Rencontre avec Fixpen Singe (Caballero / Lomepal / Fixpen Sill / Meyso) : « On a véritablement fusionné. »

Fixpen Singe. La contraction de Fixpen Sill (composé de Keroué et Vidji) et Le singe fume sa cigarette (le projet réunissant Lomepal et Caballero), accompagnés du DJ et beatmaker Meyso aux platines. Une formation scénique réunie le temps d’une tournée et d’un EP exclusif réalisé pour l’occasion. C’est à Toulouse et dans une loge pleine de sucreries à base de frites acidulées et de Dragibus géants que nous les avons rencontrés, quelques heures avant le premier concert de leur tournée. Concert bouillant et plein à craquer, organisé par La Doxa, à qui nous passons chaleureusement le big up. À noter que quelques extraits vidéos de cette interview viendront illustrer un live report réalisé par nos partenaires de Cultiz, bientôt sur les internets. (Crédit photo d’en-tête : Antoine Omerin)

Le Bon Son : Pour commencer qu’est-ce qui vous a réunis sachant que vous n’êtes pas des mêmes coins ?

Lomepal : Moi j’ai rencontré Keroué et Vidji il y a trois ans à peu près, puis j’ai fait du son avec eux. En même temps j’ai rencontré Caba par le net, on a fait un projet ensemble : « Le singe fume sa cigarette ». Et tout s’est connecté, c’est simple.

Caballero : J’ai fait un projet avec lui, qui connaissait tout le monde, et voilà. Ça s’est fait tout seul, sur deux-trois ans quand même.

Keroué : On était tous déjà plus ou moins potes avant de réfléchir à faire des sons.

Vidji : Nous on supportait le rap belge de notre coin de Nantes, on suivait déjà Caba depuis le freestyle de la cigarette fumante. Et même avant avec son premier projet.

Keroué : Meyso lui il faisait des prods dans son coin, un « savant savant ».

Lomepal : On s’est surtout rendu compte que Fixpen Sill et « Le singe fume sa cigarette » avaient quasiment le même public.

Vous considérez avoir des influences musicales communes ?

Caballero : Oui.

Lomepal : On écoute énormément de rap, on a cette passion qui fait qu’on peut en écouter vraiment tout le temps. À part Keroué qui se met bien avec du Phil Collins.

Vidji : Non mais cette nuit il a écouté du rap jusqu’à 6h du matin.

Keroué : Je suis complètement fanatique de rap.

Caballero : Mais sinon oui, on a des influences communes, en ricain ou français.

Lomepal : On est tous tombés amoureux du rap avec des trucs à l’ancienne, le boom bap. Mais on reste assez ouverts à ce qui se fait aujourd’hui. On aime beaucoup comment ça évolue, on est pas du tout nazis sur le fait que les sonorités et les rythmes changent.

Keroué : A des milliers de kilomètres, à 18 ans, Caballero écoutait le même rap que j’écoutais chez moi. Neoklash et toute l’écure Neochrome. (rires) Et du coup ça nous permet de nous retrouver sur des phases et des manières de communiquer.

Vous êtes déjà venus à la Dynamo l’an dernier, c’était complet, vous en gardez quel souvenir ?

Caballero : La salle allait exploser tellement c’était rempli, les gens étaient super réactifs. Tout ce qu’on aime.

Lomepal : On avait déjà eu l’idée de partir sur cette tournée juste quelques semaines avant. Et du coup le gars qui s’occupait de trouver des scènes pour Fixpen Sill nous a accrochés sur celle-là pour qu’on la fasse ensemble et qu’on fasse une sorte de test. Ça nous a bien confirmé que l’idée était bonne.

Vous étiez venus en grosse équipe…

Caballero : Ça s’est un peu improvisé ça…

Lomepal : Antoni, qui nous programme, a une très bonne technique. Pour cette tournée il nous a fait partir de Bruxelles pour éviter toute incruste.

Vidji : On serait encore venus à 30 ! Du coup on est partis en avion, on essaie de rester professionnels au maximum.

Keroué : C’était un chouette concert en tout cas.

C’était le premier concert de La Doxa.

Keroué : Une réussite ! Quand tout le monde est content à la fin du concert, que les organisateurs sont satisfaits des entrées, qu’en plus on a l’impression d’avoir livré un concert chaud, on ne peut qu’être honorés de revenir.

