Sako – De Taxi à « Une vie », l’entretien « 10 Bons Sons »

De son début de carrière fulgurant à ses activités de parolier pour la chanson française, en passant par sa discographie avec Chiens de Paille, son actualité et son rapport à l’industrie musicale, Sako a accepté de revenir sur son parcours en 10 morceaux.

1 – Chiens de Paille – Maudits soient les yeux fermés (Taxi, 1998)

C’est mon premier vrai titre sorti professionnellement. La petite anecdote que j’ai là-dessus, c’est que ça part d’un morceau qui n’avait qu’un couplet à la base. Je venais de rencontrer Akhenaton un mois auparavant, la petite maquette de trois titres qu’on lui avait fait écouter la première fois lui avait plu et il nous avait conviés à repasser le voir chez lui à Marseille pour parler d’un projet en commun. Moi j’avais recommencé un nouveau morceau, je voulais lui montrer que ce n’était pas parce qu’il nous avait dit ça qu’on s’endormait sur nos lauriers. Donc j’avais continué à faire des morceaux, celui-là n’avait qu’un seul couplet, et quand il l’a entendu il m’a dit : « Celui-là tu vas finir le texte, tu vas faire un deuxième couplet et un refrain et moi je vais faire la musique. En ce moment je bosse sur la bande originale d’un film qui a une couleur assez fun, c’est une comédie. Ce morceau-là est assez sombre et ça pourra faire un bon contre-pied. » Moi je lui réponds que je préférerais rentrer en studio avec lui plutôt que de commencer tout de suite, le voir travailler, apprendre… Et lui me répond : « La meilleure façon d’apprendre c’est de faire, et dans 15 jours on est en studio, je t’envoie la musique et on enregistre. » Au moment où on enregistre le truc on n’a pas de nom de groupe, moi je n’ai pas de nom de scène puisque jusque là on ne faisait de la musique que pour nous, des titres qui nous plaisaient et qui nous parlaient. On ne s’était jamais dit qu’on allait démarcher une maison de disque ou sortir des disques… Puis un mois plus tard c’est sorti et il s’en est vendu 600 000.

Ton premier titre qui sort sur un disque c’est directement un carton donc…

C’est ça, exactement. C’est les hasards de la vie.

C’est un morceau qui revient souvent quand on parle de Sako ou de Chiens de Paille. As-tu encore des retours aujourd’hui ?

Oui bien sûr. Je le joue toujours sur scène, et c’est marrant de voir que le temps passe et que des gens de 15 ou 16 ans au premier rang qui étaient tout juste nés quand le titre est sorti connaissent les paroles par cœur. Tu te rends compte que c’est un titre qui traverse les époques et les générations. Au final ça va au-delà du rap, il touche vraiment à quelque chose qui tient de l’âme des gens.

La même année tu apparais sur un titre de l’album de Freeman, tu participes aussi à Opération Freestyle de Cut Killer. Tu rentres directement dans la cour des grands.

Ce titre-là nous a placé sur l’échiquier national tout de suite, et Cut Killer a été le premier à nous contacter. Quand il a entendu le titre de Taxi il s’est demandé : « C’est qui ce mec-là ? » Il nous a contacté directement, en nous disant qu’il faisait Opération Freestyle, et qu’il aimerait qu’on soit dessus avec d’autres mecs du Côté Obscur. Quand bien même on avait fait ce titre qui tournait beaucoup en radio, on restait un groupe inconnu. Et à l’époque comme aujourd’hui, quand tu veux placer un artiste émergent tu le fais featurer avec des artistes plus connus. Donc ils nous ont fait faire un titre avec les mecs du 3ème Oeil qui à l’époque étaient beaucoup plus installés que nous, ce qui a donné le titre « Eclipse ».  Cut a été le premier à être venu pour nous demander de travailler avec lui.

