Reconnu par la communauté hip-hop espagnole depuis des années, Drisket fait partie de ces activisites toujours en quête de nouveaux projets. Amoureux de cette culture, il a multiplié les expériences en tant que beatmaker, rappeur, gérant de label et de marque de streetwear, organisateur de soirées et s’attaque désormais à un projet multimédia en lien avec le hip-hop. Nous avons pu échanger avec lui sur son parcours et également sur sa vision du rap en Espagne, actuellement en plein essor. Entretien exclusif.
Tu es né en Algérie mais tu as rejoint Madrid, plus précisément le quartier d’Aluche étant jeune.
Ma mère est philologue hispanique. Elle faisait beaucoup d’aller-retours entre l’Algérie et l’Espagne. Pour raccourcir les distances, nous avons quitté Alger et sommes venus habiter à Madrid.
Comment découvres-tu la culture hip-hop à l’époque?
C’est une histoire familiale. Mes cousins qui eux vivaient à Paris écoutaient du rap depuis toujours. J’ai commencé par m’intéresser au rap français, avant même le rap américain. Les premiers groupes qui m’ont marqués sont Psy 4 de la rime, le 113 et la Mafia K’1 Fry ainsi que tous les groupes marquants des années 90 : La Rumeur, Disiz, la FF, IAM et l’école marseillaise. L’été, toute la famille se retrouvait à Alger et là je voyais mes cousins parisiens avec le typique look de banlieue de l’époque. Ça m’a marqué. À l’époque il y avait une différence abyssale entre ce qui se passait en France et ce qui se passait en Espagne. Ici, quand tu disais que tu écoutais du rap, les gens trouvaient ça un peu étrange. Ils étaient plus branchés techno. Quand j’allais en France, je voyais des magasins spécialisés, les français écoutaient du rap à fond dans leurs voitures. Je me suis aussi rendu compte qu’en France, beaucoup d’artistes faisaient du rap sombre, chose qui n’était pas du tout commune en Espagne. En termes de répercussion, ce qu’est en train de vivre l’Espagne actuellement, c’est ce qui se passait en France en 1999.
Et les premiers groupes de rap espagnol que tu as écoutés?
J’ai d’abord écouté beaucoup de groupes de Madrid comme Jota, GuanteBlanco, Elio Toffana. Maintenant beaucoup sont devenus des amis par le biais du graffiti. J’adorais aussi Mucho Muchacho du groupe 7 Notas 7 Colores. Il a marqué toute une génération. Violadores del Verso aussi, bien évidemment.
Ta première chanson en tant que rappeur se nomme « Desde el Magreb ». Raconte-nous sa genèse.
Depuis toujours j’ai été attiré par la production. Confectionner des beats, c’est ce qui me plaisait. Du coup j’ai commencé à rapper pour illustrer mes instrus avec des lyrics. Je n’ai pas beaucoup rappé dans ma carrière.
À l’écoute de ce titre, nous pouvons faire un parallèle avec les thématiques du 113 qui relatait aussi la vie dans leurs pays d’origine.
Exactement, on peut retrouver une similitude dans l’univers de ce titre. Il a été enregistré avant le boom de YouTube. C’était l’époque où les gens commençaient à avoir de la musique sur leur téléphone. Ensuite il y a eu Myspace et là j’ai commencé à partager ma musique dessus. Par la suite, quelqu’un que je ne connais pas a mis le morceau sur Youtube.
Comment as-tu commencé à produire?
Ça s’est fait à Alger aussi. Un de mes cousins avait un programme sur son ordinateur : Hip Hop DJ. C’était comme un jeu pour faire de la musique. À partir de là j’ai fait mes recherches et j’ai utilisé des softwares, des programmes analogiques. Je suis fasciné par la science de la production. J’ai aussi produit sur MPC mais par commodité je suis passé à l’ordinateur avec des programmes comme Fruity Loops, Reason, Logic, Ableton.
Tu sors ensuite le projet Air Lover, un hommage aux sneakers.
