10 Bons Sons US en septembre 2019

Le mois de septembre c’est la grosse orgie. Chaque année c’est pareil. On pourrait comparer les ribambelles de sorties musicales avec le nombre de feuilles mortes, tant le mot clef est : abondance. Mais malgré ces innombrables sorties, il est toujours un peu compliqué d’en valoriser seulement une dizaine… Mais nous avons du faire un choix, et vous proposer notre pokédex US de la rentrée !

Gang Starr – Family & Loyalty feat. J. Cole (Prod. DJ Premier)

Voilà un morceau qui fait autant de bien au cœur, à l’esprit comme aux esgourdes. Alors que le grand manitou DJ Premier avait annoncé la sortie d’un nouvel album Gang Starr (starring Nas, excusez nous), voici donc qu’un premier extrait est publié, d’abord en audio avant de voir la mise en images.
Le clip démarre avec des images d’archive de Gang Starr à l’époque de leur dernier album, intitulé The Ownerz (et sorti en 2003). On retrouve ensuite, bien dans le présent, Preemo, le fils de Guru (aujourd’hui âgé de 19 ans) et J. Cole qu’on voit d’ailleurs à tous les vents.
Intitulé « Family & Loyalty », le morceau parle donc des valeurs prônées tout au long de carrière du rappeur de Jazzmatazz. L’héritage est de plus un thème qui prend tout son sens, surtout quand on écoute ce titre avec seize années de nostalgie dans les dents. Émouvant, touchant et beau, ce nouveau morceau rappellera à tous le souvenir d’un des plus grands emcees de tous les temps. -Clément

CJ Fly – Rudebwoy ft. Joey Bada$$ (Prod. Statik Selektah)

On reste dans le boom-bap généreux et moelleux avec les gars de PRO ERA et plus particulièrement CJ Fly.
On retrouve donc le emcee new-yorkais en compagnie de son compère de toujours, Joey Bada$$. Et manière de rappeler des bons moments, la prod’ est signée par l’inévitable Statik Selektah.
CJ Fly évoque dans ce morceau ses racines jamaïcaines, thématique tout aussi importante chez son acolyte Bada$$ (qui les évoquait déjà en 2013 sur sa troisième mixtape, Summer Knights). Une track qui fait également écho à Hardknock sorti il y a déjà 7 ans. De quoi donner quelques réminiscences à plus d’un. -Clément

Lil Skies – More Money More Ice (Prod. CashMoneyAP x Pooh Beatz x NILZ)

Dans la série des Lil et des rookies ultra tatoués je demande Skies. Découvert en 2017 aux cotés de Landon Cube et très rapidement porté par la chaîne/label Lyrical Lemonade, le natif de Pennsylvanie a sorti sa première grosse mixtape en 2018, intitulé Life of A Dark Rose . Un an plus tard et plus précisément en février dernier, Lil Skies sort son premier album, Shelby (qui n’a d’ailleurs aucun rapport avec la série Peaky Blinders). Consécration pour le jeune homme qui revient donc ce mois ci avec le morceau More Money More Ice. Sur une instrumentale des plus lancinantes et fruit d’une triple collaboration entre CashMoneyAP (Ty Dolla Sign, Ski Mask The Slump God), Pooh Beatz (NBA YoungBoy ) et NILZ (21 Savage, Tory Lanez, Young Thug), Lil Skies nous délivre ici un petit banger à la recette classique, mais toujours efficace. -Clément

Jonah Cruzz – C Glass (Prod. J Kits)

Il n’y a pas que des Lil sirupeux aux locks colorées à Atlanta. Héritier d’une autre branche d’Outkast, le jeune Jonah Cruzz est également issu de la capitale géorgienne. Et on ne l’avait pratiquement plus entendu depuis It’s a beautiful thing, son quatrième album sorti l’année dernière. Il est de retour en ce mois de septembre avec un petit EP, quasiment passé inaperçu (sauf pour notre œil aiguisé évidemment), intitulé Southern Drawl. Rien de bien nouveau pour ses suiveurs de longue date, mais cinq titres qui font bien le travail en ce début d’automne aux températures relativement élevées. Et l’on va particulièrement saluer « C Glass », avec son sample ultra-grillé et sa ligne de drum très douce qui accompagnent le flow d’une grande fluidité de notre ami Jonah. –Xavier

