En ce lendemain ou presque d’élection, et à quelques jours de législatives anticipées, plutôt que de « s’regarder chelou » pour paraphraser Vîrus, nous avons souhaité revenir sur les différentes manières qu’a connues le rap français de réagir aux scores élevés des partis d’extrême droite, et aux élucubrations et agissements de ses représentants. Car depuis presque quatre décennies, le genre musical a toujours voulu montrer ses muscles face à la montée pourtant invariable de ce parti usant et abusant de manœuvres populistes à visées dédiabolisantes. Pourtant aujourd’hui, et derrière la star de TikTok, on parle bien des mêmes acteurs que ceux que fustigent vos rappeurs préférés depuis plus de 30 ans. Voulons-nous être dupes ? Derrière le RN, ce sera toujours le FN. Derrière les cravates de l’Assemblée, les mêmes chemises brunes, sous les escarpins de Marines, toujours les mêmes bottes. La liste que nous vous proposons rassemble des rappeurs de tous les horizons, qui au-delà des considérations faussement économiques, justement nous rappellent tout ça. Cette liste est loin d’être exhaustive, évidemment, et nous vous invitons chaudement à venir l’enrichir en commentaire ou sous les publications dédiées de nos réseaux sociaux.
2007 : Southcide 13 – Chasseurs (prod. Aelpéacha)
Tous deux issus de la Mafia Trece, OG Kim et BG Lolo ont sorti un album unique dans le rap français. Ils y content notamment leur passé de chasseurs de skins. Du berceau à la tombe est résolument orienté G-Funk et a justement été enregistré au Studio Delaplage d’Aelpéacha, ce dernier produisant l’intégralité de l’album. « Chasseurs » en est l’un des titres les plus iconiques. Les deux rappeurs y déroulent tout un historique de luttes, étalé sur les années 80 et 90, et charriant plusieurs générations de combattants. Ça pue le pavé parisien, les bagarres contre les skins y sont dépeintes comme autant de combats mythiques et les lyrics sont bourrés de références à diverses bandes, à la sape et à des lieux très précis. « Chasseurs » est un titre qui traite de problématiques résolument françaises mais son ambiance G-Funk le met presque en parallèle avec des morceaux californiens qui traiteraient de guerres de gangs. C’est là toute la réussite de ce classique underground qui allie un fond passionnant à une forme originale et pleinement assumée. – Jérémy
1998 : Mr. R – J’accuse (prod. Jean Drumel)
Le contexte politique nauséabond avait certainement obligé Mr R à réaliser le projet Sachons dire Non en 1998. En effet, lors de la campagne des Municipales 1995, des colleurs d’affiche du Front National assassinaient Ibrahim Ali, jeune de 17 ans des Quartiers Nord de Marseille, membre du groupe B.Vice, d’une balle dans le dos. De plus, les résultats de ces élections allaient consacrer des dirigeants FN, les villes d’Orange, Marignane, Toulon, puis Vitrolles tombant entre leurs griffes, pour le pire (mise en branle de la culture, rues débaptisées, baisse systématique de subventions pour les associations, préférence nationale avec prime à la naissance…). Prolongeant les 11’30 contre les lois racistes, Mr R réunissait un casting XXL pour lutter contre l’extrême droite (Cut Killer pour une intro légendaire, Diam’s pour un brûlot aux premières phases tonitruantes, le MA3 bien sur, mais aussi Soundkaïl qui tire son épingle du jeu et des posse cuts marquants). Enragé parmi les engagés, R s’accorde un morceau, « J’accuse » au titre inspiré par Zola et l’affaire Dreyfus. Mais si la prod de Big Diamond’s est toute suave (a-t-il entendu le titre « Didn’t I » des Delfonics dans le film Jackie Brown sorti en 1997 ?), les lyrics sont explicites. Avec sa signature vocale, il s’adresse à Jean Marie Le Pen, se faisant le contradicteur du xénophobe, antisémite qui a fait de l’immigration, de l’insécurité son fond de commerce depuis le choc pétrolier des années 1970. Richard Makela s’évertue à démonter les idées du FN qui a vu son électorat grandir, de 0,75 % aux Présidentielles de 1974 à 15 % en 1995. Malgré un volume deux en 2001, Le Pen père accède au second tour en 2002 pour la première fois, entraînant une nouvelle mobilisation de Monsieur R à travers le morceau « La lutte est en marche » d’une dizaine de minutes avec les grosses têtes du rap français de l’époque, une époque où les rappeurs étaient « conscients » sans que ce soit péjoratif. – Chafik
