10 Bons Sons US en novembre 2021

Qui dit mois de novembre dit Thanksgiving et black friday, l’un allant désormais de pair avec l’autre. Allons-y, farcissons comme il se doit cette grosse dinde et faisons chauffer allègrement la carte bleue, de manière à débuter le mois de décembre complètement au sec. Mais avant d’embarquer sur les joyeuseries propres à cette époque de l’année, voici notre résumé du mois précédent, en 10 petits points.

Rejjie Snow – Arigato (prod. by Kostral One, Cam O’bi & LoopHeavy)

J’adore Rejjie Snow. J’adore sa musique, son imagerie, ses fringues, son style. Bref, j’adore tout. Alors quand je tombe sur ce genre de morceau, forcement je jubile. Introduction en mode drumless, petit beat qui arrive tranquillement, switch total de l’instrumentale pour dévoiler une seconde prod’, voix guturale mais malgré tout miéleuse, flow lazy et charismatique, attitude flegmatique… Incorporant des élements jazzy, du sound design digne de la NASA et quelques slices de « Giving Love » de The Voices Of East Harlem, Rejjie Snow excelle sans effort et comme le nom du morceau le laisse penser, nous remercie. Alors nous aussi on te dit : Arigato gozaïmass Rejjie. – Clément

Earl Sweatshirt – 2010 (prod. Black Noi$e)

Petit à petit on pourrait presque entrevoir de la lumière et un peu de clarté dans la musique de l’ami Earl Sweatshirt. Celui qui navigue dans le brouillard depuis ses premiers pas s’en éloigne tant bien que mal, lentement mais sûrement. On croirait même apercevoir quelques teintes d’optimismes dans ses derniers morceaux.

2010 est donc son premier single depuis son EP Feet Of Clay sorti en juillet 2020, sans compter quelques apparitions aux côtés de son acolyte de toujours The Alchemist ou encore de gonzes comme Boldy James et Armand Hammer. On retrouve un autre proche collaborateur sur ce morceau, en la personne du producteur Black Noi$e, qui fourni ici une prod’ aérienne et assez hypnotisante. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, The Alchemist a confirmé qu’un nouvel opus était bel et bien dans les tuyaux. Profitons donc de 2010, qui pourrait être le début d’une nouvelle et nébuleuse aventure signée Earl Sweatshirt. – Clément

Stalley & Apollo Brown – Lost angels

C’est un album très homogène qui ressort de cette collaboration entre Stalley et Apollo Brown. Le rappeur de l’Ohio y déplore d’abord son propre matérialisme avant d’évoquer la mort en long et en large, notamment celle de son frère qui hante le refrain dans un titre qui se laisse peu à peu entièrement absorbé dans l’au-delà. L’alchimie avec Apollo Brown fonctionne parfaitement : son instru tranquille invite à la méditation et quelques détails complètent bien la prestation de Stalley à l’image de ces choeurs qui viennent soudainement peupler le refrain. – Jérémy

R.A.P Ferreira – Brother mouzone library cards (prod. Brainweight)

Avec son sample étrange et maltraité et son redoublement de caisse claire, ce morceau à un petit ressenti à la MF Doom. Pourtant au micro, celui que l’on appelle maintenant R.A.P Ferreira (aussi connu sous le nom de milo ou scallops hotel) a un tout autre style. Son débit faussement relâché flirte parfois avec le parlé sans pour autant lui retirer son groove et son art du rebond. Tout sonne naturel chez lui, presque freestyle, à l’image de ce mini-refrain chantonné qui paraît improvisé. Pourtant l’écriture est ciselée : les images s’impriment en peu de mots et les jeux de mots font toujours mouche. Il prouve une nouvelle fois avec dernier album qu’il est l’un des pontes de l’actuelle scène indé. – Jérémy

Rick Ross feat. Jazmine Sullivan & 21 Savage – Outlawz (prod. AraabMuzik)