2 – Chiens de Paille – Comme un aimant (Comme un aimant, 2000)

Je me souviens du jour de studio pour ce morceau-là : c’était le 31 mai 1999. C’était pour moi un gros challenge parce que quand on a fait la première réunion avec Chill et tous les autres groupes, il nous a dit qu’il a fait son premier film et que c’est nous, tous les membres des 11 groupes de La Cosca, qui allions faire la B.O, et que nous allions croiser nos plumes avec des artistes américains. Au début étaient annoncés des gens comme Nas, Ghostface Killah, Barry White… Et moi je me demandais ce que j’allais faire à côté d’eux, je pensais qu’on allait se faire écraser. Donc j’avais une grosse pression, et à la fin de la réunion, Akhenaton m’en met une supplémentaire en me disant qu’il aimerait que je fasse le thème principal du film, soit la partie la plus importante. Et quand il m’a dit que la musique serait composée par Bruno Coulais je me suis encore plus chié dessus. Pour l’enregistrement j’ai eu de la chance, j’étais tout seul avec Eric Chevet et l’ingénieur, donc on a pu poser tranquillement comme il a fallu.

C’est un très bon souvenir parce qu’un très gros challenge de poser sans gâcher la mélodie magnifique et les arrangements de Bruno Coulais, tout en faisant un truc qui pèse. Et puis surtout on sortait du succès de Taxi et il fallait enfoncer le clou, ne pas décevoir. Après à l’époque je n’étais pas dans ces considérations-là, il fallait d’abord que ça me plaise à moi. Je me souviens que j’ai eu une bonne quinzaine de jours pour écrire, et je me donnais des objectifs quotidiens. C’était en plein festival du film à Cannes, et je m’étais donné une semaine pour chacun des couplets, avec un jour off pour aller voir un film le samedi entre les deux couplets. Le refrain je l’ai écrit la veille du studio, dans l’urgence parce que c’est un bon moteur.

Le morceau « L’aimant » d’Akhenaton a-t-il influencé ton écriture ?

Pas du tout. Il m’avait fait voir un premier montage du film tout seul dans une pièce. J’avais l’histoire du film et je devais faire un truc en rapport à ça. Le morceau « L’aimant » n’a rien à voir, et je me suis fait fort d’occulter ce genre de trucs pour essayer de faire un truc propre à moi. Le film m’avait fait penser à « Rocco et ses frères » avec Alain Delon et Annie Girardot, et j’ai plus pensé à ça qu’à autre chose pour ne pas trop coller aux codes du hip hop et essayer de faire un morceau différent.

3 – Chiens de Paille feat. Napalm – Freestyle Napalm (Mixtape 1001 Fantômes, 2001)

C’est Veust… Les scratchs c’est Elyes…

C’était sur la mixtape 1001 Fantômes juste avant la sortie de l’album.

C’est marrant que tu me parles de cette mixtape, je suis retombé sur un exemplaire en faisant du rangement chez moi il y a deux jours. A l’époque on faisait des « snippet tapes », qui contenaient des morceaux extraits de l’album pour présenter le truc aux gens et leur donner un avant-goût. C’était l’équivalent des morceaux qu’on offre quand les gens précommandent sur iTunes.

J’étais passé à côté à l’époque, j’ai découvert son existence en préparant l’interview. J’ai choisi ce morceau parce qu’on y retrouve Napalm avec Coloquinte, Mic Forcing, Akhenaton…

C’était l’époque où on était avec La Cosca, on était des fanatiques du lyricisme, de la rime à cinq pieds, du placement mathématique… L’école New-Yorkaise. Après ça s’est décalé sur San Francisco, puis sur Los Angeles. On écrivait toute la journée, on faisait des concours de rimes. Cette émulation autour de la plume plaisait à Akhenaton, il était lui aussi de cette école-là. Donc on s’est dit qu’on allait faire un projet tous ensemble. L’avantage d’être signé sur le label d’Akhenaton, c’est que quand tu as une idée tu peux la mettre en œuvre tout de suite, parce qu’il y aura forcément un projet qui y correspondra. Là en l’occurrence il y avait Les rivières pourpres, un film de Mathieu Kassovitz, qui voulait absolument une bande originale inspirée par le film. Il en a parlé à Akhenaton et on a fait l’EP Napalm. C’était le premier disque officiel du collectif. Il n’y en a pas eu d’autre derrière parce qu’on s’était dit que pour asseoir le nom, il fallait que chaque entité s’asseye individuellement. On en a reparlé en septembre dernier avec Samm, le temps a passé, l’envie est toujours là, chacun a fait son chemin et a acquis son expérience. Donc c’est quelque chose qu’on a dans les tuyaux, même si on ne s’y est pas encore attelé. Samm, Veust, moi… On est une grosse partie à être motivé.

