Entretien « 10 Bons Sons » avec Abuz

Pour beaucoup, le D.Abuz System reste et restera une des figures incontournables de l’underground parisien des années 90. Ils n’ont certes pas connu le succès commercial auquel ils auraient pu prétendre, à une époque où les CD’s de rap français se vendaient comme des petits pains, mais leurs nombreuses collaborations et leur album sorti en 1999 qui continue de faire l’unanimité, ont fait d’Abuz et Mysta D des références pour nombre de leurs confrères. Abuz a accepté de revenir sur sa carrière en 10 morceaux, depuis ses débuts discographiques jusqu’à aujourd’hui.

1 – « Les vacances » – 1994 (issu de l’EP Laisse-nous faire du D.Abuz System)

C’est le premier morceau de moi que j’ai entendu à la radio parce que Nova l’avait mis en playlist. Je me rappelle que j’étais avec ma mère quand le morceau est passé sur le poste de la cuisine, j’étais fier. C’est le début de notre carrière musicale, une première satisfaction. Pour l’enregistrement de ce morceau j’avais eu un plan par une ex à moi, et on s’est retrouvé dans des studios de rastas à Londres pour enregistrer et mixer le projet, les studios de Dennis Bovell, le Dub Poet, qui bossait avec LKJ. C’était dans une ambiance jamaïcaine, un super souvenir.

Sur Laisse-nous faire il y a beaucoup de refrains chantés, un côté funky… Est-ce que le D.Abuz System de cette époque contenait les mêmes membres que dans la formation qui s’est faite connaître plus tard ?

La seule différence c’est qu’avant il y avait une chanteuse qui était greffée au groupe, Babé. Elle a travaillé avec nous un bon moment.

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2 – « C’est la crise » – 1996 (issu de l’EP Ça se passe du D.Abuz System)

Ça c’était sur l’EP Ça se passe. On venait de signer en édition, et les mecs d’Universal voulaient avoir quelque chose à défendre pour pouvoir démarcher, nous faire avancer un peu. Donc on a été faire ces quelques titres dans un délai très rapide. Je ne sais plus en combien de temps, mais c’était un concours de vitesse. On a enregistré et mixé tous les morceaux en très peu de temps, juste quelques jours de studio. Cet EP s’est fait de façon très spontanée.

Cet EP a marqué les esprits, il contient des morceaux qui ont beaucoup tourné…

Tout à fait. On nous dit des fois que c’est le meilleur truc qu’on ait sorti. Je pense que c’est dû aux vibrations qu’on avait à cette époque-là, c’était assez original par rapport à ce qui se faisait. En plus c’est sorti chez Night & Day donc il y avait moins d’exemplaires, et c’est donc devenu plus vite collector. Et justement il y a pas longtemps un collectionneur m’a envoyé les prix de cet EP sur le marché de l’occasion, et c’est un truc de malade ! Il est super cher.

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3 – Weedy & Kertra feat. Abuz, Delta, Kertra, Papifredi, Stor.K & Tepa – « Apocalypse Now Freestyle » – 1996 (issu de la compilation Guet-Apens)

Il existait une amitié artistique à cette époque entre le D.A. System Crew et Expression Direkt…

Humainement c’est des super souvenirs. C’est vrai qu’on avait deux couleurs très différentes dans la musique qu’on faisait. Eux ils étaient plus ghetto, crapuleux que nous. On a sympathisé, on a commencé à collaborer, et je trouve que ça a amené beaucoup à tout le monde. Une super époque, on a beaucoup tourné avec eux, on a fait beaucoup de trucs ensemble. De très bons souvenirs.

Ce qu’on retrouve de part et d’autre c’est cette touche de folie et d’humour qui caractérise vos styles respectifs.

Ouais, tout à fait. C’était une alliance qu’on aurait pu penser improbable, mais ce qu’on a fait quand on était tous ensemble je pense que c’était des bons trucs.

Sur Le Syndikat on retrouve Rohff, la connexion s’est faite par eux ? T.I.N. avait produit son premier album…

(Il hésite, ndlr) Je ne suis pas sûr… La connexion s’était faite depuis L’Invincible Armada et je ne me souviens plus qui a ramené Rohff la première fois, si c’est Express Di ou pas. D’ailleurs à cette époque on sentait tout de suite qu’il avait un potentiel de ouf, il l’a confirmé par la suite. Ensuite on a voulu le ramener en plus d’Aniès, Oxmo et moi sur La loi du plus fort, pour pouvoir mettre sur le même morceau des vibes qui soient différentes sans être opposées, réunir différentes écoles de rap.

