Grödash, d’Illegal Muzik à Bandana & Purple Haze

Le Bon Son a rencontré Grödash le temps d’une bière et le moins que l’on puisse dire, c’est que le MC est inspiré. Résultat : une interview hyper riche, difficile à résumer et à cadrer. Alors pour vous donner une idée : ça parle des Ulis, de sa carrière, de l’origine de son blase, de son classique « Charme du ghetto », des managers véreux, de sa rencontre avec Rockin Squat. Et de beuh. Et même de Patrice Evra !

Grosse présence sur les réseaux sociaux, comment gères-tu ?

On essaye, on essaye. Je ne suis pas très « réseaux sociaux », mais là c’est ma période, je me force à envoyer un tas de bails. Heureusement aussi qu’il y a l’équipe qui est là pour relayer, parce que franchement c’est tellement de charbon en indépendant d’envoyer un skeud et d’être sur tous les fronts de la promo… c’est vraiment pas évident !

C’est FLYMEN VISION qui est derrière ça ?

Ouais, c’est FLYMEN VISION qui charbonne, qui envoie tous les visuels, les montages vidéos, les petits reportages, les clips, les visuels pour Instagram… Il faut être archi-présent sur les réseaux sociaux, alors on s’adapte.

C’est un label ?

Oui, c’est un label qui produit en priorité l’artiste Grödash, puis RC Lorakl et Eech qu’on travaille en développement depuis un an ou deux. Voilà, c’est une petite structure indépendante.

Tu es à l’origine de l’initiative ?

Yes, je suis à l’origine du projet. J’avais pas mal de contacts à gauche, à droite, à force de bosser là-dedans. On a fait une petite dream team en fait, pas mal d’autodidactes et surtout beaucoup de talent.

Pour retracer ta carrière, tu en es donc à ton 4ème album ?

Troisième en fait ! « Illégal Muzik », « Enfant Soldat » et celui-là. « La vie de rêve » je l’ai vraiment pas bossé comme un album, c’était une arnaque en fait. Y’avait des phases B, le morceau de One Beat où c’est la version à Skyrock où ça criait dessus… A la base c’était une double mixtape qu’on a épuré avec des inédits. Les gens l’ont perçu comme un album parce que y’avait le morceau « Charme du ghetto » qui a tourné et a mis grave du monde d’accord. J’avais déjà « Enfant soldat » dans la tête à l’époque.

Ce morceau, ça a été une surprise pour toi ?

Je ne te cache pas que je n’ai pas calculé. C’est après, peut-être deux ans, trois ans après que je me suis rendu que vraiment le morceau il avait pris un truc de fou… Même aujourd’hui, encore récemment j’ai tapé sur Twitter « charme du ghetto », j’ai vu tout et n’importe quoi. C’est là que je me suis dit « OK, j’ai fait un classique. » Les mecs, ils utilisent l’expression à toutes les sauces, il y en a même peut-être ils ne savent pas que c’est moi qui ai lancé ce truc-là, tu vois ce que je veux dire ?

C’est TON classique ?

Ben c’est celui qui a pété le million sur Youtube, c’est celui que les gens connaissent le plus. En concert, les gens le kiffent. Après y’a aussi des morceaux comme « Bandana music » sur Autopsie 4 ou « Ennemi public » sur Taxi 4… Je ne sais pas, en tout cas c’est le morceau qui revient le plus. Quand tu dis Grödash, en général, les gens pensent « charme du ghetto » donc on va dire que c’est le classique ouais.

Ton rap évolue constamment depuis Ulteam Atom, est-ce que ton public s’élargit ?

Je ne te cache pas qu’on a été beaucoup détachés de tout ce qui est réseaux sociaux. On s’y est mis timidement avec Myspace, puis Facebook et tout… Franchement je ne sais pas. C’est assez difficile d’avoir du recul sur le public. Je sens qu’il y a plus de retours, plus d’effervescence, mais après c’est peut-être les collaborations à côté, le truc avec Booba, le truc avec Oxmo, le truc avec Assassin… En vérité on est plongés dans le travail, on est là-dedans depuis qu’on a 15/16 ans donc quand on fait les choses, c’est jamais par calcul. On n’essaye pas d’estimer ce que ça a rapporté en termes de fanatiques ou en termes d’écoutes. On essaye toujours de rester concentrés sur notre boulot, et faire vraiment du son comme on aime, que ça soit lourd de A à Z, du clip au mix, au mastering, à la promo. Et moi j’ai plus tendance à voir les défauts que de voir les trucs qui avancent.