J’ai toujours été fan de baskets. Justement quand j’allais en France, j’hallucinais. Ici il n’y avait pas encore cette culture. J’ai donc fait un premier titre qui s’appelait Air Love, en hommage à la Air Max, et ensuite le reste des morceaux. J’ai voulu mélanger les styles que j’appréciais : l’électro, les sons old school et bien sûr le boom-bap des années 90′. Un peu ce que faisait Dj Mehdi à l’époque. Une fois de plus, ce qui me plaisait c’était plus la production que le fait de rapper.
Par la suite tu montes un shop spécialisé dans la culture hip-hop. Raconte-nous cette expérience.
Nous avons monté Entik Hip-Hop Store il y a environ douze ans. Nous vendions des sapes, notamment des marques françaises comme Bullrot ou Wrung, Du rap américain, du rap français et espagnol. Nous avions aussi des fanzines de graffiti, des bouquins. C’était un peu comme un « centre social du hip-hop » dans notre quartier d’Aluche à Madrid. Nous sommes restés ouverts pendant trois ans. Ensuite, on s’est fait cambrioler, il y a eu aussi la crise économique en Espagne en 2009 donc on l’a vendu. Cependant, nous avons conservé le local car il nous plaisait et nous l’avons transformé en studio.
C’est de là qu’est né le label Entik Records?
C’est le point de départ. Nous avons voulu professionnaliser notre travail avec mon associé Anfidimen . Un des premiers projets importants pour nous a été celui du rappeur Nasta. Une maison de disque lui avait proposé un deal mais il n’était pas convaincu. Nous avons donc décidé de monter une structure. Avec un premier investissement, nous avons pu vendre entre 1000 et 2000 disques.
Vous avez donc dû vous former en termes de législation et créer une véritable entreprise?
Nous avons enregistré la société au registre du commerce et fait toutes les démarches nécessaires pour que ce soit carré. Nous avons aussi signé des contrats avec les artistes. Quand le CD est sorti, on refusait d’entendre: « Elle est cool votre maquette! ». On rectifiait en insistant: « Ce n’est pas une maquette, c’est un CD ». Pour la distribution, nous avons galéré mais nous y sommes arrivés. C’était une victoire que des jeunes comme nous qui partaient de rien puissent voir leur disque en vente à la FNAC ou au Corte Inglés. Pour arriver à ce niveau, il fallait que l’on soit exigeant avec la bureaucratie à mettre en place.
Quand vous lancez le label, quels étaient vos objectifs premiers: faire connaître des artistes ou vivre de la musique?
Mon collègue et moi, nous avons toujours eu un boulot à côté qui nous permettait de vivre. On était conscients que c’était très difficile d’en vivre et ce n’était donc pas un objectif. Les ventes des CD n’auraient pas été suffisantes. C’est pour ça que par la suite, nous avons décidé de monter une marque de streetwear appelée Credens Clothing. Pour nous, elle allait nous permettre de générer un peu d’argent qui nous permettrait de financer davantage notre label. Cependant, pour chaque projet que nous avons sorti, nous avons quasiment toujours réussi à récupérer l’investissement initial qui tournait autour de 3000 / 4000 euros. C’était notre objectif principal, essayer de ne pas perdre d’argent.
Qui fait partie du projet Credens Clothing et comment lancez-vous la marque?
L’équipe reste la même. Mon socio Anfidimen , DJ Saik, actuel DJ du groupe Natos y Waor, et moi faisons partie de l’aventure. On a commencé par sortir une série de t-shirts, tout en publiant un spot publicitaire un peu « agressif » en lien avec le graffiti: « This is not fashion, this is attitude ». Le spot a eu pas mal de visibilité dans le monde du graffiti, il a été partagé par les artistes et par les médias spécialisés en Espagne mais dans d’autres pays également. De plus, vu que nous l’avions mis sur le site d’Entik Records, cela a également donné de la visibilité à notre label. Nous avons été doublement gagnants.
À la base tu travailles dans le domaine du graphisme. Comment as-tu appris à gérer les aspects en lien avec le juridique pour le label et la marque de vêtements?
Comme pour la production, j’ai beaucoup appris de manière autodidacte. Nous avons aussi su bien nous entourer et apprendre des autres. Des artistes comme Mitsuruggy ou Sholo du collectif Latraga’M nous ont aidé et donné de précieux conseils. Ils avaient l’expérience d’avoir monté leur propre label.
Comment vous-êtes vous répartis les tâches pour la marque de vêtements?