Fixpen Singe - 3-1

Vidji : « Il y a des tas de choses sur cette tournée qu’on ne pourra pas se procurer ni sur le net ni en magasin. C’est une histoire de véritable échange. »

Comment s’articule le show, pour ceux qui voudraient en savoir plus sur cette tournée ?

Vidji : On a véritablement fusionné, c’est le maître mot de ce projet et de cette tournée. C’est à dire qu’il y a beaucoup d’inédits qui vont être joués exclusivement sur la tournée Fixpen Singe.

Keroué : Plus de 10 titres.

Vidji : Les CD’s ne seront distribués que sur cette tournée, ainsi que le textile. C’est vraiment un projet calibré pour le live. Combien d’inédits tu m’as dit ?

Keroué : 11.

Vidji : Il y a des extraits de notre prochain album avec Keroué.

Keroué : Prochain album de Fixpen Sill du coup.

Lomepal : Moi j’ai un extrait d’un prochain projet qui n’est pas encore sorti. Et on a aussi cinq morceaux de Fixpen Singe, qui seront sur le projet « Fixpen Singe » disponible sur nos dates de concert.

Sortir un projet autour d’une tournée, c’est rare comme genre de démarche. Sans balancer aucun extrait ni clip…

Keroué : On voulait ! Ce n’est pas totalement maîtrisé, c’est censé sortir très prochainement.

Lomepal : D’ici moins d’une semaine il y a un clip qui arrive. Il devait y avoir un titre fin février, et le clip début mars…

Caballero : Ça arrivera très bientôt.

Le partenariat Grünt, ça se traduit par quoi ?

Lomepal : Ils sont là depuis le début. La première Grünt c’était Fixpen Sill déjà. Ils sont vraiment à l’origine de notre petite notoriété internet. On leur a proposé ça puisque ce sont des amis qu’on voit souvent, et puis on s’est dit que c’était une belle démarche d’associer ça à un média comme eux. Ça pouvait être bien pour eux et pour nous. Ça rendait le truc encore plus poli.

Keroué : Et au niveau de la communication aussi : Jean de Grünt travaille chez Nova, et on a pu accrocher ce moyen de communication, puisqu’on a des spots qui vont être diffusés sur Nova pour annoncer les dates. On a eu aussi une émission spéciale avec le premier morceau « Hybride » sur les ondes de Nova à une heure de grande écoute.

Vidji : Ce n’est pas que pour vendre leur propre textile et le nôtre.

Lomepal : C’est plus une couleur qu’un sponsor. C’est une association, ou un partenariat.

Et puis l’état d’esprit « Grünt »…

Lomepal : Les freestyles…

Vidji : La bière. (rires)

Fixpen Singe 4

Lomepal : « Grünt est vraiment à l’origine de notre petite notoriété internet. »

Caballero : Il faut prendre en compte que tout est organisé par une ASBL belge. Tous les concerts, même ceux qui se passent en France, c’est avec l’asso « Back in the dayz ». Il faut le préciser, parce qu’ils sont plus dans l’ombre, mais ils font un travail énorme.

Keroué : C’est grâce à eux qu’on est là. Tout est préparé, millimétré.

Caballero : Tout est parfait, parfaitement préparé.

On va maintenant aborder les actus de chacun. Meyso, commençons par toi, tes actus c’est l’EP Cette foutue perle de Lomepal bien sûr, mais tu as aussi bossé sur le récent 20 ans après d’Arkanson…

Meyso : Je bosse un peu moins avec eux maintenant, puisque certains sont à Montpellier, d’autres à Limoges…

Vidji : Big up Arkanson !

Meyso : C’est grâce à eux que j’ai connu Lomepal.

Keroué : De très bons gars l’Arkanson !

Meyso : Sur 20 après j’ai pas mal bossé. J’ai dû faire 5-6 prods, soit les trois quarts. Puis j’ai assisté à tous les enregistrements, la pochette…

Avec Lomepal, comment vous est venue l’idée de taffer ensemble sur un EP ?

Lomepal : Poyo de l’Arkanson, l’Essayiste, que j’ai rencontré sur Paris il y a trois ou quatre ans via L’Affaire, est devenu un bon pote à moi, et il a commencé à me faire écouter les trucs de chez lui.

Meyso : Il me faisait de la pub en fait.

