Rap, hip-hop, 40 années en 200 albums : le livre

Les éditions Le mot et le reste nous ont habitué depuis quelques années à sortir de très beaux livres sur la musique et notamment sur le rap. Cette anthologie intitulée « Rap, hip-hop : 40 années en 200 albums » ne fait pas exception.

Crédit photo : David Scheinbaum

Signé Sylvain Bertot, notamment connu dans nos cercles comme le patron du site Fake for real, l’ouvrage est en fait une réactualisation d’un livre paru en 2013 chez le même éditeur. Depuis huit ans, il s’est passé bien des choses dans cette musique avec l’apparition de nouveaux sous-genres et d’artistes innovants : il était donc tout à fait pertinent de rouvrir les dossiers.

Le livre s’ouvre sur une grosse introduction de pas loin de 90 pages partant de l’origine du rap et creusant peu à peu divers sillons (l’avènement du gangsta rap et son antithèse native tongues, les scènes rap indépendantes, l’ère des mixtapes, la représentation des diverses provinces américaines, etc.). Au travers de ces différentes diapositives, l’auteur parvient à montrer un large panorama de cette musique. Il creuse ainsi des questions liées au socio-culturel ou à l’industrie du disque tout en présentant plusieurs points clés qui font les particularités de la musique rap et qui lui permettent d’avoir une si grande richesse de proposition. A chaque auditeur ses types de rap favoris.

Côté anthologie, le défi est de taille : sélectionner 200 albums en ne citant qu’une fois chaque artiste. On y retrouve des choix évidents (Run DMC, Dre, le Wu-Tang Clan, Jay-Z, etc.) mais aussi des noms plus étonnants dont certains même assez peu connus. Sylvain Bertot joue ainsi l’équilibriste entre des incontournables et des partis-pris plus audacieux, que ce soit dans le choix des artistes (la présence de Sage Francis, de Plies ou encore de G-side) ou dans le choix de l’album présenté (le deuxième Dizzee Rascal plutôt que le premier par exemple). Cette limite de 200 disques permet en effet de surprendre le lecteur, chose positive car lire toujours sur les sempiternels mêmes classiques aurait pu être ennuyeux. Ici, chaque page tournée peut mener à une réaction d’étonnement.

Dans le même ordre d’idée on peut relever le fait que des albums français, anglais, canadiens ou même japonais viennent côtoyer les américains même s’ils sont loin d’être majoritaires. L’éventail de scènes représenté est en tout cas très large : on retrouve aussi bien les classiques des années 80, du rap new-yorkais, du gangsta rap californien, du rap texan ou encore de la trap, et on peut facilement passer d’un blockbuster à un album plus confidentiel ou à une mixtape marquante.

Chaque album choisi est accompagné d’une chronique ciselée pour le présenter ainsi que d’une sélection d’autres projets du même artiste ou de musiciens à l’univers proche qui permettent d’approfondir chaque scène en découvrant des disques plus souterrains. En bref, il s’agit d’un livre très pertinent pour redécouvrir de grands classiques mais aussi pour découvrir des œuvres importantes mais plus anonymes dont on peut avoir entendu parler sans jamais s’y plonger. Une vraie bible qui donne envie de se pencher sur tous les albums qu’elle aborde.

L’ouvrage est disponible sur le site de l’éditeur (Lien d’achat) ainsi que sur les plateformes classiques d’achat

A lire aussi notre interview de Sylvain Bertot à l’occasion de la sortie de son livre consacré au format mixtape

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