« Billie Brelok c’est sa belle époque et elle la kicke à bloc »

Personnellement, c’est avec impatience que j’attendais le premier EP de Billie Brelok. (Va voir sa biographie : ici après avoir lu cette chronique tu iras acheter son EP sur bandcamp  pour la modique somme d’un paquet de Philip Morris ou plus…)

Donc, la toute première fois que je découvre l’artiste, c’est en fouinant sur YouTube, il y a tout pile un an. Quelques clics au hasard, je tombe sur une vidéo super mal filmée, un son dégueulasse. Malgré cette qualité médiocre, tu prends ta claque ! La grande dame aux lunettes, coiffée de deux grandes tresses qui viennent se balancer au rythme de son flow incisif, vient te cracher ses mots avec une telle volonté, qu’ils t’arrivent en pleine gueule comme un bon direct du droit.

Entre quelques Pièges de Freestyles et Freestyle de Dingos, on patiente… Après l’écoute (en boucle) de son premier EP, « L’EMBARRAS DU CHOIX » un seul mot me vient en tête : « Viscérale ». L’EP ne fait que confirmer ce que l’artiste nous avait annoncé.

« Je rappe pas pour ceux qui se touche et quand j’accouche c’est par la bouche, alors j’ai tout sali et tout retourné… »

Voilà, Billie Bro’ nous brode un rap coupant et acerbe. Un rap qui ne plaira pas à ce cher public Hip Hop friand de texte vide et de refrain « pimpé ». Peu importe, la MC ne tombe pas dans les clichés. Enfant du Hip Hop, elle n’a rien à prouver à personne, avec une dégaine à la Janis Joplin et une vulgarité qui te reste sur la peau. Billie Brelok s’en balance des « apparences qui réconfortent » elle est énervée, énergique et violemment poétique.

Elle te percute sur des sons comme « Bâtarde » un égo-trip vulgaire et provocant, entre le Rimac du Pérou et le bitume de Paris. Sur (le très bon) « Eparse » l’artiste annonce sur une prod torturée qu’elle n’est pas communautaire. Son rap est là pour faire bouger le mouvement et apporter sa punchline à l’édifice.

« Éparse et partiel mon pera te gangrène et s’empare du cartel en persan les persiennes, est-ce par seum ou par zèle que j’parsème mon pollen aspergeant chaque parcelle j’espère bien que je t’engrène.!

On en découvre des facettes de l’artiste à travers ce beau projet, un appel constant à la révolution, à sa propre révolution. Entre « Conga No Va » partie 1/« Conga No Va » partie 2 qui est un hommage cynique à Isabelle la Catholique et 12.01.2011 qui salut le combat des émeutiers de Tunis et leur révolte sociale qui à eu lieu le 12 janvier 2011. Des dates, des heures, des mots qui nous montrent que l’artiste rappe avec « engagement » des histoires de lutte, de liberté et d’humanité sous tous leurs aspects même les plus sombres.

« L’EMBARRAS DU CHOIX » est musicalement riche, percutant de réflexion, avec des pensées acides et réalistes, auxquels tu rajoutes un flow efficace. On ne va pas disséquer sa technique (ça va m’ennuyer et vous aussi) sache juste que Billie sait donner du relief au mot et du caractère à ses textes parce qu’elle sait tout simplement bien rapper.

Son rap tu te  l’étales sur le corps comme un tube de « Biafine » pour soulager tes brûlures sociales, personnelles, universelles. Billie te laisse le choix de l’interprétation. Enfant du monde, elle nous révèle son métissage à travers des morceaux comme « Limalimon » ou « Eso » mais aussi  un clin d’œil à sa ville d’adoption  « Ici c’est Paro » et c’est pas rose, on a le droit à un constat plus que sombre de la grande ville grise.

Mais quand la grande dame exploite sa deuxième langue, sa voix s’habille des couleurs chaudes du Pérou et on lui découvre un autre charme. Continue à rouler des « R »  Billie Brelok, on attend la suite avec impatience. Et pour finir  on salue aussi  le gros taf des beatmakers, DIDAÏ, RELLYKO, MODI FATSK, GUILLAUME DEKERLE ainsi que la jolie pochette de l’EP haute en couleur et en symboles.

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« L’EMBARRAS DU CHOIX » disponible sur : Bandcamp

Plus d’informations sur la page Facebook de Billie Brelok.

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