Premier extrait du prochain album de Rick Ross, Richer Than I’ve Ever Been, « Outlawz » a des grands airs de fan service : de la production cigare music à souhait au refrain chanté par la voix soul de Jazmine Sullivan. Mais Rozay est coutumier du fait et, il faut bien l’avouer, nous sommes des clients fidèles. Tout du moins dans ce registre en particulier. Le seul point noir, s’il fallait en pointer un, est sûrement la présence de 21 Savage qui, sans être désagréable, n’a pas grand intérêt. – Wilhelm

Freddie Gibbs feat. Jadakiss – Black Illuminati (prod. Arianna Reid & Bizness Boi)

Freddie Gibbs continue le travail de fond en amont de Soul Sold Separately, son prochain album. Pour l’occasion, il a eu le bon goût d’inviter Jadakiss à la fête. La mise en musique aussi jolie qu’épurée laisse aux deux rappeurs toute la place dont ils ont besoin pour briller, ils répondent donc par deux couplets (presque) fleuve. Dans la continuité des extraits précédents, « Black Illuminati » fait le choix de sonorités plus modernes que celles des derniers album de Gangsta Gibbs. On ne s’en plaindra d’ailleurs pas spécialement. – Wilhelm

Key Glock – Something bout me (Prod. Tay Keith)

Key Glock ne le savait pas au moment de livrer son second volume de Yellow Tape, mais son cousin, mentor et comparse de micro Young Dolph allait être abattu quelques jours plus tard, en sortant d’une boulangerie dans leur Memphis natale. Si l’énergie déployée dans cet album ne nous permet pas de la qualifier de requiem, difficile de ne pas entrevoir l’ombre du regretté Dolph dans les flows, les intonations et le vocabulaire de Glock Bond, même si son style et son emprunte vocale se sont affirmés depuis quelques sorties maintenant. C’est d’ailleurs l’idée de l’introduction du disque, que nous avons choisi de mettre en avant.  – Xavier

DJ Muggs feat. Roc Marciano – Absolem Reprise Pt. 2

Inarrêtable et infatigable DJ Muggs. Lorsqu’il n’est pas en train de concocter des productions glaçantes pour d’obscurs rappeurs newyorkais, l’ancien architecte sonore de Cypress Hill s’offre un casting de premier plan pour des compilations personnelles. Ainsi de Winter, deuxième du nom, qui réunit Roc Marciano, Meyhem Lauren, Ill Bill ou encore Crimeapple. Et c’est peu dire que ce ne sont pas des fonds de tiroirs, comme sur les deux parties, et notamment la deuxième, d’ « Absolem Reprise », où les couplets de Roc Marciano nous laissent à rêver à une nouvelle collaboration des deux hommes sur un long format après le magistral KAOS. – Xavier

Cozz – Addicted (prod. Coleman & Tedd Boyd)

Voilà un petit nouveau que je ne connaissais pas. Né en 1993 du côté d’Inglewood à LA, Cody « Cozz » Osagie a pourtant grandi du côté de South Central. Son premier projet, Cozz & Effect et surtout le morceau Dreams attire immédiatement l’attention de quelques gros, notamment le label de J.Cole, Dreamville. S’en suivent deux albums Nothin Personal et Effected sortis respectivement en 2016 et 2018. Plutôt discret depuis, Cozz est revenu cette année avec son EP Fortunate sorti il y a peu. Le morceau Addicted en est extrait et rappelle l’efficience du rappeur, qui se ballade ici (et se confesse par la même occasion) sur un joli breakbeat saupoudré de quelques cuivres. Une invitation à parcourir le reste de l’EP. – Clément

Snoop Dogg feat. Benny The Butcher & Jadakiss & Busta Rhymes (prod. Nottz)

Fort de ses nouvelles fonctions à Def Jam, Snoop Dogg a confectionné une compilation avec ses « vieux amis » et ses « nouveaux amis ». L’idée est de faire de la bonne musique en s’éloignant du dictat des algorithmes qui décident, selon lui, de ce qu’est la bonne musique. La moitié de l’idée peut faire sourire mais, après tout, c’est bien l’autre qui nous intéresse et « Murder Music » avec Benny, Jadakiss (encore du bon goût) et Busta Rhymes donne raison à l’oncle Californien. Petite mise en garde tout de même, malgré les crédits, Snoop n’apparaît que très (trop) peu derrière le micro. – Wilhelm

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