4 – Chiens de Paille – Le dos courbé (1001 fantômes, 2001)

J’ai une anecdote marrante sur celui-là, c’est que l’instru tourne sur un nombre de mesures impair, ce qui fait que quand j’arrivais en fin de couplet, pour tomber sur le refrain je m’arrachais les cheveux. Ce titre était compliqué dans l’écriture par rapport au sujet. Ça soulève les origines de mon père et de ma famille, ça me tenait à cœur et je ne voulais pas le traiter n’importe comment. Il y a donc eu beaucoup de discussions en amont avec mon père et ma famille pour comprendre plein de choses. Et après ça a été un autre Everest au niveau rythmique parce que dans la structure du morceau c’était super compliqué de se poser de manière logique sans choquer l’oreille de l’auditeur. Au final je pense que c’est un morceau qui reste dans la tête des gens. Il y a un truc qui les accroche, pas forcément par rapport au morceau. Je pense que c’est plutôt cette complexité rythmique qui les choque l’oreille inconsciemment.

Un morceau issu de votre premier album, 1001 fantômes. Quels sont les autres titres qui reviennent souvent ?

Le morceau « 1001 fantômes », « Un bout de route » avec Akhenaton, « Un de ces jours »… En fait sur cet album il y a beaucoup de morceaux qui ont plu à plein de gens, ce ne sont pas tout le temps les mêmes, mais est-ce qu’il y en a qui reviennent plus que d’autres ? Oui, il y a le morceau « Références », qui n’est pas un de mes préférés mais qui revient souvent.

Moi c’est un de mes préférés.

J’ai vraiment eu beaucoup de mal à le faire. Je ne sais pas pourquoi, il y a des périodes pendant lesquelles tu arrives moins bien à écrire. J’avais l’impression que ce morceau-là était fait des chutes des autres. Quand je le mettais à côté des autres je ne le trouvais pas au niveau. C’était entre moi et moi-même, mais j’ai une impression d’inachevé, je ne suis pas arrivé là où je voulais aller. Je me dis toujours que l’objectif dans l’écriture, c’est d’arriver à réduire l’espace qu’il y a entre ce qu’on a dans la tête et ce qu’on arrive à poser sur la feuille. Et là en l’occurrence, je trouve l’espace très grand.

Cet album vous a-t-il ouvert des portes ?

Oui, et en même temps non. Oui parce qu’il a eu un énorme succès d’estime. On a eu la reconnaissance de tout le rap en France, et même au-delà. Grâce à cet album j’ai fait une tournée en Europe, j’ai pu faire des featurings avec des artistes allemands, espagnols, italiens, polonais, suisses, belges, canadiens… Et a contrario, à l’époque on a fait Taxi qui a eu le succès qu’on lui connait, suivi de Comme un aimant, qui est aussi un gros succès, on a toutes les maisons de disques qui nous ouvrent grand leurs portes parce qu’ils attendent l’album avec impatience et veulent nous signer. Ils s’attendent tous à ce que je fasse un album avec quinze fois « Maudits soient les yeux fermés », ou quinze fois « Comme un aimant ». Sauf que moi je n’étais pas du tout dans cette optique-là, je voulais faire le rap que j’avais envie de faire, et Akhenaton l’avait très bien compris.

Quand l’album est arrivé, il était très hip-hop, très technique, pas du tout commercial. Il y avait des structures comme sur « Un de ces jours » où tu as un refrain qui arrive au bout de deux minutes après un couplet de 40 mesures super dense. Toutes les maisons de disques ont fermé leurs portes les unes après les autres parce qu’ils trouvaient l’album trop pointu, trop obtus, et pas assez commercial. Donc oui cette complexité d’écriture et de production nous a permis d’acquérir le respect des autres musiciens, des DJ’s et de la presse. Mais en même temps il nous a fermé les portes de l’industrie commerciale qui cherche du single et du morceau facile.