De mon côté je me suis occupé principalement de l’image de la marque : les logos, le design du site internet. Ensuite il fallait gérer les réseaux sociaux, les commandes, les collections. J’avoue qu’à un moment, j’ai saturé. C’est pourquoi, je me suis un peu détaché de la marque et j’ai vendu mes parts pour ne pas avoir trop de pression. Cela m’a permis de me concentrer plus sur le label. Anfidimen lui continue de s’occuper de Credens.
Justement, parlons maintenant du label. Quels sont les critères de sélection pour un disque estampillé du sceau Entik Records ? Vous avez travaillé avec des artistes de Madrid mais aussi Barcelone, Valence…
Ce que l’on aime c’est le rap sombre, le rap cru, sorti de l’underground. On ne se cantonne pas spécialement à un seul type de musicalité comme le boom bap par exemple. Le disque Werther de Niño Maldito a des sonorités beaucoup plus trap, plus modernes. Mais on souhaite que le rappeur ait un style propre, une aura. On a sorti dix-sept références en physique durant ces dix dernières années. Si on ajoute les projets sortis exclusivement au format digital, nous devons être à environ une trentaine d’opus.
À l’heure où le streaming est en train d’exploser, vous donnez toujours de l’importance à l’objet, en sortant des CD et des vinyles. Pourquoi ce choix ?
Évidemment, il faut s’adapter à note époque et faire que les albums soient écoutables sur internet. Cependant, on a toujours aimé les objets. Par exemple aujourd’hui je viens d’acheter des vinyles. Entre nous on a une sorte de blague qui dit qu’internet finira par disparaître. Il faut donc bien laisser une trace, un héritage. On accorde une grande importance à la pochette, à l’artwork. C’est fondamental. Ensuite, nous devons nous adapter à chaque projet et à chaque artiste. Pour le projet de Cheb Ruben et celui d’Elio Toffana, nous étions conscients qu’il y avait de l’attente donc il fallait faire fabriquer en conséquence. Pour mon projet Supermmasive Black Holes, nous nous sommes limités à 200 copies. Actuellement, les plateformes digitales sont beaucoup plus rentables que les copies physiques.
Vous avez sortis des projets d’artistes confirmés de la scène nationale comme C.Terrible, Elio Toffana, Erick Hervé… Pourrais-tu conseiller un projet à nos lecteurs français?
Le dernier projet que nous venons de sortir est l’œuvre de Vittore Montesco du groupe RSN. Il s’intitule Amour. Je pense qu’il pourrait plaire à un public français. Ils ont toujours eu des références françaises dans leur travail et aussi dans leur imagerie. Les gars de la Scred Conexion l’ont d’ailleurs diffusé sur leur site scredmagazine.com. Après je vous conseille également Espíritu de Nuestro Tiempo du rappeur Elio Toffana. Il fait partie du collectif Ziontifik.
Avec quels artistes de la scène actuelle souhaiterais-tu collaborer?
Actuellement un artiste que je trouve vraiment très fort est Delaossa. Lui et tous les gars qui gravitent autour du collectif audiovisuel Space Hammu.
Sans doute le rappeur le plus efficace du moment…
Il y en a plein d’autres qui sont forts comme par exemple N-Wise de MDE Click, Ebano, Israel B de Corredores Del Bloque, Dual Tod, Cheb Ruben. Nous ce que l’on souhaiterait ce serait avoir un catalogue de référence spécifique, avec des artistes qui ont leur propre univers mais avec une touche commune.
Revenons à ta facette de beatmaker. Ton projet Supermassive Black Holes, sur lequel tu as invité des MC’s, a eu pas mal de répercussion.
Je me suis chargé du master, du graphisme également. Comme j’aime beaucoup moins rapper que produire, je trouve ça génial que d’autres personnes rappent sur mes instrus. Quand j’y repense c’était un peu de la folie d’avoir invité autant de monde sur 27 morceaux. Sur cet album, j’ai collaboré avec des potes mais aussi avec des rappeurs qui aujourd’hui sont devenus des références et des stars en Espagne. J’ai mis environ trois ans pour le sortir. J’appelais un mec et je lui disais: « Passe à la maison manger et tu en profites pour enregistrer un morceau ».
