Live Report : Stick, L’uZine, Davodka, Paco à la Dynamo (Toulouse)

Le 28 novembre 2014, la Dynamo à Toulouse ouvrait ses portes pour un plateau « rap français » de choix. Ne faisant pas les choses à moitié, l’association La Doxa, responsable de l’organisation, nous avait programmé quatre noms pour quatre heures de rap non-stop : Stick, L’uZine, Davodka et Paco & Arsel MC. Un plateau de folie qui annonçait une soirée bouillante !

Stick

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C’est Stick accompagné de son acolyte Pedro dans Parazit, ainsi que de Rahma le Singe de la Droogz Brigade qui ouvraient le bal. Habitué de la scène toulousaine, Stick nous présentait son album en solo en nous prévoyant un setlist sans surprise. Entrés sur scène le visage cagoulé de la même manière que dans le clip « Dégénérés », les trois rappeurs ont rapidement fait monter la température dans une Dynamo chaude et prête à en découdre. Le public répondait déjà présent en masse peu avant 21h, cela laissant présager une soirée riche en transpiration et en effusions vocales. Un set à l’image de l’album et si on pouvait avoir quelques doutes sur certains sons plutôt longs quant à leur effet en live, inutile de dire que Stick a su les dissiper rapidement. Bien dynamisé par la présence des différents featurings de l’album, la scène a vu défiler Sad Vicious (Droogz Brigade), Goune et Melan qui sont venus se joindre aux trois comparses déjà présents. Des sons comme 31000 ou Mohammed Mehrap permettaient au public de se reposer quelque peu mais n’ont jamais fait redescendre l’ambiance. Le devenu classique « Dégénérés » et « J’aurais pu » ont préparé le public pour le final « Pluie de Sang ». Final en apothéose pour un concert qui n’aurait pas pu mieux se dérouler pour le gang de Crazy Mother Fuckers Records. Le public était chaud pour L’uZine !

L’uZine

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Les ouvriers de L’uZine nous venaient de Montreuil. La réputation de La Dynamo n’étant plus à faire à Paris, c’est avec une très forte envie de se produire sur la scène toulousaine que les ouvriers sont arrivés. Quelle meilleure scène pour des ouvriers qu’une Dynamo ! Inutile de dire qu’ils n’ont pas été déçus ! Tony Toxik, Cenza et Tonio Le Vakeso , les trois rappeurs, accompagnés pour l’occasion de DJ Keshkoon, sont entrés sur la scène dans une ambiance bouillonnante. Tellement bouillonnante qu’ils ont réussi à faire pogoter une partie du public après quelques sons ! « Où sont mes cailleras ? » donnaient à ceux qui ne les connaissaient pas un avant-goût de ce qu’allait être ce concert. A l’image de leurs textes et de leur univers, les ouvriers font mal quand ils sont sur scène ! « Mange tes morts » ou « Pression » sont d’une efficacité redoutable en live. Le public backe tout, bien aidé par les MC’s. Quant à des sons comme « Laisse-les » ou « Besoin de personne », ils ne peuvent laisser indifférent dans un mélange de violence verbale et sonore qui donnent envie de sauter sur l’auditeur de devant. « Quand t’entends » L’uZine, ça ne rigole pas !  On se doutait que c’était un groupe fait pour la scène, on en a eu la confirmation !

