A l’occasion de la sortie du projet « Violences Urbaines 4 », Le Bon Son a rencontré L.I.M pour la première fois.
Pourquoi l’avoir appelé Violences Urbaines 4 et pas Quadruple Violences Urbaines pour rester dans la lignée des précédents ?
LIM : Pour faire comme Rocky !
Parles-nous du concept Violences Urbaines…
LIM : Parce que Violences Urbaines c’est mon identité mon pote ! Ça fait longtemps que j’avais pas fait une mixtape pour faire croquer tout le monde. Le principe c’est de faire rapper tous les rappeurs de France, ceux qui ne sont pas trop connus et qui sont toujours un peu mis de côté.
Pas que les potos du 92 du coup ?
LIM : J’ai des potos partout. Je suis contre le délire de département « Je viens du 9.2, je viens du 9.3, du 9.4… » C’est vrai que c’est notre secteur, mais avant tout on est des fils d’immigrés.
Tu nous reçois chez Sony Music. Qui fait quoi pour la sortie de VU4 ?
LIM : Tous Illicites, c’est le label qui produit tout et ramène le produit fini à une structure, qui est Sony Music, qui distribue et nous donne la force pour pouvoir faire les choses.
Parles-nous des invités de VU4, et de la sélection.
LIM : On retrouvera Capitaine Kwassi, Samira, Censnino de Movez Lang, JP de Less du Neuf, Abdelalien, Lacraps, Wira, Nir.K … Il y en a plein. Sélection mouais… J’aurais aimé faire 200 titres, 300 titres. C’est quelque chose qui me tient à cœur.
C’était important pour toi de sortir le projet en physique à l’heure du digital ?
LIM : J’ai même pas un téléphone aussi bien que le tien (NDLR : un Samsung Galaxy Ace) ! Aujourd’hui c’est Iphone, Internet… donc je pense à tous les gens qui sont comme moi. Forcément il faut sortir le truc en physique. Quand tu tiens le four le matin ou que tu dois faire le guet, tu n’as pas le temps d’aller télécharger quelque chose. T’es sur le terrain, non ?! Aujourd’hui c’est pour eux qu’on est là.
Cet album, tu l’as conceptualisé sur quelle durée ?
LIM : Une pige facile.
Qui a travaillé sur la pochette ?
LIM : Fifou, il a fait « Voyoucratie » et « Illicite raï » aussi.
Quand on retrace la quadrilogie des Violences Urbaines, on pouvait retrouver La Fouine notamment sur le premier volume. Comment juges-tu la progression d’un rappeur comme lui qui est devenu une icône depuis ?
LIM : Moi personnellement je ne connais aucune icône, aucune star.
http://youtu.be/-NB-bfGZRxs
Ta trajectoire dans la musique te satisfait-elle vis-à-vis de ton investissement ?
LIM : Je fais ça pour le kif, j’m’en bats les couilles. Je ne suis pas là pour qu’on me rende quelque chose. C’est peut-être aussi mon choix que médiatiquement, moi, j’ai pas tout détruit. Toi ça va, t’es cool. Mais à l’époque, tu m’imagines devant Fogiel ? Je lui aurais mis une gifle déjà. Il faut être réaliste.
Que t’apportent les projets intermédiaires, entre tes albums, comme celui avec Zeler ou Alibi Montana ?
LIM : Zeler, c’est un petit de mon quartier. Maintenant il est grand. On a grandi ensemble, sa famille et la mienne ont beaucoup de liens. Avec Alibi, c’est une rencontre qu’on a eu et voilà, on est ensemble. Ce qui m’apporte le plus de richesses, c’est les projets comme Violences Urbaines, il ne faut surtout pas l’oublier. A partir du moment où on réussit à ramener pas mal de gens de toute la France, c’est positif.
Tu as une discographie bien fournie. Quel est ton morceau référence ?
LIM : Ben « A neuf ans déjà », c’est mon classique. Je l’ai écrit dans le four, assis sur un banc à attendre des clients quand j’étais petit. J’ai écrit ça en 98 mon poto…
VU4, c’est le combientième projet de ta discographie ?
LIM : Je ne sais même pas… !
Violences Urbaines 4 : disponible depuis le 19 mai.
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