4 – « Gangster parodie » feat. J.MI Sissoko – 1997 (issu de la compilation L’Invincible Armada de Mysta D)

Ce morceau je m’en souviens parce qu’on s’est pris la tête pour le mixer, on l’a vraiment peaufiné. Le seul mix nous a pris deux ou trois séances. L’anecdote que je te dirais c’est qu’il y avait tout le monde sur L’Invincible Armada, et franchement j’avais un peu la pression par rapport à des Kery, Express Di, Oxmo, Rohff… Je m’étais dit « Il faut pas que mon morceau soit dans les pourris ! » Je me suis mis la pression, je voulais sortir un truc vraiment actuel, je ne voulais pas me faire déchirer par toutes les têtes d’affiche qu’il y avait…

C’est un morceau qui a beaucoup tourné…

Notamment parce qu’il s’est retrouvé sur la compilation de Cut Killer. Nous on n’a jamais été des gros vendeurs et Cut Killer Show c’était un gros truc.

Tu avais participé au Cut Killer Tour qui avait suivi ?

Oui, on avait fait pas mal de dates.

5 – « J’avais rêvé » feat. Tepa, Princess Aniès & Stor K – 1997 (issu de la compilation L’Invincible Armada de Mysta D)

Un des objectifs de L’Invincible Armada c’était de montrer la pluralité du D.A. System Crew, de l’équipe, que ce n’était pas que D.Abuz System. Et c’est le morceau qui était censé montrer un peu tout le monde.

Comment en êtes-vous venus à créer un collectif ?

En fait j’ai d’abord rencontré Mysta, on a commencé à travailler tous les deux, donc au début on n’était pas un collectif. Après son frère Tepa a commencé à s’intéresser au management et petit à petit à l’artistique. Princess Aniès c’est une petite qui un jour est venue sonner chez nous avec ses maquettes, et on l’a adoptée. Stor K c’était le frère d’un très bon ami de Mysta, donc ça s’est fait naturellement.

Aujourd’hui tu as encore des nouvelles de tous ces gens ?

Je parle régulièrement à Aniès, j’ai eu Mysta deux ou trois fois au téléphone cette année, mais sinon pas plus que ça…

6 – « Est-ce qu’ils sont prêts ? » – 1997 (issu de la compilation Invasion)

C’était pour Invasion, la compilation de Night & Day. Dans l’intro du morceau il y a la voix de Ruben qui a a fait partie du collectif pendant un moment, et qui était anglophone, il rajoutait une bonne vibe. On a fait beaucoup de dates avec lui, il déchirait. C’est un morceau que j’aime bien, il était patate à l’époque. Au final tu fais des albums, mais tu as plein de morceaux comme celui-ci qui ne tombent pas pendant une bonne période, que tu ne peux pas mettre sur tes projets parce que ça tombe mal… Pour l’anecdote il y a Oxmo sur le refrain, et si mes souvenirs sont bons c’est sa première apparition discographique. Il habitait à côté de chez nous, et il venait faire des petites maquettes au studio. C’est comme ça qu’on l’a connu.

On reconnait déjà sa patte…

Oxmo il avait déjà des trucs forts quand il débutait. Tu notais tout de suite une grosse personnalité…

Vous avez été amenés à collaborer à nouveau par la suite, notamment avec « La loi du plus fort » sur l’album Le Syndikat.

Franchement j’ai beaucoup de respect pour lui au niveau artistique. C’est un mec hyper talentueux qui a fait des choix courageux, qu’on aime ou pas. Il a su faire ce qu’il fallait pour mener une belle carrière. J’aime bien sa personnalité, son image, c’est un mec qui a de la profondeur et du sens dans ce qu’il raconte. Et en tant qu’être humain c’est quelqu’un que j’apprécie aussi. Je me souviens qu’il y a deux ans il m’a dédicacé pour sa Victoire de la Musique. Il y a beaucoup d’ingrats dans ce milieu, et ce n’est pas tout le monde qui aurait fait ça dix ans après.

