Sidi Omar est de retour avec une mixtape, Borderline, 6 ans après après son premier album Extrait d’amertume. Le MC de Paris Nord, à la voix et au flow reconnaissables entre mille, nous dévoile les coulisses de ce nouveau projet.
Le Bon Son : Salut Sidi Omar, avant de commencer, peux-tu te présenter aux lecteurs du Bon Son qui ne te connaîtraient pas ?
Mon blase c’est Sidi-O, rappeur originaire de Paris 18ème, j’ai sorti un album Extrait d’amertume en 2007 qui a eu un bon succès d’estime, et là je sors une tape intitulée « Borderline »…
Cette voix et ce flow si particuliers qui caractérisent ton rap, comment les décrirais-tu ? Ça te vient naturellement ou c’est travaillé ?
J’ai eu plusieurs flow avant de trouver le mien. J’ai pas un flow monocorde, j’essaie d’y mettre du rythme et de la mélodie, je suis jamais calé pareil sur les caisses claires… Pour ma voix, je rappe comme je parle, j’ai une voix particulière, c’était soit le rap. soit les doublages de dessins animés (rires).
Quel bilan tires-tu de ton premier album, Extrait d’amertume, sorti en 2007 ?
Extrait d’amertume a eu un bon retentissement. J’ai pas eu la gloire, mais la reconnaissance de mes pairs. Avec du recul il y a eu quelques erreurs, mais au final j’en suis fier… il existe.
Qu’est-ce qui explique les 6 ans qui séparent cet album de la mixtape Borderline que tu t’apprêtes à sortir ?
Entre ces deux disques, j’ai arrêté la musique pendant un temps, j’avais besoin de régler certaines choses dans ma vie, et de retrouver le plaisir d’écrire des textes, voilà tout. Mais en vrai j’ai jamais arrêté de rapper, j’ai toujours une phase qui me vient en tête dans n’importe quelle situation de vie.
Explique-nous un peu le choix de ce titre, « Borderline »…
« Borderline » c’est un trouble du comportement, une névrose. C’est aussi en rapport avec les lignes d’un texte. Entre réalité et folie, l’idée me plaisait. Et puis aussi parce que ça sonne bien je trouve.
Peux-tu nous parler du processus d’enregistrement des titres de Borderline ?
J’ai enregistré les titres au fur et à mesure que je les écrivais. Certains titres ont 4 ans d’écart entre eux, mais dans l’ensemble il y a une bonne osmose.
Quelle évolution vois-tu entre cette tape et l’album Extrait d’amertume ?
Borderline est dans la continuité d’Extrait d’amertume. Il y avait déjà pas mal de concepts et de storytellings sur le premier… Il y a moins de featuring sur celui-ci, bizarrement alors que c’est une tape.
‘Cette tape annonce un tournant dans ma musique. Après ça je passe à autre chose !’
À l’heure des EP’s et des tapes gratuites, tu sors une mixtape payante, long format, et en physique… Tu prends les gens à contre-pied en quelque sorte… c’est voulu ?
Nan c’est pas voulu, je suis mauvais pour savoir ce que les gens veulent… J’ai pas calculé le format, et payante oui, toujours (rires). En fait j’ai l’impression qu’on dénigre ce qui est gratuit. Cette tape annonce plutôt un tournant dans ma musique. Après ça je passe à autre chose ! C’est pour ça que je te disais que Borderline est dans la continuité d’Extrait d’amertume.
Cette tape annonce-t-elle un album derrière ?
En effet, un album que je travaille en ce moment.
On a annoncé : « Capitale Sale », « Hôtel du Nord » ou « Le coeur y est »… Que s’est-il passé avec ces projets ?
Ce projet a évolué, à la base ça devait être un vrai album ! Et puis j’ai changé de titre plusieurs fois au gré de l’humeur du soir, c’est mon coté « borderline » (rires).
Flynt, Loko, Nakk, L’indis, Sëar… Un peu comme toi, on voit pas mal de rappeurs qui ont commencé à se faire connaître à la fin des 90′ sortir des projets en ce moment. C’est un hasard du calendrier pour toi, ou bien tu sens que c’est le moment de revenir ?
C’est peut être le bon timing pour revenir, t’as raison, je fais clairement partie de cette génération-là…
Quelques mots sur le rap de Paris Nord… Comment se porte-t-il selon toi ?
La scène de Paris Nord est toujours vivante. J’aimerais juste un nouveau souffle, sortir du trou dans lequel on s’est mis. Artistiquement c’est un vivier, ça changera pas, c’est la vie parisienne qui veut ça.
Le mot de la fin :
Merci pour cette interview, big up aux lecteurs du Bon Son !
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