10 Bons Sons US en septembre 2021

Le mois de septembre chez l’oncle Sam a été marqué par la sortie de deux mastodontes : Certified Lover Boy de Drake et Donda de Kanye West. Deux disques que nous attentions beaucoup au sein de la rédaction et dont nous vous parlons dans notre sélection ci-dessous.

reggie – Avalanche feat. Smino (prod. Teej & Groove)

Découverte du mois, j’ai nommé Reginals Helms Junior aka reggie. Originaire de la ville des Rockets, reggie est un rappeur, chanteur et compositeur. Aussi bien à l’aise derrière les machines que devant le micro, le jeune texan a crevé l’écran en mai dernier chez les Allemands de Colors, après avoir déjà marqué quelques esprits en décembre 2020 avec un morceau très soul aux influences gospel : « I Don’t Wanne Feel No More ». Reggie c’est apparement ça : un rappeur qui sait chanter, un chanteur qui sait rapper. Un parcours atypique, allant de la rue à l’église et inversement. En bref du miel pour nos oreilles. Un artiste qu’on va désormais suivre d’un peu plus près. – Clément

Kojey Radical – War Outside feat. Lex Amor (prod. Kztheproducer & Swindle)

On poursuit dans la série « du sucre pour vos tympans » avec Kojey Radical, artiste dont je ne connaissais hélas pas l’existence… Mieux vaut tard que jamais me direz vous. Kwadwo Adu Genfi Amponsah aka Kojey Radical est un musicien et poête anglais, membre du collectif pluridisciplinaire PUSHCRAYONS et actif depuis 2013. Il a à son actif une demi douzaine de projets (pour la plupart des EPs) et a sorti une paire de morceau en 2021. La track qui nous interesse aujourd’hui c’est War Outside, en featuring avec le très bon Lex Amor, sur une prod’ au groove très soyeux signé Kztheproducer et Swindle. Apparement extrait de son quatrième album, ce titre nous parle du chaos : celui que nous pouvons trouver dehors, à l’extérieur, comme celui qui peut parfois régner à l’intérieur de nous. Un sujet qui, a l’écoute attentive et analytique de la discographie de Kojey, se révèle somme toute central. – Clément

Maxo Kream ft. Tyler, the Creator – Big Persona (prod. Tyler, the Creator)

Probable extrait du futur album de Maxo Kream, ce morceau est la première collaboration entre le texan et Tyler, the Creator. Ce dernier se charge d’ailleurs lui même de la production sur laquelle on retrouve son amour des claviers menaçants. Tyler ouvre aussi le morceau avec un couplet énergique et egotrip avant d’envoyer un refrain au gimmick fédérateur. Bref, le bonhomme n’est pas venu pour faire de la figuration. Avec sa prestation pleine de lest et son indéniable charisme au micro, Maxo Kream n’est pas en reste non plus. Une association qu’on aimerait réentendre plus souvent ! – Jérémy

Blu – Because the sky is blu(e) (prod. J57)

Quelques scratchs de Damu the Fudgemunk convoquent Ghostface, Raekwon ou encore Guru pour ouvrir ce morceau. Après Miles, Blu est de retour avec un nouvel album entièrement bâti autour de la couleur bleu, et par rebond, autour du blues. Le clip du morceau déconstruit la mer façon cubiste pendant que Blu alterne entre l’auto-dissection et des moments de pure spiritualité (« I’m a reflection of the God that we praise that created the heavens »). Les chœurs aériens de la production rajoutent une couche supplémentaire à l’atmosphère mystique et servent bien les allers-retours du rappeur californien entre les différentes couches du monde. – Jérémy

Meek Mill feat. Lil Uzi Vert – Blue Notes II (prod. xander & Nick Papz)

Le deuxième extrait d’Expensive Pain fait suite à l’un des morceaux emblématiques de Meek Mill, à savoir « Blue Notes » sorti sur DC4. Si le thème reste le même et que l’on a encore un joli sample lancinant de guitare électrique, la batterie beaucoup plus énergique et présente que dans le premier volet retire un peu le côté mélancolique au profit d’airs revanchards. L’apparition de Lil Uzi Vert semble un peu de trop et, très honnêtement, le morceau souffre de la comparaison avec son aîné mais il reste très réussi. – Wilhelm