7 – « La concurrence » feat. Doudou Masta – 1999 (issu de l’album Le Syndikat du D.Abuz System)

Il y a Doudou Masta sur ce morceau. J’avais un gros respect pour lui, et au-delà de sa voix, humainement c’est aussi quelqu’un que j’apprécie beaucoup. J’avais envie qu’il soit sur le disque, et ça s’est fait sur un morceau un peu « égotrip », sans thème. Au final c’est un morceau avec beaucoup d’énergie, qu’on a énormément joué en live évidemment. Ce titre a beaucoup marqué les esprits par rapport à des trucs beaucoup plus profonds ou des thèmes vachement plus pointus. C’est un morceau avec beaucoup d’énergie, hyper efficace en live. Ce n’est pas le texte le plus recherché, mais il a pourtant eu beaucoup d’impact. Tu as dessus la reprise du refrain d’un morceau de Bob Marley (Get Up Stand Up en live, ndlr), avec un côté assez guerrier… Ce morceau c’est des bons souvenirs parce qu’effectivement en live c’était retournement assuré à chaque fois.

On vous a moins entendu entre 1997 et la sortie de l’album en 1999.

En fait, on a mal joué le truc et aussi on a fait beaucoup de concerts pendant cette période-là. D’ailleurs on avait une super série de morceaux qu’on a jamais sortie en album parce que c’est tombé à une mauvaise période. Et tu sais comment c’est, il a fallu le temps pour que Le Syndikat naisse, la signature chez Universal, il y a eu des retards… Il était plus facile de sortir des projets quand on était tout seuls. Une fois qu’on a été signé, on a été un peu bloqué, on a dû attendre, on était dépendant. Et donc il y a eu un petit creux.

8 – « Traficants » – 1999 (issu de l’album Le Syndikat du D.Abuz System)

Je me rappelle qu’on a fait ça avec un flûtiste qui s’appelle Magic Malik, un super musicien. C’est d’ailleurs un des premiers qu’on ait mixé pour l’album si mes souvenirs sont bons, un des morceaux les plus longs à mixer de notre carrière. Ils ont pris le temps pour tout éditer. Si tu écoutes ce morceau avec du son, tu te rends compte qu’il est hyper bien produit. Au niveau du texte que te dire ? Il parle de lui-même ! (rires)

Il y a un autre storytelling réussi sur l’album avec J’aurais dû être là, sur lequel on sent que c’est le vécu qui parle…

Franchement pour les deux c’est du vécu. Mais pour moi « J’aurais dû être là » c’est un de mes morceaux importants. Je parle de choses qui m’ont touchées, ce n’est pas facile de retranscrire des éléments comme ça dans une chanson. Je ne suis pas du genre à réécouter mes titres, mais si je devais le faire pour ce morceau, ça me provoquerait un petit pincement au cœur. C’est un des titres sur lesquels je me suis le plus livré.

T’arrive-t-il d’éprouver de la nostalgie en repensant à cette époque ?

Je ne saurais pas comment l’expliquer. Ce n’est pas vraiment de la nostalgie. A un moment j’ai fait un pas en arrière par rapport à tout ça, et j’ai eu la chance de le choisir. C’est moi qui ai décidé de décrocher. Ça restera une super période, je suis assez fier de certains titres que j’ai pu faire. Et je fais toujours de la musique.  Après il faut penser à l’état du rap à cette époque-là, le fait que j’étais plus jeune, avec la créativité, la vibe que j’avais à ce moment-là, qui était plus fraîche entre guillemets. Il y avait tout à construire, donc on peut être nostalgique de trucs comme ça.

Aujourd’hui je ne suis pas sûr que les gens fassent de la musique pour les mêmes trucs, ils n’ont pas forcément envie de faire passer les mêmes messages. Je comprends que les gens qui écoutent de la chanson française aujourd’hui vont aussi être nostalgiques des gens qui savaient écrire à la Aznavour, Brel, Serge Lama, etc. Mais je dirais aussi qu’il faut savoir vivre avec son temps. Je n’écoute pas trop de rap à l’ancienne, plutôt des nouveautés, je ne suis pas bloqué sur les années d’avant. Je me dis que j’ai vécu ça, j’ai kiffé toutes ces vibes, et je trouve encore de la satisfaction dans ce qui peut se faire maintenant.

Il n’a jamais été question d’un deuxième album avec Mysta D ?