Sur le projet il y a des rappeurs comme C.Tangana ou D.Gomez qui sont devenus des icônes ici. Comment as-tu vécu ce boom du rap en Espagne qui s’est produit ces cinq dernières années ? Nous sommes en plein âge d’or.
J’hallucine tout simplement. C’est des mecs qui viennent de l’underground et qui maintenant sont tout en haut. D.Gomez par exemple vient du quartier de Carabanchel, juste à côté du mien. Ce qui est fort c’est que c’est une génération qui a toujours su qu’elle voulait arriver là où elle est aujourd’hui. Et ils ont réussi. Je suis sincèrement très content pour eux. Je suis toujours en contact avec ces gars. Je les vois dans des festivals blindés, avec le public qui chante leurs morceaux. C’est fou. Prends l’exemple de Natos y Waor. Les mecs ont rempli le Palacio de Vistalegre, une salle de 11 000 places. C’était absolument impensable il y a quelques années.
Comment expliques-tu ce boom?
Ce que vous avez vécu en France à la fin des années 90, début des années 2000 est en train de se passer ici. Vous avez eu des évènements comme Urban Peace. Après internet évidemment a changé les règles du jeu. Les auditeurs peuvent choisir ce qu’ils écoutent et éteindre la radio.
Le passage de la Old School à la New School a eu du mal à se faire en Espagne. Les artistes comme Violadores del Verso ou Nach par exemple étaient toujours programmés dans les principaux festivals alors qu’ils étaient clairement en fin de carrière.
Pour pouvoir s’imposer et être reconnus, les jeunes artistes ont redoublé d’efforts. Ils ont cru en leur potentiel et changer les règles. Ce n’était pas évident pour les plus anciens de partager le gâteau. Maintenant, je les vois un peu plus ouverts. Il y a plus d’homogénéité. Il y a cinq ans c’était très compliqué.
Les maisons de disques ne voulaient pas prendre de risques avant de finalement ne plus avoir le choix.
Lorsque nous avons monté le label, c’est quelque chose que nous voulions changer à notre échelle. On en avait marre de voir tourner toujours les mêmes anciens. Si l’industrie ne veut pas changer, on va le faire nous-mêmes avec nos moyens. Par nous, pour nous. Justement le disque de Nasta que nous avons sorti à l’époque, c’est aussi en réponse au monopole de Boa Música qui promouvaient toujours les mêmes artistes. Ils avaient proposé un premier deal à Nasta et finalement il a préféré sortir le disque avec nous.
Le niveau du beatmaking en Espagne a lui aussi explosé ces dernières années. Pourrais-tu nous dire quels sont les producteurs que tu apprécies?
J’ai eu la chance de partager des connaissances avec beaucoup d’entre eux. Je pense par exemple à Big J (Papi Trujillo). Dano de Ziontifik est aussi incontournable, M-Padrón, Manu Beats… Je suis très respectueux du travail des beatmakers. Ce n’est pas comme les rappeurs qui peuvent être amenés à raconter des conneries qui peuvent être mal interprétées. Le travail du beatmaker, tu l’aimes ou tu ne l’aimes pas, il se suffit à lui-même. Les instrus du disque de Niño Maldito, Werther, qu’il a produit sous le pseudonyme de 1789, sont incroyables. Il y a un jeune peu connu qui passe souvent au studio qui s’appelle Krlprod. Il fait des supers instrus aussi.
Parallèlement au label, vous avez organisé de nombreuses soirées et festivals sous le nom de Entik Hood Nights.