Westside Gunn – Richies (prod. Madlib)

Chose promise, chose due : l’ultime volet de la série des Hitler Wears Hermès est bien meilleur que l’ultime volet des Harry Potter. Là où la face A faisait suite aux belles mélodies de Pray 4 Paris, cette Face B s’inscrit plus logiquement dans la série avec des prods très crades. En revanche, techniquement, s’il y avait une édition vinyle chez les odieux spéculateurs de Daupe!, cette face B se retrouverait techniquement sur les faces physiques C à F de l’édition puisque la A occuperait déjà les faces A et B… vous suivez ? Quoi qu’il en soit, la 8ème et (possiblement) dernière mouture des aventures stylistiques du diable est plutôt réussie et cette suite nous enthousiasme d’ailleurs plus que la première partie. – Wilhelm

Verb T & Illinformed – First Step

Petit détour par le UK avec le très prolifique label HighFocus Records qui continue, contre vents et marées, de nous abreuver du meilleur boom-bap à la sauce old school. Cette fois ci nous retrouvons l’excellent rappeur Verb T accompagné du beatmaker Illinformed pour un morceau qui fleure bon les 90’s. Au menu; une belle basse bien ronde, quelques notes de bells, un petit violon criard et surtout, surtout des bulles. Le tout magnifié par un Verb T tranchant et efficace. – Clément

Mozzy – Again & Again (Prod. HadKnock, Falsecut, Vince LA & Xave)

Notre citoyen de Sacramento favori continue d’exorciser ses démons de manière régulière pour le plus grande plaisir de nos esgourdes. Après avoir enchaîné Beyond Bulletproof et Occupational Hazard, deux opus en forme de véritables albums, le revoici sur un format plus concis, dans la veine de ce qu’il avait pu faire il y a de cela deux ans avec Internal Affairs. Rien de bien nouveau sur Untreated Trauma pour ses suiveurs de longue date, même si certains morceaux sortent du ton franchement pas très joyeux de l’ensemble. La synthèse mélancolie-g-funk fonctionne toujours aussi bien, et le MC aux plus belles locks de la west coast de nous offrir le lot de dépression qui va bien pour la rentreé. « Again & Again » nous semblait, à ce titre, offrir une bonne illustration de l’ensemble. – Xavier

Crimeapple & DJ Muggs – Peligrosisimo

Gravitant au sein plus qu’autour de la nouvelle scène newyorkaise depuis un certain nombre d’années, Crimeapple n’avait pourtant jamais été évoqué dans nos colonnes. Voilà le mal réparé, et il faut dire qu’il y a mis les moyens, s’offrant un album intégralement produit par l’immense DJ Muggs. Les deux hommes avaient déjà collaboré sur un long format en 2019 avec Medallo. Et c’est peu dire que le MC latino est à l’aise sur les samples d’outre-tombe et les production beatless de l’ancien beatmaker des Cypress Hill. Afin de mettre en avant le seul clip de l’opus, nous faisons une petite incartade à notre ligne directrice avec un morceau majoritairement rappé en espagnol, mais l’ensemble de Cartagena vaut largement le coup d’oreille. – Xavier

Icewear Vezzo – 5 Milli (Prod. Da Realest Sounds)

Toujours aussi productif, la tête brûlée de Detroit ne nous a pas sorti son opus le plus légendaire avec Rich Off Pints 2, malgré la présence de plusieurs invités de renom tels que Future ou Moneybagg Yo. Nous noterons toutefois la présence de ce petit ovni, avec l’instrumentale du légendaire « I got 5 on it » de Luniz remis au goût du jour par Da Realest Sounds, producteur emblématique de la nouvelle scène de l’ancienne capitale américaine de l’automobile. Si Icewear ne perd rien de son énergie, sa voix habituellement criarde semble s’être apaisée, et c’est certainement sur ce morceau que cette transformation est la plus réussie. – Xavier

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