Lomepal : J’ai bien accroché, et après j’ai rencontré Meyso par hasard à Poitiers. D’ailleurs un soir on est venus à Toulouse complètement par hasard : on est partis de Poitiers pour aller voir Furax en concert, et on est arrivés à la fin du concert parce qu’on était partis trop tard. Et on est rentrés chez nous. (rires) Mais du coup j’ai écouté plein de prods dans la voiture, notamment celle de « Cette foutue perle » que j’ai voulu avoir absolument, et qui n’était pas du tout disponible.

Meyso : C’est un peu avec ce trajet de voiture qu’on s’est rapprochés.

Vas-tu bosser avec Fixpen Sill ou Caba ?

Meyso : C’est déjà fait…

Keroué : Il y a des morceaux, mais qui ne sont pas encore sortis.

Caballero : Quand on dit « Fixpen Singe », il rentre dedans. Il a fait beaucoup pour le projet.

Lomepal : Pour ce qui est musical on est cinq, et au total on est treize en comptant les quatre gars de Grünt, les deux ingés, et les deux de « Back in the dayz ».

Vidji : C’est une sous-commission d’enquête Fixpen Singe.

Caballero : Et comme Meyso intervient sur le projet, on a tous eu l’honneur de poser sur ses prods pour le projet « Fixpen Singe ».

Keroué : Nous pour le prochain album de Fixpen Sill, on a aussi deux prods de Meyso, bientôt trois. C’est toujours très très soigné.

Caballero : Toutes les connections se font, et naturellement. C’est quelqu’un de très talentueux, c’est normal qu’on veuille collaborer.

Meyso : Ça met un peu de temps vu qu’on préparait la tournée.

Vidji : La réalisation du projet « Fixpen Singe » est allée très vite. Nous on était sur la préparation de notre album avec Keroué. On l’avait entamé, on en était à la moitié. On a commencé le projet « Fixpen Singe », on a eu le temps de l’écrire, le réaliser, l’enregistrer et le presser avant même d’avoir pu continuer notre album. C’est allé vraiment vite au final.

Lomepal : Le fait qu’on soit beaucoup, et qu’on ait des morceaux à faire pour le live, ça aide à écrire plus vite. On sait ce qu’on veut déjà. Au niveau du texte même, on va moins se prendre la tête à essayer d’amener un sens très précis parce que ce n’est pas le but recherché. C’est plus d’amener une ambiance en fait. Ça a été plus simple à écrire que des gros morceaux solos.

Lomepal on imagine que tu joueras l’album « Cette foutue perle », comment tu analyses l’accueil reçu après 6 mois d’existence ?

Lomepal : En fait j’ai fait une petite tournée après, quelques dates. Sans passer par Toulouse. L’accueil a été très chaleureux à chaque fois, j’espère que ce sera le cas ce soir à Toulouse. A priori l’EP a été bien accueilli.

Caballero, toi ton actu perso, c’est Laisse-nous faire Vol. 1. Tu as sorti une version physique de cette tape gratuite, le format CD te tenait à coeur ?

Caballero : La réalité des choses c’est que les gens achètent beaucoup moins donc pour se faire connaître c’est toujours bien de la balancer en gratos. Mais pour ceux qui viennent à nos concerts on a toujours l’objet, parce qu’ils veulent soutenir, ils veulent te montrer qu’ils ont kiffé la mixtape. Pour eux c’était déjà un très gros geste que je la leur donne gratuitement. Du coup ils soutiennent quand ils voient l’objet avec en plus « Laisse-moi faire » dedans, qui était mon premier projet, qui est passé un peu plus inaperçu…

2011 c’est ça ?

Caballero : Exactement, c’est un peu plus vieux, le premier aiguisement de katanas. Mais on l’offre quand même.

Keroué : C’était un projet sympathique.

Caballero : J’en suis pas totalement honteux, et c’est bien parce que les gens qui ne le connaissaient pas l’ont en plus des 21 titres que je donne sur « Laisse-nous faire ». Ils repartent avec une bonne petite galette.

Keroué : Toujours disponible en libre téléchargement.

Lomepal : Il faut plutôt dire qu’il est disponible en physique lors des concerts.

Keroué : Soutenez Caba !

Lomepal : Payez Caba.

La suite c’est un volume 2 ou c’est l’album ?

Caballero : Je veux pas trop en dire non plus, mais ce qui va sortir sera plutôt un truc bien solo, bien en vente là ! Que l’argent rentre ! (rires) En digital et physique.

Keroué : Aucunement gratuit !

Caballero : Sûrement distribué par les « Back in the dayz », les hommes de l’ombre. Les plans sont machiavéliques, et bientôt vous verrez surgir la bête. Vous en saurez plus.