Petit flashback : ton blase, d’où il vient ?

Ça vient d’un joueur de foot qui s’appelait Grodash (« Frode Grodås » prononcé « ash »), le goal de la Norvège à l’époque. Je crois que c’est Sinik qui m’avait appelé comme ça pour la première fois. Moi je suis plutôt partisan des noms hérités, des noms qu’on ne choisit pas.

‘Les gens me disent : « Pourquoi tu refais plus ‘Cousin’ ? Faudrait refaire ‘Cousin’ ! »’

Tu as un vocabulaire bien à toi, comment ça te vient ?

Je ne sais pas, c’est instinctif. C’est le langage de la rue, du quotidien. Ces expressions comme « Shizzle », « Cousin ! » ou « Moggo », ça vient tout seul, c’est au feeling. Après les gens me disent : « Pourquoi tu refais plus ‘Cousin !’ ? Faudrait refaire ‘Cousin’ ! » C’est un petit truc pour me différencier, comme un gimmick, tu dois le retrouver au moins une fois dans l’album. C’est plus des gimmicks pour personnaliser le truc, pour pimper, que ça ne sonne jamais comme les autres.

Reeno vient de poster le « dernier » titre d’Ulteam Atom, extrait de Hors Serim 6. « Dernier » par ordre de diffusion ou pour sceller la discographie du collectif ?

A l’époque où on a refait ce morceau, on ne savait même pas qu’on referait un morceau Ulteam Atom, comme le morceau pour Fredy K. Je pense que ça va être compliqué de refaire un projet, maintenant un morceau… On est toujours ensemble, on est toujours connectés. C’est plus une histoire de logistique. On a pris de l’âge, il y en a qui ont des vies de famille, il y en a qui ont arrêté… On n’a pas envie de refaire un Ulteam Atom s’il manque 3 ou 4 têtes. On était 8 au début, on avait dit qu’on ne descendrait pas en-dessous de 6, après si on revient à 3… C’est plus le mythe qui va rester, ce serait bien qu’on réédite les mixtapes, tout ça… Et puis voilà, c’est toujours un plaisir de kicker avec les frérots. Maintenant si ça ne se refait pas, c’est que ça ne devait pas se faire. On avance avec la destinée.

Que penses-tu du gouffre entre le rap signé en major et le rap indé ?

Tu ne peux pas en vouloir à quelqu’un d’être qu’artiste, et de pas avoir l’esprit businessman. C’est ce que je me dis avec l’âge et l’expérience… Quand je vois dans quel bourbier je me suis mis à produire, à monter mon label et tout, je me dis « c’est pas tout le monde qui peut le faire ». Il y en a beaucoup qui se disent « Il cherche le confort d’une maison de disques, qui investit les ronds, la maison de disques elle décide qui il y aura en featuring sur les projets… » C’est comme ça que ça se passe : tu ne verras jamais l’album de Gim’s avec en feat. Grodash ou Despo ! Il faut imposer nos codes, et c’est plus difficile sans l’esprit businessman. Je réfléchis au modèle américain. Quand je vois Dr.Dre qui a produit Eminem, qui a produit Fifty, qui a produit G-Unit, qui ont produit Lloyd Banks… Tout ça c’est que des (NDLR : disques de) platines. Dr.Dre il peut revenir demain, il a le droit, parce qu’il a fait pousser des platines.

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Ce que tu dis me fait penser à une interview de Koma sur Down With This, qui regrettait l’absence d’idée de projet de faire monter les « petits » qui arrivaient. Aujourd’hui, c’est un peu ce que fait Assassin avec toi…

Ce qui manque au rap français, c’est de la collaboration entre les maisons de disque et les indépendants. Le jour où ça arrive, ça va changer beaucoup de choses, il y en a qui vont faire de la tune. Avec Autopsie 4, j’ai fait de la tune. Booba m’a ramené sur son truc, c’était pas prévu, j’étais sur mon album « Enfant Soldat ». Le mec est même pas en maison de disques, il est en indépendant mais il a une force de frappe de maison de disques. Si tu regardes bien, quand les mecs sont passé en maison de disques, dans leurs albums y’a plus de mec indépendant.

