10 Bons Sons US en juillet 2021

Vous vous êtes sans doute rendus compte que du côté de notre rédaction US, on aime le sport et plus particulièrement les sports de l’oncle Sam. Alors lorsqu’aux Jeux Olympiques de Tokyo, l’équipe de France masculine de basket tape les USA en poule pour les retrouver en finale (mais hélas, perdre) il faut bien le mentionner et accessoirement, exulter. Parce que le chauvinisme, quelque part, c’est une tradition française.

ZelooperZ – Bash Bandicoon ft. Danny Brown (Prod. Dilip)

Membre du groupe Bruiser Brigade, Zelooperz convoque son propre patron Danny Brown pour un morceau s’inspirant de l’univers du jeu Crash Bandicoot. Sa prestation bruitiste et absurde sonne encore plus folle que les élans les plus chaotiques de Danny Brown. D’abord enfantin et mélodieux, le sample vire au cauchemardesque durant la prestation des deux rappeurs, comme s’ils étaient entraînés dans une chute anormalement longue, avant un retour à la normale suite à une référence au beef infini entre Tom et Jerry. Du grand délire. Un morceau à retrouver sur Van Gogh’s left ear, album contenant de nombreuses autres curiosités. – Jérémy

Da$h x Ankhlejohn x Look Damien! – Mornings at the Meurice (Prod. Look Damien!)

Ambiance maison hantée pour cet unique extrait drumless issu de Honey sweeter than blood. Très peu d’éléments animent cette production dont le sample répétitif et horrifique de piano est le principal élément. Da$h et Ankhlejohn y sont loin d’être à la peine et font parler la poudre, le premier du nom se plaçant à hauteur des spécialistes de cet exercice où tout est question d’équilibre et de maîtrise des placements et des intonations. On vous incite donc à écouter l’album collaboratif entre les trois artistes : vous aurez même le droit à des batteries ! – Jérémy

Isaiah Rashad – Wat U Sed feat. Iamdoechii & Kal Banx (Prod. Kal Banx, Rory Behr & Amaire Johnson)

Il aura fallu attendre 5 années pour voir un second opus d’Isaiah Rashad aka le faiseur de banger estival. The House Is Burning est composé de seize titres, parsemé de pas mal de featurings (Jay Rock, Lil’ Uzi Vert, 6BLACK, Sza, ou Jay Worthy pour ne citer qu’eux) et produit par une pléiade de faiseurs de beats (Beat Butcha, Devin Malik ou encore Kal Banx). Si certains morceaux fleurent bon le gros banger qui fait remuer un bon nombre de trains arrières, d’autres pistes sont témoins de ces cinq années passées à expérimenter, tester et à chercher de nouvelles façons de se raconter. Avec une grosse influence South, Isaiah Rashad délivre un « projet résumé », comme si il avait synthétisé et analysé le rap US de ces 5 dernières années pour en extraire les ingrédients principaux. Un album maîtrisé à la TDE, qui a ce petit quelque chose en plus qui le différencie de certains membres de son écurie (coucou Reason), avec une touche personnelle que beaucoup d’autres n’osent plus rajouter à leur recette. – Clément

Dillon Cooper – Applying Pressure Remix (Prod. J. Cole)

C’est sûrement la 786ème fois que j’évoque Dillon Cooper dans nos colonnes tant mon amour pour cet emcee est intense. Mais ne vous inquiétez pas, je serai bref et précis. « Applying Pressure » est à la base un morceau de J. Cole issu de son album The Off-Season sorti en mai dernier. L’instrumentale est produite également par ce bon vieux chevelu et mêle une rythmique boom-bap avec une grosse 808 bien dirty, de quoi forcément régaler tous les amateurs de boom bap newschool (on se contentera hélas de cette expression). Alors évidemment ça sied à merveille à Dillon Cooper qui en profite pour nous délivrer un freestyle comme il sait le faire : très technique et très efficace. – Clément

Styles P – Hit Different (Prod. Perb & Official Luxury Music)