Davodka

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A la suite de tout cela est arrivé Davodka. Il fait alors 30° dans la Dynamo et la bière coule à flot. Accompagné de Mano (L’Art Mature) et Salo et exceptionnellement de DJ Swed, Davodka a su tirer profit de la chaleur ambiante afin de se mettre le public dans sa poche. Ce n’était pas trop difficile puisqu’une partie du public semblait venir en connaissance de cause tant les backs en provenance de la fosse étaient importants. Dès le démarrage, le fameux « Un poing c’est tout » pose les bases et annonce la couleur. Sur scène, le flow rapide de Davodka fait mouche et le public ne peut qu’être sensible à la performance du MC. En solo ou en featuring avec ses deux backeurs, Davodka enchaîne et le public n’a pas le temps de se refroidir. En passant en revue sa discographie, le public a droit à des extraits de « Un poing c’est tout », « L’art tisant » ou encore la « Compil’epsie ». Un set diversifié allant de « Sueurs froides », « Le mur du son » jusqu’à « La der des der » qui témoigne du fait que Davodka varie de plus en plus sa palette sonore, trouvant son aise dans un rap rapide et technique qu’il marie parfaitement à son univers. De telle sorte que les chanceux présents auront pu entendre en exclusivité (quasiment entièrement) La poignée de punchlines prévue pour bientôt… mais parce que Davodka avait décidé de venir mettre l’ambiance dans la fosse, le micro a connu quelques dysfonctionnements. En bref, une soirée hyper chaude pour Davodka avec un public de dingue ! Ce n’est pas à ce concert-là que la réputation de La Dynamo sera remise en cause, elle continuera jusqu’à la fin à impressionner les parisiens !

Paco

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Pour preuve, Paco semble définitivement apprécier le public toulousain puisqu’il s’agissait de son deuxième passage en quelques mois et de son quatrième en un an. La sortie de l’album Paco-errant ayant eu lieu entre temps, « L’Ancien » nous a gratifié d’un show aux couleurs de son album. Accompagné d’Arsel MC et de Melan (Omerta Muzik) qui avait envie de faire le DJ (on regrettera l’absence de Mani Deïz qui ne pouvait être présent), avec un public chauffé à bloc après déjà trois heures de concert, Paco avait pour mission de clôturer le show. Comme d’habitude, le rappeur montreuillois nous a gratifiés d’un set sans surprise, certainement moins dynamique que les trois artistes précédents, mais qui n’a pourtant eu aucun effet narcotique sur le public. Avec des titres comme « Grande gueule » en ouverture, puis « On est ou là ? », « Bolosse?s » ou encore « France d’en bas », Paco ne pouvait que ravir le public. Il s’est même permis de nous raconter une histoire sur « Putain de joint », terriblement efficace sur le public ! Enfin, parmi tant d’autres, le classique « La bonne blague » pour conclure sur « Dialogue de sourds » nous faisait déjà regretter le fait que la fin de soirée approche. Sauf que c’est à ce moment-là que Paco appela les artistes de la soirée au micro.

Freestyle final

Comme toute bonne soirée à la Dynamo, les différents protagonistes du concert sont invités à monter sur scène pour le freestyle final. Enfin, ce sont eux qui commencent, parce que les différentes têtes de la scène rap toulousaine apparaissent rapidement sur la scène. Souvent bordéliques mais jouissifs, ces moments nous rappellent que la scène rap est avant tout un moment de partage. Difficile de ne pas kiffer quand on voit tous les artistes rapper ensemble sur une même instru. Swed reprenant les commandes derrière son pc, on était parti pour une heure de rap en plus. Fresh (dont on attend le morceau avec Furax) a fait son apparition, sans oublier Sendo, Selas ou Melan qui s’essayèrent au slam avec succès en sautant dans la fosse. Toxine qui m’accosta (!) était également présent (on pourra d’ailleurs regretter le fait qu’il n’ait pas voulu faire une démonstration de ses talents de comique au micro…). En bref, un joyeux bordel typique de la Dynamo pour finir un concert qui restera dans les mémoires de tous ceux qui y ont participé.

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Pour conclure, il faut souligner que sans les nombreux activistes qui rendent ces soirées sont possibles, rien n’existerait. La Doxa fait partie de ces associations qui agissent dans l’ombre et promeuvent le rap français underground quand ils en ont la possibilité. L’organisation d’un concert n’est pas de tout repos, entre l’événement lui-même, et tous les à-côtés que celui-ci comporte : gérer la salle, vente des billets, nourriture et logement pour les artistes. Sans toute cette organisation, il serait impossible pour les rappeurs de réaliser des prestations d’une telle qualité. Ce dernier paragraphe simplement, comme dirait L’Hexaler, « en hommage aux activistes et aux piliers du hip-hop » !

Un grand merci à Koala Pictures pour les photos que je vous invite à aller regarder sur l’album facebook, à Rémi pour ses vidéos et à La Doxa pour l’accueil et l’organisation.

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