Et Oxmo sur ton album alors ?

Mais moi je suis en indépendant ! C’est n’importe quoi ! C’est les mecs des maisons de disques qui devraient nous inviter. Ce serait plus normal de voir Grodash sur l’album d’Oxmo, de Gim’s, sur les albums de fous… logiquement. Maintenant moi j’suis hip-hop. Oxmo, le feat je voulais le faire depuis 1998. C’est un mec en or. On a tourné le clip pendant une semaine en Espagne à Ibiza et Tarragone, c’était magnifique. C’était comme passer une semaine avec une bibliothèque, avec toutes les anecdotes sur Time Bomb… C’est super important pour des gars comme nous. Il faudrait que la nouvelle école ait aussi cette priorité de rendre hommage aux gens qui les ont inspiré.

« On a tourné le clip pendant une semaine en Espagne à Ibiza et Tarragone, c’était magnifique. C’était comme passer une semaine avec une bibliothèque, avec toutes les anecdotes sur Time Bomb… »

Es-tu perçu comme un nouvel arrivant via l’exposition d’Assassin ? Qui est ton public ?

Je ne sais pas, je te dis la vérité. Il y en a qui me connaissent depuis l’époque d’Ulteam Atom, d’autres qui me connaissent depuis « Charme du ghetto », d’autres qui me connaissent depuis « Wesh alors », d’autres depuis « Bandana Muzik », d’autres depuis  « Sucre pimenté remix », d’autres depuis les tournées avec Assassin… Y’a plein de gens qui ont lâché le hip-hop en cours de route, parce qu’ils ne se retrouvaient plus dans les projets. Et puis ça va vite ; tu prends de l’âge, tu ne vas plus forcément sur Youtube, sur Facebook, tu as ta petite vie de boulot… Les gens ont la flemme de fouiner et se retournent vers les morceaux d’avant. C’est pour ça qu’il y a des mouvements « Ouais le rap c’était mieux avant »…

Et toi t’en penses quoi ?

Mais non, le rap n’a jamais été aussi lourd que maintenant ! Ça nous rappelle des souvenirs, c’est des trucs de nostalgie. Le game n’a jamais été aussi ouvert que maintenant. C’est une culture qui est archi-présente : tu vois les expressions des jeunes,  dans les pubs c’est du rap, à Canal + il y même une émission qui s’appelle « C quoi les bails ? » ! A l’époque on nous prenait pour des fous avec cette expression !

Tu étais proche de Néochrome à un moment (les années 2006 environ), parle-nous de ton implication.

Ça s’est super bien passé sur l’album Illégal Muzik qui était en collaboration avec Take Over. Sur la suite, j’étais gourmand et j’en voulais plus. J’avais fait des tournées avec Antilop SA, des Zénith avec Sniper, des trucs de fou… quand je voyais la puissance de frappe de Néochrome, je ne comprenais pas qu’on n’arrivait pas à faire des trucs plus fous (…) Finalement par la force des choses, je me suis retrouvé chez Néochrome, mais ce n’était pas un souhait personnel, c’est parce que le label Take Over a arrêté de fonctionner. Je n’étais pas satisfait. Mais y’a eu des bonnes choses de faites, y’a eu mon premier clip en télé… On collaborait bien mais j’en voulais plus et je voulais surtout plus de transparence dans le business.

D’où la phase « Merci Dieu, je respire mieux, depuis que j’ai quitté Néochrome » ?

Un petit peu ouais. C’est bien beau d’avancer, de faire des vues, mais si tu ne sais pas ce que ça génère comme oseille, tu peux être vite dégouté du truc. C’est un peu délicat.

Néochrome, Première Classe… N’as-tu pas l’impression que le rap indé se tire des balles dans le pied avec ses managers et labels véreux ?