Le fantôme du D-Block, qui en est aussi le rappeur le plus productif, est de retour aux affaires. Ghosting vient enrichir une discographie déjà longue comme le bras – un grand bras, un bras de Nicolas Batum – et c’est l’occasion pour Styles P de célébrer la consommation d’herbe verte dans le planant « Hit Different ». Pour des raisons légales, on se concentrera de la musique et de cette très célèbre phrase de Verlaine : « De la musique avant toute chose ; Et pour cela je préfère les cuivres » (à peu près). – Wilhelm

Dark Lo & V Don – Legend

Dark Lo a de l’inspiration. Quelques mois après sa courte collaboration avec Harry Fraud, il nous offre un petit bijou avec notre chouchou V Don. Si les deux hommes se connaissent bien, le producteur a mis les petits plats dans les grands en servant les meilleures productions de sa relation avec le philadelphien, sinon certaines de ses meilleures tout court. Et la somptueuse boucle jazzy de « Legend » sera le terrain choisi par le rappeur pour se congratuler et fêter son statut dans la rue. – Wilhelm

Nas feat. Cordae & Freddie Gibbs – Life is Like a Dice Game (Prod. Hit-Boy)

L’ogre suédois du streaming a contacté Nas avec l’idée de faire d’un freestyle légendaire une chanson. L’entité verte a notamment suggéré à Esco de faire appel à Hit-Boy pour la prod et d’accueillir Cordae et Freddie Gibbs. Certains pourront regretter que le freestyle original n’ait pas aussi été publié « officiellement » dans la foulée, mais in fine, on a droit à un morceau très réussi avec des rappeurs qu’on n’imaginait pas forcément ensemble. – Wilhelm

Ransom & Big Ghost Ltd – Lord Stark

Actif dans le milieu depuis de nombreuses années et âgé de plus de 40 ans, c’est cette année que le new-yorkais Ransom se fait sa place au soleil. S’étant déjà fendu de plusieurs projets conceptuels depuis le début de l’année (Crime Scenes et Se7en), le voilà qui récidive en ce mois de juillet avec Heavy is the Head, entièrement produit par l’excellent Big Ghost Ltd (à qui l’on doit notamment deux des meilleurs opus récents de Conway), et qui est directement référencé à l’univers de Game of Thrones. Et quoi de mieux que l’introduction, baptisée en hommage à ce bon vieux Boromir pour illustrer cette ambiance sanglante et médiévale. – Xavier

Rome Streetz & Futurewave – Bible or the Rifle

Autre rappeur très productif et révélé récemment, Rome Streetz a profité de l’été pour enchaîner, après le grand succès critique avec lequel l’excellent Death & the Magician, produit par le fantasque DJ Muggs a été acclamé. Razor’s Edge, sorti à la fin du mois, est construit sur le même modèle : un peu plus d’une dizaine de titres relativement courts, pour une durée totale n’excédant pas les 40 minutes, un producteur unique avec cette fois Futurewave, notamment connu pour ses collaborations avec le feu follet Daniel Son, et des référence bibliques à la pelle, comme ce très soulful « Bible or the Rifle », qui avait été utilisé en premier extrait. Un terrain de jeu qui sied à merveille aux qualités du rappeur du Queens. – Xavier

Drakeo the Ruler – Wok and Red (Prod. Al B Smoov)

Sorti de prison il y a à peine 8 mois, le emcee de Los Angeles continue de rattraper le temps perdu avec sa 5ème mixtape dans ce laps de temps, intitulée cette fois Ain’t that the Truth. L’ambiance est toujours maussade, à travers les beats minimalistes notamment d’Al B Smoov, et la nonchalance habituelle de Mr. Mosely. En ce sens, « Wok and Red » est une très bonne illustration de l’ensemble, avec sa mélodie lancinante et un brin cristalline, associé à une ligne de batterie classique du gangsta rap angelin, même si sa discographie est toujours dépourvue de hit estival. – Xavier

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