Fixpen Sill vous êtes donc sur votre album…

Keroué : On a sorti il y a déjà trois ans « Le sens de la formule ».

Vidji : Nous on s’éreinte dans les collectifs avec Fixpen Sill.

Keroué : Il y a eu 5 Majeur, on a sorti « Variations » en mai dernier. Très bien accueilli, on a eu de très bons chiffres sur cet album, il s’est très bien vendu ! (rires) Ça nous a aussi donné une petite actu entre temps. Et là on repart vraiment sur un album fini, léché, 15 titres qui racontent quelque chose de la première à la dernière chanson.

Caballero : Buvez !

Fixpen Singe

Caballero : « J’ai fait un projet avec Lomepal, qui connaissait tout le monde, et voilà. Ça s’est fait tout seul. »

L’album est donc bouclé ?

Keroué : C’est un peu compliqué parce qu’on aime bien réfléchir un peu à ce qu’on va sortir, et on se prend aussi beaucoup la tête sur comment fignoler nos morceaux. Ça peut être un défaut parce qu’on met un certain temps à les sortir. Mais quand le truc sera dans les tubes, je pense qu’il y a quelques culs qui vont saigner. (rires)

Votre prochaine date ?

Caballero : Marseille le 29 mars.

Keroué : À l’Affranchi, pour tous nos marseillais. D’ici là on espère que le clip sera sorti, donc ça va vraiment commencer à parler un peu autour du projet.

Lomepal : On doit d’ailleurs dédicacer les gars qui ont fait les clips, qui ont tous plus ou moins travaillé gratuitement. Il y a L’Ordre Collectif qui a aussi réalisé le clip de Les battements : Adrien, Mohamed, Elie. Ils nous ont fait un clip pour Fixpen Singe, et l’autre clip c’est Mathieu de Dasswassup qui l’a réalisé.

Keroué : Il est basé à Nantes, et on va aussi fonctionner avec lui pour quelques clips du prochain projet de Fixpen Sill.

Lomepal : Et on allait oublier Nairone qui travaille comme un acharné sur nos graphismes.

Vidji : Individuellement et collectivement, il est là un peu partout. Il tire les ficelles tel un marionnettiste machiavélique. Il a un bon coup de pinceau, et reste très disponible…

Lomepal : Malgré le fait qu’il a beaucoup de travail depuis « Le singe fume sa cigarette ». Ça lui a permis de pas mal avancer dans le graphisme.

Un dernier mot aux lecteurs pour leur donner envie de venir vous voir sur scène ?

Vidji : Il y a des tas de choses sur cette tournée qu’on ne pourra pas se procurer ni sur le net ni en magasin. C’est une histoire de véritable échange.

Lomepal : Il faut être curieux parce que normalement on s’attend pas vraiment à ce qui va se passer.

Vidji : On oublie internet, YouTube et MediaFire, on va voir les artistes en vrai, voir ce qu’ils ont à proposer. Pour une fois on travaille avec des lumières, un jeu de scène, un ingé son…

Keroué : Le show est répété, on a sué pour ça, et on a plus d’une heure et demi de show. On livre quelque chose de très américain quoi. (éclat de rire général)

Caballero : C’est New York juste là.

Lomepal : On a pas juste combiné nos morceaux pour faire un petit set, comme on avait pu le faire l’année dernière au même endroit.

Keroué : Là tout est prévu, scellé.

Ça avait son petit charme aussi…

Lomepal : Mais vous verrez que le petit coup de papier ponce sur les morceaux, histoire de faire un gros bloc comme à la casse, ça fait plaisir.

Keroué : C’est ça, tout est affiné.

Le mot de la fin :

Ensemble : Buvez !

Keroué : Venez voir nos concerts, venez nous soutenir.

Lomepal : Pour ceux qui savent déjà qu’on fournit un caillou de qualité, un crack qui crépite, venez !

Vidji : Pour le moi le mot de la fin ce sera : payez Caba !

Lomepal : Payez-le.

Keroué : Merci à toi, merci au Bon Son !

Fixpen Singe Le Bon SonPhoto d’en-tête : Antoine Omerin

Fixpen Singe : EP bientôt disponible sur les dates de la tournée.

Quelques extraits vidéos de cette interview viendront illustrer un live report réalisé par nos partenaires de Cultiz, dont la mise en ligne est prévu prochainement.

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