C’est normal, c’est la musique. Quand les mecs sortent de la Nouvelle Star, ils se font aussi attraper par des managers vicieux. Je pense que tu te fais forcément carotte dans la musique sur ton premier disque. Après, est-ce que t’auras la force de te relever ? La pilule passe moins bien. Mais c’est une diffusion. Avec l’étiquette Néochrome, j’ai plus tourné qu’avec Ulteam Atom. Ça se paye, c’est normal, c’est la vie, c’est du business.

Donc t’en veux pas personnellement à…

Non, non, non je ne leur en veux pas. A l’époque j’étais aigri. La pique c’était pour clarifier les choses et marquer la cassure avec Néochrome mais y’a pas d’animosité. Yonea, Granit, Seth Gueko, Al K.Pote, Zekwe Ramos il est dans mon album… Nakk aussi… Nakk, on parlait beaucoup à l’époque, je lui cassais les couilles, je lui disais “Nakk, t’es trop fort! Arrête gros, tu ne peux pas rester là”. Je le saoulais. Je demandais des réunions Néochrome, je voulais que tous les artistes soient là… J’étais trop chaud en vérité ! C’est peut-être ce qui m’empêche de travailler avec un autre label, car tu dois plus suivre les instructions. J’ai trop d’idées, trop de trucs qui fusent dans ma tête, j’ai une vision précise de ce que je veux donner. Ce genre de label-là, c’est important que ça existe pour un début de carrière, c’est un genre de tremplin pour les jeunes artistes.

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Pour revenir à l’album, tu dis dans toutes tes interviews que tu as fait cet album spontanément. Comment tu l’as calculé ?

Je l’ai fait sans calcul justement. Le seul calcul, c’était à la sélection des titres. « Enfant Soldat » était un thème assez lourd, dans le sens assez triste. Là, j’ai envoyé toute ma rage. Je voulais me relâcher un peu, partir sur une thématique plus relaxe mais toujours fidèle à moi. La ligne directrice, c’était d’arriver en studio les mains dans les poches, et de ressortir avec un ou deux morceaux.

Tu n’as pas eu de souci avec cette pochette ?

Je pensais que j’allais avoir des emmerdes, mais en fait non. C’est les gens qui ont peur. C’était un risque (NDLR : d’incitation à la consommation), assez explicite, mais pour l’instant ça se passe bien. La beuh est là, disponible, tu peux choper ta petite weed au Leclerc ou à la FNAC du coin ! Tu peux rouler ton petit joint sur un tas de grosse beuh, c’est sympa pour les fumeurs.

Tu vends également des feuilles à rouler à ton effigie. Que se passe-t-il ? Tu es récemment devenu un gros consommateur ?

Je suis consommateur, après beaucoup…  Ouais l’album est vachement sur la beuh. C’est une métaphore : quand je vois la beuh, je ne sais pas pourquoi mais ça me fait penser au rap. Je me dis qu’on devrait écouler nos CDs et nos t-shirts comme les mecs qui écoulent leur marchandise. Entre l’inspiration que ça procure et le marché parallèle. On s‘est retrouvé à partir en Suisse avec 1000 CDs de « La vie de rêve » dans le coffre, à esquiver les douanes comme si c’était de la beuh, parce qu’au final si tu te fais péter, tu vas payer 1€ ou 2€ par CD, tu as niqué tout ton bénef’. Tu dois être malin dans ton business comme si t’étais un dealer.

« Tu peux choper ta petite weed au Leclerc ou à la FNAC du coin ! »

Ça t’est déjà arrivé ?

Ouais ça nous est déjà arrivé à l’époque d’Ulteam Atom. On allait en Suisse, on avait fait des maxis promotionnels, on s’est fait attraper à la douane et ils nous ont fait payer. Ils nous ont fait payer des maxi gratuits qu’on donnait pour les radios ! Ça me fait penser au trafic, et c’est exactement la même chose que la dope : tu dois faire la promotion de ton produit, tu dois trouver des réseaux, tu dois trouver des distributeurs…  Le parallèle était facile à faire.

Parle-nous de ta rencontre avec Squat et de ta tournée mondiale avec lui.