2024 : Nobodylikesbirdie – Vrai gars dans mes shoes (prod. Parasit)
Le rap et surtout les rappeurs mainstream sont régulièrement, à juste titre, critiqués pour leur perte de substance politique – à part quand il est question d’une taxe sur le streaming. Un regain semble toutefois émerger chez certaines nouvelles têtes, plus jeunes et forcément plus confidentielles. Nobodylikesbirdie, rappeur lillois ouvertement imbibé par les sonorités et flows résolument modernes du Michigan, s’inscrit en un certain sens dans cette lignée. La plupart de ses morceaux n’ont pas de thème ou de ligne directrice clairement définie, comme il en est coutume depuis plus de 10 ans dans le rap, mais pour autant, son oeuvre est particulièrement imprégnée de conscience sociale, de classe. Il n’hésite pas à piquer les discours politiques, les sempiternels débats à la con et les personnalités, attaquant à droite et à l’extrême droite sans détour. Alors qu’un rappeur séculaire qui ne s’est jamais engagé, pas même le temps d’un couplet, a troqué les quelques phrases efficaces de sa discographie contre des selfies avec Vincent Bolloré ou Jean Messiha, Birdie déclare : « Ma génération va être obligée de se coltiner Bardella, j’comprends pas pourquoi personne a flingué Jean-Marie Le Pen avant ». – Wilhelm
2003 : Diam’s – Ma France à moi (prod. Tyran)
Parmi les nombreux porte-drapeaux de la génération 80 / 90, Diam’s fut sûrement l’une des voix qui cria le plus fort son refus de l’extrême droite. Sans doute biberonnée aux morceaux « conscients » de la vague qui la précéda, Mélanie fut de nombreux combats pour peser de tout son poids face à ce qu’elle a toujours considéré non seulement comme une menace pour les minorités, mais pour la France elle-même. C’est donc forte de ses convictions qu’elle pose, Ô combien naturellement, « Extrême miné » sur la compilation de Mr R, Sachons dire non – quel titre éloquent où l’important n’est pas de dire « non » mais de savoir le faire -. Avec un morceau à la boucle simple du fidèle Black Mozart et des paroles chargées, Diam’s déverse tout ce qu’elle a. Lourd dans le fond et la forme, ce morceau d’une violence pure, crachat de haine et de désespoir, nous rappelait qu’en 1998, la droite du RPR (avec ce vieux Pasqua) et le parti à la flamme copinaient déjà quand il s’agissait de trouver des boucs émissaires. Préfigurant une longue et forte série d’autres titres, « Extrême miné » était un premier jalon, un premier pavé qui cassait les vitres chez un public nouveau. Seulement un an plus tard, sur son Premier Mandat, « C’est toi qui m’gêne » – plus léger dans la tonalité, mais pas moins vocal, replaçait la honte du bon côté. Et dans les années folles du succès, Mélanie ne perdra jamais de vue que l’enfer est une porte ouverte. Avec “Marine” en 2004, jamais un hymne qui emmerdait le FN n’avait été autant vendu. Alors que de prochaines élections se dessinent, et que beaucoup sont las de voter « contre », nous vous proposons de vous rappeler que derrière tout vote « contre » il y a aussi un vote « pour ». Et si ce n’est pour quelqu’un ou pour un projet, au moins POUR sauver une idée de notre beau pays. Ré-écoutons ensemble « Ma France à moi » signé en 2006 par une Diam’s au sommet, et votons pour cette France-là. – Sarah
1997 : V.A. – 11’30 contre les lois racistes (White & Spirit)
