Nemir : l’interview « Ailleurs »

Nous avons contacté Nemir il y a quelques semaines, pour qu’il nous parle du titre “Wake up”, présent dans 10 Bons Sons en septembre 2012. Et petit à petit, nous en sommes venus à parler de son EP à venir (“Ailleurs”, sortie le 5 novembre), de son flow, de sa façon de faire de la musique, de son goût pour les connexions… de quoi publier une interview en somme. Voilà le résultat :

Le Bon Son : Ton EP « Ailleurs » sort bientôt, il contiendra combien de titres ?

Je sais pas encore, moi j’ai tendance à travailler jusqu’au dernier jour. Comme je suis un mec indécis jusqu’à la dernière minute, quelque part je suis comme un espèce de funambule sur un fil. Je sais jamais si je vais tomber à gauche ou à droite jusqu’au dernier moment. Mais au minimum y’aura neuf titres.

Un gros EP donc…

Ou pas, parce que j’ai une façon d’aborder la musique qui est différente, je laisse beaucoup d’espace à la musicalité. Y’a un parti pris hyper spécial dans l’EP, j’essaie de trouver un juste milieu entre les paroles et la musique. Pour ceux qui adorent le rap, les textes hyper pleins et les gros couplets, ils vont trouver ça pas assez. Et pour ceux qui aiment la musique et qui aiment pas trop le texte et le rap, ils vont peut-être trouver ça un peu trop. Donc j’essaie de trouver un juste milieu, de faire des textes intenses, mais super courts, et aussi de laisser énormément de place à la musicalité.

Et on retrouvera donc sur cet EP les titres « Ailleurs » avec Deen Burbigo, et « Wake up » avec Alpha Wann. Y’aura-t-il d’autres invités ?

Gros Mo, le mec de mon crew : Next Level Team. Et y’aura Taipan, Kenyon, et Greg Frite sur un même morceau.

On te voit souvent faire des featurings, tu as été à plusieurs reprises « la bonne connexion du mois » dans les 10 Bons Sons, parle-nous un peu de ce goûts pour les collaborations :

Je suis un artiste solo à la base, avec un état d’esprit de groupe, même si c’est un peu paradoxal. C’est pour ça que je multiplie les connexions, même si je fais beaucoup de morceaux solos aussi. En fait c’est moins ennuyeux de faire des morceaux avec des gens que je kiffe. Je trouve ça beaucoup plus amusant et intéressant de partager ma vision de la musique avec un autre artiste qui en a une autre, et d’essayer de trouver un point fédérateur.

Comment s’est faite la connexion avec Alpha Wann pour « Wake up » ?

Je suis assez axé sur le terrain, les open mics, les freestyles. Mon plaisir le plus intense est dans les moments de freestylerie. Des mecs comme Alpha Wann, Dixon ou Deen Burbigo c’est des mecs que j’ai souvent croisés dans les endroits où j’allais pour freestyler, et de là est née une espèce d’amitié artistique. C’est pas genre j’envoie un mail à un mec que je connais pas, pour lui demander de poser sur la prod. On avait réalisé le morceau en entier avec En’Zoo [le beatmaker ndlr], et y’avait comme un espèce d’espace de libre dans le morceau, et on avait pensé à Alpha Wann. Et quand il l’a entendu il a dit : « C’est un morceau de ouf, j’veux poser ! » Il a eu une espèce d’engouement pour le morceau, il a écrit direct et a posé dans la même journée, à Paris.

« Je suis assez axé sur le terrain, les open mics, les freestyles. Mon plaisir le plus intense est dans les moments de freestylerie. »

Peux-tu nous parler de la façon dont tu as mis en image Perpignan sur le clip ?

L’idée de départ c’était d’être le plus fidèle possible à l’image qu’on voulait véhiculer avec le morceau : le côté soigné, dans le choix des lieux par exemple avec des sessions de repérage avec le réalisateur (Valentin Petit). À Perpignan y’a comme une spécificité au niveau des communautés. On a tourné dans le quartier Saint Jacques, le quartier gitan dans lequel j’habite, avec un angle un peu différent de ce qu’auraient pu faire d’autres. Je voulais mettre en évidence l’environnement dans lequel je vis, et pas forcément le côté folklorique.

T’as une façon de te poser bien particulière, c’est quelque chose que tu travailles beaucoup ou ça te vient naturellement ?

Alors je pars toujours sur une base de spontané, mais que je retravaille après. Parce que si je reste dans le spontané, y’a aussi de l’imprécision. Par contre ce qui est intéressant dans la spontanéité, c’est l’impact et l’intensité. Par exemple, le couplet de « Wake up » je l’ai d’abord posé en yaourt. Y’a des moments où En’Zoo me fait écouter un beat, ou une idée de beat, et j’ai tout de suite la trame mélodique et le flow. Donc il allume le micro, et j’enregistre mon flow de façon très spontanée, sans réfléchir, et en une prise. Et tout de suite, autour de cette spontanéité, j’essaie de construire et de rendre le truc un peu plus consistant. Mais ça part toujours d’une idée hyper spontanée. Et le flow dans « Wake up » part d’un yaourt parti comme ça, et ensuite j’ai greffé des mots qui ressemblaient au yaourt, et j’ai reposé. On retravaille donc la spontanéité plus précise pour gommer certaines imprécisions.

Derrière cet EP, y’a un autre projet de prévu ?

Oui. Y’aura « Next Level 3 », parce qu’on en a pas fini avec les Next Level ! Y’a donc le dernier volet, le « Next Level 3 », qui sera dédié à toute la team en fait : Gros Mo, Carlito, et Les Petits Boss qui font partie de l’équipe, et En’Zoo en tant que beatmaker. Ça sera dédié à tout le collectif.

Tu penses à un album pour plus tard ?

Bien sûr. Après pour moi c’est pas une finalité. J’attends d’être prêt, qu’un public se constitue aussi autour de ce que je fais, et au moment voulu, bien sûr que je livrerai un album. Mais je vais attendre que les choses soient plus justes. Parce que sortir un album juste pour assouvir l’envie d’en sortir un, je trouve ça un peu égoïste. Et j’attendrai jusqu’au moment où je sentirai qu’un public s’est constitué autour du registre dans lequel je m’inscris, et qu’il y a une espèce de demande. Et à ce moment-là un album sera livré oui, avec plaisir.

Des scènes à annoncer pour bientôt ?

On a une super grosse tournée, on a signé chez le grand tourneur « Furax », qui est un grand nom dans le milieu des tourneurs. Donc là, si je me trompe pas, on a à peu près 25 dates en deux mois / deux mois et demi, ce qui est énorme. Et c’est une très bonne chose.

« Ailleurs » : disponible à partir du 5 novembre

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