui tu n’as pas encore travaillé et que tu aimerais produire ?
Pour être honnête je n’y pense pas. Mine de rien j’ai déjà pas mal de boulot. Mais à la rigueur je serais curieux de travailler un morceau avec Niro ou Damso, j’aime beaucoup leurs plumes et leur travail. Après j’ai déjà travaillé avec des gens dont j’admirais la plume : Furax, Scylla, Zikxo… Donc je suis déjà bien, et je pourrais me contenter de ce que j’ai, d’avoir déjà pu bosser avec ces gens-là.
Au-delà de Story Prod, quels sont les projets à venir sur lesquels tu travailles ?
Je ne sais pas si je peux te parler des projets des autres, je préfère ne pas dévoiler leurs exclus, mais je peux te parler d’un gros projet personnel qui sortira bientôt. Comme je t’expliquais tout à l’heure, j’avais une relation avec mon père par rapport à la musique. Il est décédé il y a deux semaines, et j’ai voulu lui rendre un dernier hommage. C’est un gros projet qui va arriver bientôt. Pas très rapidement non plus parce que j’ai envie de le faire bien, mais ce sera le prochain projet. Pour les autres je suis désolé, je ne sais pas si je peux en parler.
Pour revenir à ce projet, il sera instrumental ?
Pour l’instant je pars sur quelque chose d’instrumental, et je pense que je vais rester là-dessus. Je vais essayer de faire quelque chose de profond, qui soit un hommage, je veux mettre tout ce que j’ai dedans. Je veux bosser l’univers, avec des interludes dans lesquels je parlerais, et lui me répondrait avec des choses qu’il me disait quand j’étais plus jeune. Je veux faire un truc pour lui.
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