Nous avons dû organiser une quarantaine de soirées. On en est fiers car cela a permis de donner un élan aux artistes. Pendant les lives, tu pouvais voir qu’il y avait du public, beaucoup de rappeurs de talents et que tout ça avait un potentiel incroyable. Les gens étaient lassés des grands festivals avec les mêmes noms et venaient voir les jams plus alternatives. On invitait cinq artistes et les connexions se faisaient. Avoir investi du temps et de l’argent sur des concerts est quelque chose qui a fait du bien au mouvement. Ce que je peux te dire c’est qu’on a perdu de l’oseille en organisant ces soirées mais que ça a valu la peine. Entre la location de la salle, les cachés des artistes…
Pour les 10 ans du label, vous avez organisé une soirée qui restera dans les annales…
C’était de la folie. Il y a des artistes qui étaient sur l’affiche et qui n’ont même pas pu chanter. C’était comme une jam en famille. Environ 800 personnes étaient présentes pour une salle dont la capacité était de 400. On a vraiment pris conscience à ce moment-là que les règles du jeu étaient en train de changer. Après, ce n’était pas comme ça à toute les soirées. Nous avons eu des jours où il y avait 50 personnes dans la salle. Un autre aspect fondamental qui fait que le rap est actuellement en haut de l’affiche en Espagne, c’est le rôle clé des bons managers. Ils ont réussi à professionnaliser le rap et l’intégrer au marché. Les cachés qu’ils ont réussi à négocier étaient impensables il y a cinq ans. Par exemple, l’équipe de Taste The Floor. Cela fait vingt ans qu’ils sont dans le booking et ils sont super professionnels. Ils gèrent les tournées des Wailers, de Lauryn Hill en Espagne. Maintenant, ils se sont intéressés au rap national et tout le monde y trouve son compte. Ils travaillent avec des artistes comme Ayax y Prok, Nathy Peluso, Fernandocosta, Foyone… Je trouve ça très bénéfique.
Est-ce qu’un rôle de manager ou directeur artistique pourrait te plaire? Produire un artiste débutant par exemple?
Actuellement il y a un jeune de Madrid, issu du quartier de Villaverde, qui s’appelle Ergo Pro. Il a vraiment du talent. Ce que l’on souhaiterait c’est l’aider à enregistrer un projet pour qu’il ait une référence comme carte de visite. On ne souhaite pas gérer sa carrière. Ce qu’on aime c’est la musique, pas le business. On pourrait l’aiguiller sur certains aspects comme les clips mais en aucun cas se proclamer manager.
Tu es aussi en train de travailler sur un projet personnel quelque peu insolite : Atlas Rider. C’est un mélange de musique, bande-dessinée et jeu vidéo. Raconte-nous cette initiative.
Comme je t’ai dit, avec la marque de vêtements Credens Clothing, j’ai saturé à un moment. Je suis parti me ressourcer et vivre à la campagne. Là-bas j’ai d’abord pensé à sortir un disque sur lequel j’allais rapper. Mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas ce que je voulais faire. J’ai donc arrêté. Par la suite je me suis penché vers un projet pluridisciplinaire. J’ai toujours aimé l’animation et je maitrise le web design. Je me suis donc mis à étudier la programmation de jeux vidéos. Ce que je suis en train de préparer c’est une bande-dessinée de 120 pages avec un album de rap sur lequel il y aura des invités comme Ivan Cano ou Papi Trujillo par exemple. Et enfin le jeu vidéo. Le lecteur/auditeur passe donc d’un support à l’autre. C’est un projet multimédia un peu fou. Je devais le sortir avant l’été mais j’ai eu un problème avec mon ordinateur. Le 14 octobre Atlas Rider sera sorti, c’est sûr.
Après avoir été beatmaker, rappeur, gérant de label, gérant de marque de streetwear, organisateur de soirées, dessinateur de BD et créateur de jeu vidéo en lien avec le hip-hop, que te restera-t-il a expérimenté?
Avec mes collègues, on est en train de réfléchir à un programme en streaming, peut-être sous forme de radio. Pas forcément exclusivement sur le rap mais accès sur la culture en général. Je suis aussi intéressé à offrir des stages de production musicale pour partager ce que l’on sait faire, inclure aussi des conférences sur le business de la musique… On bosse là-dessus. Nous souhaitons développer le rap féminin parce qu’il y a beaucoup de talents et peu de visibilité. Deux projets sont en préparation pour 2020. Un de Sara IC qui rappe très bien et qui a des lyrics que j’adore. Une compile 100% féminine aussi, que ce soit en termes d’artistes, de gestion et de production. Ce qui est un peu difficile c’est de trouver des filles beatmakers. S’il y a des filles qui se motivent, qu’elles nous fassent signe. Enfin pour finir, on continuera à faire vivre le label Entik Records.
Le mot de la fin?
Merci beaucoup à toute votre équipe de s’être intéressée à mon parcours. Force à tous ceux qui soutiennent le bon son.
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