Jeune Mort, « rookie » de l’année

Si je vous dis « Jeune Mort », à part si vous suivez assidûment l’actualité de la 75e session, vous allez probablement me répondre que ce blaze ne vous dit rien. Par contre, si je vous dis « Zoonard » ou encore « Bohemian Club », vous allez cette fois-ci me répondre que ça vous dit quelque chose et que vous avez déjà lu ces noms dans nos colonnes.

Et bien figurez vous que Jeune Mort et Zoonard sont en fait une seule et même personne. Comme je disais juste au-dessus, le membre du Bohemian Club rappe depuis plus de dix années. Si vous fouillez bien, on peut déjà l’entendre sur la mixtape 22h-6h de Walter et Lomepal (2012) sur les morceaux « La Valise » ou encore sur l’incroyable storytelling collectif « Étrange Journée ». Bref, vous l’avez déjà aperçu ici et là, d’autant plus si vous suivez le groupuscule crépusculaire Bohemian Club ou la 75e Session / Dojo.

Mortuus

Depuis, le studio Winslow est né, leurs acteurs majeurs sont devenus encore plus forts (Sheldon, Stratega et compagnie), les compétences sont devenus de plus en plus solides et l’ami Zoonard, dorénavant appelé Jeune Mort annonce la sortie de son premier EP solo le 30 septembre 2022, intitulé Mortuus (la mort en Latin) et donc signé chez la 75e.

Un premier EP cinq titres très solides, avec des instrumentales aux petits oignons signées Sheldon ou encore Epektase et deux morceaux efficacement mis en images : ça tombe bien ce sont des gros bangers. Mention spéciale à la track « Korn » et ses 808 psychotiques et bien entendu, la présence de celui qu’on ne verra définitivement jamais assez : l’excellent M le Maudit.

Avant l’aube

3 mois plus tard, le rappeur noisiélien réitère, mais cette fois-ci avec un titre de plus au projet. Intitulé Avant l’aube et produit par Aguirre, GooMar ou encore une fois Epektase, l’EP donne un peu moins dans l’égotrip et s’enfonce plus dans la noirceur déjà assez présente dans l’opus précédent.

Après M le maudit, c’est au tour de Limsa d’Aulnay d’avoir le seul faire part d’invitation de l’EP. Et quel morceau ! En plus de se fendre de schémas de rimes dont lui seul à le secret (« C’est l’feu, la furie où j’passe/le grand gagnant du prix Puskás ») , l’alchimie entre les deux protagonistes s’avère plus que palpable. Les autres titres sont tout aussi qualitatifs, avec en ligne de mire le nébuleux « Pandémonium » qui fait office d’introduction ou encore le cryptique « Neptune ».

Si avec ses deux premiers projets solos Jeune Mort peut prétendre largement au titre de rookie de l’année, il est évident que son expérience, la qualité de sa direction artistique ou encore son aisance technique le placent d’ores et déjà dans la liste des artistes à suivre attentivement, voir qui sait, des futurs franchise player.

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