Le groupe s’est arrêté quand on a cassé le contrat chez Universal. Je crois qu’on était tous les deux un peu essoufflés par tout ça. Chacun est un peu parti dans ses délires. Une fois que le contrat a été cassé, il n’a pas été question de sortir autre chose.

Qu’est-ce qui a provoqué la rupture du contrat ?

On a vraiment eu la poisse, je pense qu’on n’a pas signé dans le bon label parce qu’on avait une autre proposition… Puis le chef du label s’est tué en moto, c’était le bordel. Sur le contrat on devait vendre 50 000 en six mois, et au final on les a faits en sept mois je crois. Bref ils ont eu un prétexte pour nous rendre le contrat, et Mercury c’était pas trop un label Hip Hop, c’était plutôt Johnny Halliday, Florent Pagny, etc. On n’y avait pas vraiment notre place, et donc ils ont été contents de nous rendre le contrat à un moment. Je crois qu’on a un peu été essoufflé par tout ça. Beaucoup de désillusions. Avec Le Syndikat on n’est jamais passé sur Sky, on n’a jamais eu les promos qu’on aurait espéré avoir dans un gros label. Je pense qu’on a été un peu déçu par tout ça. Et ce n’est pas facile, quand tu es passé par un gros label, de repartir sur le chemin de l’autoprod, se remotiver…

https://www.youtube.com/watch?v=NuOSgJmvvnI

9 – Abuz & Disiz La Peste – « Toute vérité n’est pas bonne à dire » – 2000 (issu de la compilation Nouvelle Donne 2)

Il y avait un petit jeune de Vitry qui venait toujours chez nous, Bricefa, et qui me disait souvent :  « J’ai un pote à moi qui rappe, il est fan de toi, il voudrait faire un morceau avec toi ! » Après  tu sais comment c’est, tu peux pas non plus faire des trucs avec tout le monde. Il me disait que le petit était fort, qu’il s’appelait Disiz La Peste… Le truc ne s’est jamais fait parce que je n’avais pas le temps de faire des milliards de feats, j’étais assez focalisé sur mon truc. Et pour Nouvelle Donne 2, des artistes plus jeunes devaient inviter d’autres artistes, et donc un beau jour Disiz m’a fait savoir qu’il voulait m’inviter sur son morceau. Et ça a été une belle rencontre à l’époque, j’étais content que finalement le destin fasse que ce soit possible. Bon j’ai eu l’impression de les choquer quand j’ai fait ce morceau… Déjà j’aimais bien le fait d’être avangardiste, j’avais senti que le son un peu électronique arrivait. Donc je voulais un truc hyper électro avec des synthés, pas une prod à l’ancienne. Et puis je me souviens que Disiz et Kodjo avaient été choqués par mes textes, j’avais l’impression de m’être trop lâché. (rires) Je crois que j’avais un peu déliré.

Mais il est sorti tel quel le morceau, non ?

Si si, mais je me rappelle leur avoir fait une impression bizarre en studio.

Disiz avait déjà sorti des trucs à cette époque-là d’ailleurs…

Ouais dont « J’pète les plombs ». Et j’avais justement trouvé ça super cool qu’il m’invite après avoir eu un peu de succès, alors que ça ne s’était pas fait avant. D’ailleurs c’est un mec que je trouve très sympa et très talentueux.

Si on regarde ton parcours, tu as fait des featurings avec quasiment toutes les grosses têtes de l’époque sur Paris (Expression Direkt, Mafia K’1 Fry, Oxmo Puccino, Zoxea…) Il n’aura manqué que Lunatic quasiment…

Lunatic j’ai un freestyle avec eux sur D.A.T. qui a été fait sur scène.

Ensuite on ne t’a quasiment pas entendu pendant dix ans, en tant qu’Abuz en tout cas…

En 2000 j’ai fait l’album Ricardo Malone (Les aventures sextraordinaires de Ricardo Malone, ndlr), puis ça a traîné et je ne l’ai pas sorti. Après je suis rentré dans des problèmes persos, je n’avais plus trop la tête à la musique. Je n’ai rien fait pendant des années, je me suis complètement écarté de tout ça. Je faisais de temps en temps un petit clip pour Ricardo Malone, je remixais des titres… Mais j’avais pas mal lâché le son, j’avais d’autres trucs en tête…

Ricardo Malone a longtemps été annoncé, et il n’est jamais sorti…

Disons que quand j’ai fait ce projet j’étais dans ces délires. Mais après, quand je suis rentré dans une vie de famille, ça m’a un peu saoulé de revenir avec ça. Mais régulièrement j’hésite à le sortir parce que j’ai fait des versions plus actuelles il y a quelques années. Et puis maintenant j’ai ma fille, je ne suis plus dans la même vibe, même si ça peut être pris sur le ton de l’humour et du deuxième degré. Mais ce ne sont pas forcément des trucs avec lesquels j’ai envie d’être mis en avant.

