Aki La Machine – l’interview « Hip-Hop Addict »

Aki est un de ces rappeurs de l’ombre, téméraires, qui voguent au gré des projets et se font un nom et un public en dépit d’un coffre-fort rempli de récompenses. Succès d’estime salvateur, car ce grand bonhomme est encore là et vous propose un projet tout neuf gratuit (Hip Hop Addict, disponible ici). Rencontre.

Bonjour AKI, peux-tu commencer par te présenter et revenir brièvement sur ta discographie ?

Voilà je m’appelle Aki La Machine, je n’ai pas sauté les étapes puisque j’ai sorti un maxi en 2002, ensuite un street CD en 2008 (Un pied dans la street et l’autre en studio) et l’album (Marginalement Marginal) en 2012.

« AKI La Machine », d’où tiens-tu ce blase ? Et « Dégaine 2 Guépard », tu nous expliques ?

C’est un jeu de mots car « rien n’est acquis » ! (rires) La Machine parce que pour allier sa musique et sa vie privée, il faut vraiment être chaud comme une machine… Après dans le fond, c’est aussi pour dire que dans cette société, nos rapports sont limite machinaux. Quant à « Dégaine 2 Guépard », c’est juste le nom de la structure qui associe deux passionnés de musique : Shao (manager) et moi-même. Il nous fallait un nom pour faire du son.

Stamina, la Scred, Le C.Sen, Sidi O, Flynt et bien d’autres encore, tu poses souvent aux côtés des piliers du 18ème. Cependant, tu as rappé avec bon nombre de MC’s d’horizons complètement différents, comme Mac Kregor, Lino ou Zesau. Sens-tu une différence artistiquement ? Y a-t-il une filiation particulière estampillée « 18ème » ? La compétition est-elle la même ou bien abordes-tu tes featurings différemment ?

Pour les featurings, je fonctionne naturellement. Le quartier du 18ème écrit par rapport à son environnement et ça a un certain charme. D’autres secteurs, comme d’autres départements, ont également leur propre style que je sais aussi apprécier. Pour moi, tous les styles ont leur place, il faut juste trouver un fil conducteur.

« Tous les styles ont leur place, il faut juste trouver un fil conducteur »

Parles-nous un peu de ce projet gratis. Comment t’es venu le concept « Hip-Hop Addict » ? De combien de temps as-tu eu besoin pour le réaliser ?

Comme son nom l’indique, ça veut dire que je suis « addict ». Après l’album, je n’avais plus trop d’équipe autour de moi sauf quelques acolytes. L’album a eu son succès d’estime. J’étais dans une période creuse… Si t’écoutes ce que font les autres, tu te dis « J’ai plus ma place dans cette musique qui est devenue ce qu’elle dénigrait à la base. » Alors j’ai écrit sans vraiment avoir le but de vendre un projet, et je me suis dit pourquoi pas l’offrir, vu qu’il y a un débat sur le rap, comment en faire pour que ça fasse de l’oseille. Voilà, simplement je pense à un truc, j’y vais. Je sais que ça n’a aucun sens, moi ça me fait plaisir de donner. J’ai appelé mon poto Dj D.Syde et je lui ai proposé, il m’a répondu « Vas-y gros je te suis ! »

Si tu peux nous parler des beatmakers/invités…

Pour les prods, on retrouve toujours Kobalt, Tony L’Agence, El Gaouli, Neka, DJ Veekash et pour le reste des faces B.

Pourquoi en faire un projet gratuit ?

Comme ça, il y a moins d’histoires, et puis, la musique, tout le monde la prend gratuitement. Alors je me suis dit « Pourquoi pas un projet sans hypocrisie ? » (rires) Avant que tu penses à ne pas l’acheter, je te l’offre ! Attention, ça ne change pas la qualité du contenu ! Je précise, puisqu’en France, s’il n’y a pas de prix, on n’arrive pas à juger le produit. Pour moi, ce sont les médias qui dictent les codes. En gros c’est un cadeau, pour certains une autre manière pour me découvrir et comme ça je prouve que je suis aussi fort que ceux qui sont en place.

Cover Hip-Hop Addict

Arrives-tu à vivre de ta musique en 2015 ?

A en vivre oui et non. Si je suis encore là, c’est que j’y trouve mon compte.

En tant qu’old timer, as-tu des regrets (musicaux, choix de carrière…) quand tu vois le parcours de tes acolytes comme Flynt ou la Scred, ou bien au contraire estimes-tu avoir accompli un parcours honorable qui te satisfait ?

Mon parcours n’est pas le meilleur, mais c’est le mien et les personnes qui savent d’où je pars et comment je me suis comporté envers elles te diront que du bien sur les moments de musique partagés ensemble. Enfin, la réussite c’est pas que du talent, c’est aussi de la stratégie.

Que penses-tu du rap en France à l’heure actuelle ?

Très peu de fond, beaucoup de forme, c’est pour ça que quand t’as des textes comme ceux de Lino, tu reviens quand tu veux.

Ce projet annonce un album, non ?

Ça annonce déjà que j’ai des choses à dire, que je crois qu’il  y a des cerveaux dans le public. En indé rien est sûr, on avance à la vitesse de nos finances. Ça annonce que du bon ! Merci à vous pour vous être intéressés à mon projet, à mon parcours. Longue vie à la liberté d’expression ! Rendez-vous le 9 février 2015 avec Hip-Hop Addict en téléchargement gratuit sur Upstarzz.com… Peace !

HipHopAddictUpstarzz

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