Quand j’étais au Brésil et que j’enregistrais mon album (Illégal Muzik), beaucoup de gens me parlaient de Rockin Squat et Pyroman (NDLR : Pyroman, peu reconnu en France a fait disque d’or au Brésil…avec un album en français). Là-bas, ils ont beaucoup d’amour pour le hip-hop français. J’ai envoyé un message à Squat sur Internet pour lui dire « Respect, je suis au Brésil, on me parle beaucoup de toi ». Il m’a répondu sur le moment, mais sans plus, on n’a pas spécialement gardé contact. Et plusieurs années plus tard, il est revenu vers moi en me disant qu’il avait vu mes clips au Brésil, il avait vu mon travail et qu’il était super intéressé pour travailler avec moi. Voilà, ça s’est fait naturellement. Je lui ai dit que ça tombait bien puisque je venais de faire un morceau qui s’appelait « Flashback », old school-new school. Je lui ai dit « Je t’envoie l’instru » et deux jours après il m’a envoyé le couplet, il avait posé une grosse claque. C’est un mec super spontané, il n’est pas dans le calcul. On s’est tout de suite entendus. On a fait une centaine de dates, pour moi ça a été un peu comme une école. Il faut remettre les choses dans le contexte, mais Assassin c’est le premier groupe indépendant à avoir fait disque d’or. Quand tu vois aujourd’hui la machine que c’est : des tours bus, des festivals de 30 000 personnes, des merchandisings incroyables…  Ça te fait comprendre que la maison de disques c’est vraiment pas une finalité. On a fait France, Belgique, Amérique du Sud… C’était une bénédiction parce que c’est tombé dans un moment où j’étais en pleine réflexion. Il m’a fait croire en mon rêve d’indépendance. Quand j’ai bossé avec des labels comme Tallac ou Livin Astro, c’est la crème de la crème de l’indépendance.

Donc c’est le Brésil qui vous a rapprochés…

Ouais, c’est le Brésil qui nous a eus. Après, on a 1001 points communs. On cherche plus ce qui nous rapproche que ce qui nous différencie.

Vous parlez portugais ? A quand un morceau en portugais ?

Je suis tellement à l’aise avec le français que j’ai peur de faire des caricatures dans les autres langues. Je ne pourrais que faire des passages. Mais faire tout un couplet en portugais… Ça serait un truc à faire, mais pour ça faudrait que je sois au Brésil en train de ressentir la vibe.

Tu tâtes le ballon toi ?

Pas trop. Un peu à l’époque…

L’époque Thierry Henry aux Ulis ?

Plutôt de la génération de Patrice Evra. On l’a vu jouer, c’était notre gars, notre frérot. On pensait qu’il allait percer en tant qu’attaquant, il dribblait tout le monde, il marquait v’la les buts ! Maintenant il a tout niqué en tant que défenseur, il est à Manchester United. Ça tue. Y’a toute une génération qui arrive, Yaya Sanogo à Arsenal, Martial à Monaco. On a une ville de fous. Ça leur a donné une niaque aux petits de dire « Je suis du quartier de Thierry Henry, de Grodash, de Diam’s ou de Sinik ».

Qu’est-ce que tu penses des médias rap ?

Je trouve que c’est un gros gâchis. Ça manque de contenu. Y’a que des repostes et des « Vous en pensez quoi ? » Ça manque de créativité. Les mecs interviewent des MCs qui font des millions de vue, mais leurs interviews font quelques milliers. C’est cool qu’il y ait plein de sites, mais c’est souvent du contenu emprunté : y’a plus de reportages, plus de chroniques…

Y’en a sur Le Bon Son !

Y’en a sur Le Bon Son, heureusement ! Mais c’est trop rare. Vous avez fait une chronique du Pan Piper, vous êtes les seuls. Pourtant tout le monde était là, y’avait des artistes qui ont une visibilité de dingue… mais personne se prend la tête d’écrire un petit papier. Prenez exemple sur Le Bon Son les gars !

Je t’ai pris beaucoup de temps là. Le mot de la fin ?

Big UP Le Bon Son ! Fouinez et cherchez le bon son ! Faut aller chercher les bons bails, faut pas se décourager parce que ce qui passe à la radio n’est pas vraiment représentatif de notre mouvement.

Bandana & Purple Haze : disponible depuis le 31 mars.

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