Puis il y a eu récemment quelques trucs comme ça :

10 – Abraxxxas feat. Abuz – « Turbulences » – 2011 (issu de l’album War Zone d’Abraxxxas)

Abraxxxas m’avait contacté deux ans avant ce morceau, j’avais posé un couplet sur un autre morceau qui n’est jamais sorti. Puis il m’a invité sur deux morceaux récemment, celui-ci et un autre avec Prodige Namor, Le blues. En fait même si je me suis retiré pendant longtemps, j’ai toujours des petites périodes durant lesquelles je me dis : « Tiens je rekickerais bien un petit peu… » Et pour ce morceau c’est tombé dans une période pendant laquelle j’avais envie de lâcher un couplet, et Abraxxxas est un mec cool avec des textes censés. J’ai apprécié la façon dont il m’a approché. Je ne suis pas mécontent de l’avoir fait, même si c’est un petit projet.

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Depuis quelques années tu annonces un nouveau titre, « Vétéran »…

C’est un des titres du prochain album. En fait j’ai fait mixer 19 titres, ça a pris un peu de temps vu que je me suis débrouillé tout seul pour produire l’album. Je voulais une bonne qualité de mix donc j’ai un gros ingé qui m’a mixé le projet, mais ça m’a pris beaucoup de temps entre les problèmes persos et le financement du truc. J’espère que ça sortira dans quelques mois. Tout est prêt depuis un moment, je suis en train de finaliser la pochette, j’ai d’autres clips en cours. Ça prend un peu de temps parce que je suis tout seul à bosser, je n’ai pas de manager qui gère l’organisation, je dois m’occuper d’autres choses, et je n’ai pas forcément de fonds à investir pour faciliter le truc. En fait j’ai commencé à mixer cet album il y a à peu près quatre ans. En plus « Vétéran » c’est un des premiers que j’ai fait mixer donc je l’ai eu assez rapidement. A un moment, quand tu n’as rien fait pendant dix piges, tu as envie que les gens sachent que tu n’es pas mort, que tu as des trucs qui arrivent. J’aurais peut-être dû attendre avant de balancer ce teaser, mais au moins les gens savent que quelque chose va arriver, et je pense que c’est pour bientôt… Ça n’aura pas la même couleur que les autres albums, c’est un truc plus mature, éclectique, et j’en suis assez fier.

L’envie de créer est donc toujours là ?

Oui. Après je ne vais pas te mentir, c’est par périodes. Je dois m’occuper d’autres trucs donc je ne peux plus me consacrer qu’à ça, mais je suis évidemment toujours impliqué là-dedans. Après quand tu as un projet qui est fait mais qui ne sort pas, ou qui est bloqué pour telle ou telle raison, tu as du mal à te lancer sur d’autres trucs. En tout cas c’est comme ça pour moi. Donc c’est vrai que je n’écris pas des morceaux tous les jours, pareil pour les prods. J’ai même des longues périodes durant lesquelles je ne fais rien du tout, mais je suis toujours un musicien. Cet album a d’ailleurs une histoire spéciale : après ne rien avoir fait pendant très longtemps, il a été réalisé au rythme d’un morceau par jour. Paroles et musique. J’ai rebranché mes machines et j’ai eu une soif de faire des titres. Donc je me dis que ça peut revenir à n’importe quel moment, c’est juste une histoire de motivation. Et après suivant l’accueil que ce projet aura, j’aurai peut-être envie de mettre d’autres trucs en route…

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

Du bon en ce qui concerne l’album à venir. Qu’il puisse toucher le cœur des gens, c’est un peu le but quand tu fais de la musique. Ce n’est pas forcément un truc à l’ancienne, ou un truc sur lequel on aurait pu m’attendre, j’espère que les gens vont kiffer le projet !

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Le nouvel album d’Abuz, Magister Ludi, est désormais disponible sur son BandCamp.

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