De par sa longueur (un record pour l’époque), parce qu’il représente les débuts du label Cercle Rouge de White & Spirit, et contient parmi les premières apparitions discographiques de futurs noms importants tels que Nakk, Mystik ou Freeman, les « 11’30 contre les lois racistes » est déjà un monument du rap français. Mais en 2024, alors que l’extrême droite semble aux portes du pouvoir, il est intéressant de voir comment, 27 ans auparavant, une trentaine de rappeurs pas forcément copains, exposés pour certains, aux visions du rap distinctes, pouvaient cohabiter sur un morceau dénonçant le durcissement des lois anti-immigration de la droite d’alors. Avant cela, réunir les entités Assassin, IAM et Ministère Ämer ou imaginer Fabe (mention toute spéciale à son couplet) sur un même morceau que Stomy ou Ménélik, relevait du pur fantasme. Pire, l’auteur de ces lignes a découvert ce morceau un samedi matin de mars 1997 sur les ondes de Skyrock. C’est que les thématiques comme la montée de l’extrême droite ou les traces du passé colonial de la France pouvaient inspirer et mobiliser les différents courants du rap d’alors, un esprit fédérateur difficile à imaginer aujourd’hui, la faute sans doute à un mélange de résignation, d’individualisme, d’omniprésence des personnalité d’extrême droite dans les médias, et de banalisation de leurs idées, notamment par nos gouvernants successifs. Mais, pour paraphraser Akhenaton, n’oublions qu’en 2024 aussi : « Plus d’excuses, les gens savent très bien pour qui ils votent / 52% de f*** de p**** à Vitrolles (40% en France en 2024*) / Une fois pour toutes, c’est clair / Idem pour ces ministres mielleux, fielleux / Votant des lois pour séduire ce type d’électorat. » Pour finir, notons que rien n’a été laissé au hasard, puisque le sample utilisé par White & Spirit pour l’instrumentale est tiré du thème principal d’Exodus (1960), un film qui relate la fuite de plusieurs centaines de juifs rescapés de l’Holocauste vers une terre d’asile. – Olivier
1999 : Saïan Supa Crew – La preuve par 3 (prod. DJ Fun)
Présent sur leur excellent album KLR, « La preuve par 3 » aborde avec une perspective unique la question brûlante du racisme en France. Contrairement à de nombreux morceaux qui adoptent souvent un ton accusateur ou vindicatif, cette piste se distingue par sa volonté de comprendre et de réconcilier les différents points de vue. En explorant trois scénarios distincts, Sly the Mic Buddah, Sir Samuel, Leeroy, Feniksi, Vicelow et Specta montrent comment le racisme peut se manifester de diverses manières et affecter tout le monde, peu importe la couleur ou l’ethnie. « La preuve par 3 » se compose donc de trois tableaux : le premier décrit un blanc qui nourrit une haine intense envers les noirs, avec tous les clichés associés. Le deuxième met en scène un blanc qui rejette les arabes, et la réaction de ces derniers face à cette animosité. Enfin, le troisième tableau parle d’un noir qui éprouve une aversion pour les blancs, tandis que ces derniers ne comprennent pas pourquoi ils sont insultés malgré leurs efforts pour être amicaux. À travers ce triptyque porté par les cordes de l’Orchestre Symphonique de Budapest (avec un petit pastiche de notre hymne national), le Saïan prône un message de paix et de compréhension mutuelle. Ils mettent en lumière les conséquences destructrices de la haine et invitent à une réflexion sur la nécessité d’un dialogue sincère et d’une coexistence harmonieuse. Ce message est particulièrement notable dans le contexte du rap français où ces thèmes sont de plus en plus rarement abordés avec autant de nuance et d’ouverture. – Clément
1998 : Ärsenik – Une saison blanche et sèche (prod. Djimi Finger)