Dark Lo & Rigz – Head Shots

S’il s’est montré plutôt actif cette année, 2019 restait encore vierge de toute trace discographique pour Dark Lo. Le tir est désormais corrigé avec Head Shots, un court EP de 8 titres en duo avec Rigz, un rappeur plutôt de type « inconnu au bataillon », mais qui fait montre de belles qualités aux côtés de la grosse barbe de Philadelphie. Et l’on peut dire que le contenu est parfaitement en accord avec le titre. Il n’y a que de la violence au menu. Du moins, au cours des sept premiers titres. Pour conclure l’EP, les deux rappeurs, sur une production extrêmement lente et imprégnée d’une certaine mélancolie avec cette boucle de violon, partent en stroytelling autour de la violence des armes. –Xavier

Payroll Giovanni – Hobby

Le sans faute continue pour ce bon Payroll. Après January 30th sorti en début d’année, le voilà qui livre un second opus en solo en ce mois de septembre avec No Validation Necessary. Et si le Droughboy Cashout nous avait habitué à alterner les albums froids et violents avec des disques plus solaires (soleil automnal certes, mais soleil quand même), on reste pour l’instant dans le froid glacial de Detroit. Et rarement le moins Italien des Giovanni ne nous aura plongés aussi profonds dans les abysses de la ville fantôme en termes de sonorités. Sur l’excellent « Hobby », il débite comme à son habitude, cette fois sans refrain, sur l’importance du rap dans sa vie et sur son impossibilité de quitter ce milieu. Autant vous dire que vous n’avez pas fini de le voir apparaître dans nos bilans mensuels. –Xavier

Tee Grizzley – Satish (Prod. Helluva Beats)

Un piano mélancolique et de doux claquements de doux ouvrent une chanson forcément triste puisqu’elle rend hommage à sa tante et son manager, tous deux morts récemment dans une fusillade. Fusillade dont Tee était la cible initiale. Partagé entre peine et rage, le piano s’adapte passant de la mélodie initiale à des accords plus efficaces, simples et répétitifs, supportent une basse envoûtante et des drums puissants. Déjà bien lancé dans ses contes urbains et revanchards, Tee Grizzley, se laisse la liberté d’entonner quelques mélodies peu réjouissantes. -Wilhelm

Conway – No Women No Kids (Prod. Alchemist)

Comment mieux ouvrir un album qu’avec une instrumentation lugubre à souhait mijotée par l’éminent Alchemist ? Dans un couplet unique et malheureusement trop court, le mastodonte utilise sa sempiternelle nonchalance, alternant entre autobiographie, auto-congratulations et références (notamment à ses pairs). Pourtant, Look What I Became, sous la houlette de son fou furieux de frère, comme Reject 2 en son temps, se démarque des précédents opus. Ses ambiances fétiches se mêlent à une trap aux relents de samples à peine dépoussiérés et des refrains très mélodieux. Assurément sa meilleure sortie depuis Reject 2. Ou GOAT. Ou… Vous saisissez l’idée. -Wilhelm

RetcH feat. ScHoolboy Q – On Me (Prod. Benjamin Lasnier et Frenzy Beats)

Quelques mois après l’excellent RicHer THan THe Opps, RetcH encHaîne les singles et, cette fois, se fait épauler par le meilleur rappeur de TDE, ScHoolboy Q. Alors qu’on sent que l’invité a gain de cause dans le cHoix de la production, l’Hôte du New Jersey garde son imperturbable flow saccadé et son appétence pour les délits divers (et le femmes). Il semble d’ailleurs ne jamais cHanger de comportement, qu’il soit dans la rue ou dans une boite de nuit. De son côté, L’Écolier Q n’est pas vraiment plus festif mais, en somme, on leur souHaite de passer une bonne soirée et de remettre le couvert aussi souvent qu’ils veulent s’ils en ressortent d’aussi bons morceaux à chaque fois. -Wilhelm

Ghostface Killah feat. Method Man & Cappadonna – Me, Denny & Darryl (Prod. Danny Caiazzo)

A bientôt cinquante ans, le titulaire de l’une des plus belles discographies de ce foutu rap n’a pas encore fini de distribuer des taloches à ceux qui ont encore la bonne idée de suivre ses sorties d’album. Avec Ghostface Killahs, le tueur à tête de fantôme revient avec sa bande de dégénérés (Method Man, Inspectah Deck, Masta Killa, Cappadonna et même son fils Sun God) avec un album en indépendant produit entièrement par un inconnu au bataillon, Danny Caiazzo (aucun lien de parenté signalé avec le président de l’AS Saint-Etienne cependant). Difficile d’extraire un morceau de cet ensemble très condensé (l’album ne dure qu’un peu plus d’une trentaine de minutes). Mais c’est toujours un plaisir, même en 2019, d’entendre Meth et Ghostface sur un même morceau (sans faire offense au brave Cappadonna et sa prestation solide). Xavier

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