Aux élections présidentielles de 1995, le Front National atteint la barre symbolique des 15%. Dans la foulée, le parti de Jean-Marie Le Pen prend d’assaut les mairies de quatre villes du sud de la France : Orange, Marignane, Toulon et Vitrolles. Deux ans plus tard, il réalise un score historique en étant présent dans 124 circonscriptions au second tour des législatives. C’est dans ce climat tendu que le groupe Ärsenik prépare son premier album studio. Au mois de novembre 1998, Quelques gouttes suffisent voit finalement le jour. Le titre « Boxe avec les mots » passe en boucle à la radio et les collaborations avec MC Janik, Passi et Doc Gynéco font elles aussi office de singles. Cependant, un autre morceau frappe les auditeurs tant par la production de Djimi Finger que par son engagement. Intitulé « Une saison blanche et sèche », son nom rend hommage au roman d’André Brink qui dénonce la situation des Noirs pendant l’apartheid en Afrique du Sud. Calbo et Lino veulent « souffler sur la flamme » qui monte en flèche, symbole tricolore du FN emprunté au MSI, parti fasciste italien créé par Giorgio Almirante dans les années 1940. Les membres du Secteur Ä font aussi référence à l’évacuation brutale de l’église Saint-Bernard par les forces de l’ordre, occupée jusque-là pacifiquement par des sans-papiers en 1996. De manière générale, les deux frères s’offusquent contre le racisme d’État, contre la xénophobie ambiante et la haine décomplexée des dirigeants du Front National et de ses militants. Aujourd’hui le parti de la famille Le Pen est aux portes du pouvoir. Il est de notre responsabilité de faire front. – Jordi
2022 : Yanni – Louis Boyard
En pleine période des législatives 2022, le rappeur du Val de Marne Yanni, inconnu au bataillon, obtient un petit buzz autour de ce titre au nom du jeune député de la France Insoumise Louis Boyard. Solide sur ses appuis théoriques, le jeune rappeur a également le bon goût de remettre au goût du jour l’invective directe et nommée à des personnalités allant de Gérald Darmanin à Papacito, en passant par la sinistre dynastie de châtelains racistes. Malheureusement (mais comme on pouvait s’y attendre) striké par l’extrême-droite, Yanni et l’ensemble de ses morceaux semblent avoir disparu des plateformes et des réseaux sociaux. Ne subsistent que ce réupload ainsi que la version audio sur Youtube. A l’heure où les noms qui comptent dans le paysage rap français brillent essentiellement par leur lâcheté misérable, il est bon de rappeler qu’il est encore possible d’allier rap de qualité, militantisme sans maladresse et courage politique. Même si ce n’est évidemment pas sans conséquence. – Xavier
1998 : Shurik’n feat. Akhenaton – Manifeste (prod. Shurik’n)
La phrase d’Akhenaton « En ce lendemain d’élection j’ai si peur pour les miens » prend une résonnance particulière en ce mois de juin 2024. En effet, écrite à la suite des résultats des législatives de 1997, plaçant le FN à 30% à Marseille, un record pour l’époque, « Manifeste » dresse un constat triste et chiffré, oscillant entre envie de révolution et défaitisme. Côté chiffres, Akhenaton balance des pourcentages en rafales, et réussit l’exploit de faire sonner un couplet à rallonge, sans rendre ennuyeux un enchaînement de chiffres et de statistiques. Et quand Chill clame, traumatisé par le score du parti de Le Pen père – « Chez moi, la flamme fait 30%, attends / Je fais mes comptes, et ça veut dire / Qu’y a minimum un type sur 3 qu’on devra claquer » -, Jo lui renvoie « Un mec sur trois me vise et ça me fout les glandes / Pense qu’il y en a plus d’une centaine auxquels je fais la bise qui cachent un couteau dans leur manche ». L’heure est à l’amertume et à la suspicion, loin des hymnes du duo à la gloire de la Cité Phocéenne. Pour contrebalancer le défaitisme contenu dans les deux couplets de haute volée des deux MC’s, quelques appels à la résistance sont disséminés ici et là, notamment par Shurik’n en deuxième partie de morceau. Le choix de sampler le film Spartacus, qui relate un soulèvement d’esclaves contre la République romaine, est également un symbole fort, et vient rappeler qu’après l’abattement, viendra le moment de reprendre la lutte. « Courber l’échine, connais pas / Je mettrai pas le genou à terre / Je resterai fier au nom de mes frères / Je scelle ces mots d’un sceau de fer. » Un incontournable du genre, à placer en haut de la liste pourtant très longue des morceaux en duo du binôme Shurik’n / Akhenaton. – Olivier
2015 : Médine – Démineur (prod : Bullet Proof Music)
En 2015 sortait l’EP Démineur de Médine. Ecrit dans le contexte d’une normalisation progressive des idées racistes au sein des médias français, cette outro venait couronner un projet qui est certainement un des meilleurs de la carrière du rappeur havrais. De par ses origines, sa religion et sa musique, Médine symbolise à lui seul tout ce qui est détesté par l’extrême-droite : de l’annulation de ses concerts jusqu’aux menaces de mort, tout aura été bon pour nuire à un rappeur qui aura fait de la lutte pour la justice sociale un cheval de bataille de ses chansons. « Poseur de bombes » malgré lui, « démineur » pour ceux qui ont su l’écouter, Médine ne laisse encore personne indifférent et l’annonce de sa présence a un festival suffit pour déclencher des mouvements de pression de la part des groupuscules identitaires. Ce son « Démineur » rappelle en trois couplets que « la France ce n’est pas la méritocratie » et que les causes de la crise sociale que connaît le pays aujourd’hui ne sont pas celles que l’extrême-droite répète inlassablement. Malheureusement, neuf ans plus tard, le processus de normalisation des idées racistes est achevé et l’extrême-droite incarnée par le Rassemblement National apparaît comme étant un parti comme un autre. « Ce n’est pas le bruit des bottes qui effraie mais le silence des pantoufles » est la phase qui vient conclure le son. Elle n’a jamais été aussi vraie. – Costa
(Bonus Track) 2017 : Sofiane – Marion Maréchal (prod. Seezy)
Tout va bien pour le rap français en 2017. Avec l’ère du streaming, les disques d’or, de platine s’accumulent et certains en profitent pour balancer deux projets la même année, à l’image de Fianso. Après une décennie dans l’ombre, à enchaîner EP et mixtapes, le voici dans la lumière. Il livre #JesuispasséchezSo avant de délaisser le ter-ter en sortant son premier album. Le but semble clair, devenir incontournable, à l’aide de morceaux de bravoure (« Pégase », « Bois d’argent »), de coup d’éclat (le blocage de l’autoroute pour le clip de « Toka »), de single radio compatible (« Mon ptit loup » est entonné par tous les écoliers et collégiens de France) ou du titre « Marion Maréchal ». Sur ce track somme toute efficace, Sofian chantonne, étirant les dernières syllabes à l’aide de l’autotune et déclare sa flamme à la jeune femme. Il souhaite faire connaissance avec elle, lui faire découvrir son environnement, rencontrer sa famille, protéger et épouser la petite fille de Jean Marie Le Pen. Lors de son live sur Planète Rap, Fianso s’enjaille d’ailleurs et tout le studio s’ambiance à ses côtés. Sauf que sous couvert de légèreté, d’ironie, Sofiane Zermani participe à la dédiabolisation du Front National, rendant cool, sexy, la nièce de Marine Le Pen, normalisant la nouvelle incarnation de l’extrême droite française. En ça, il sert d’idiot utile, oubliant surtout le contexte politique du pays. Quinze ans après, les idées racistes se retrouvent une nouvelle fois au second tour de la Présidentielle avec 34 % des suffrages et 10 millions de votes. La flamme du FN brûle de plus belle mais Fianso regarde ailleurs, se contente de kiffer, sans se prendre la tête, oubliant que les racistes avancent à présent masqués et que si tu ne fais pas de politique, la politique s’occupe de toi. Ce morceau illustre d’ailleurs le désengagement des rappeurs depuis la fin des années 2000. – Chafik