5 – Chiens de Paille – Prisons « Nouvelle version » (Sincèrement, 1998)

C’est la version de Tefa et Masta du titre « Prisons ». C’est dans Sincèrement, le deuxième album, en 2004. On a tout bien huilé, on a enregistré l’album, tout roule, IAM nous emmène avec eux pour faire les premières parties sur la tournée des Zéniths pour Revoir un printemps au mois de mai, et l’album devait sortir en juin. Le même mois, on nous le fait retirer des bacs à cause du sample de « Prisons » pour lequel on n’a pas l’autorisation. Je ne rentre pas dans les détails parce que l’histoire est longue et obscure, mais c’est en fait un dégât collatéral qui correspondait à un autre problème ailleurs. Bref, en août je me retrouve au chantier à faire des saignées dans les murs avec un pote qui avait une entreprise d’électricité. Il n’y avait plus d’oseille qui rentrait, plus de taf, il fallait retourner mettre les mains dans la merde.

Vous avez quand même sorti une deuxième version de l’album Sincèrement

Oui, 14 mois plus tard, mais tout le buzz était retombé, il n’y avait pas de budget pour faire la promo. On l’a ressorti pour pouvoir dire qu’on avait sorti un deuxième album, mais de façon très confidentielle.

Suite à « Prisons », vous avez été dégoûtés du sampling ?

Du sampling non, mais de l’industrie oui. Le mec, au moment où il nous attaque il ne vend plus un disque. S’il avait géré la chose de manière intelligente, il aurait accepté notre proposition de rajouter son nom comme co-compositeur et de faire la promo avec nous. Il aurait pu faire un remix même, vu que ça reste un artiste. On avait même vu la possibilité de partager avec lui tout ce que le morceau allait pouvoir générer en termes d’exposition. Pour un mec d’un cinquantaine d’années qui ne faisait plus de musique et vivait à Monaco, ça aurait pu être une sorte de « revival ». Le mec était plus attiré par l’oseille qu’autre chose et il a refusé, ce qui est dommage.

Ce deuxième album est encore plus soulful que le premier.

C’était l’époque des Kanye West, Diplomats, Cam’ron, Juelz Santana, Just Blaze. Blueprint de Jay-Z sort au moment où on sort notre premier album, et nous met une gifle. On a été très influencés par ces productions très soul.

Dans quel état d’esprit vous vous trouvez après le retrait du disque dans les bacs ?

Dans ma tête c’était fini, ce que le mec demandait était énorme, et je me suis dit qu’Akhenaton n’allait jamais nous suivre sur ce coup-là. Le seul truc qui faisait qu’on avait gardé la patate c’est qu’on se disait que même si « l’aventure » prenait fin ici on avait toujours notre studio, on faisait toujours du rap. C’est la vie et ça avait été très bien jusque là. A côté de ça, on a fait un street album avec des morceaux qu’on continue à faire de ci de là, et Akhenaton nous rappelle en septembre, trois mois après le retrait de notre album. Il nous dit qu’il n’y a rien de changé, qu’on a toujours notre place au sein du label, et que des problèmes de samples pour des morceaux il en a eu des tonnes avec IAM, même si ça ne s’était jamais passé aussi violemment que pour nous. Il nous propose de faire un concert à L’Usine à Paris avec lui et d’autres groupes de La Cosca pour la sortie de la Nintendo DS. Donc on part à Paris pour une sorte de show case croisé où chacun fait un ou deux morceaux. Il y avait Oxmo, Diam’s, plein de gens…

Dans les loges on rencontre Tefa dont on connaît juste le travail, et il nous dit : « Ouais les mecs j’ai entendu parler de votre histoire pour le sample, j’ai envie de vous aider à vous relever, si vous voulez on fait un disque ensemble. » Je lui réponds qu’on n’a plus de budget, que tout est parti dans le procès, et qu’on a juste un street album qu’on voulait vendre comme ça de la main à la main à la fin des concerts. Il nous répond que ça tombe bien parce qu’il a un nouveau mode de diffusion des disques, une prise de risques à tenter ensemble si on est d’accord : vendre le disque dans les kiosques. Je le regarde avec des gros yeux ronds. Il me dit que ses studios sont à notre disposition pour finir le truc ensemble. On fait un accord avec La Cosca qui nous laisse partir bosser avec Tefa le temps de ce street album, et puis ça va exploser : on va en vendre 30 000 dans les kiosques plus 5 ou 10 000 dans les réseaux classiques. Ça nous remet dans le paysage et c’est dans ce Tribute qu’on fait le morceau « L’encre de nos plumes » avec Oxmo, Veust et Akhenaton et son clip en noir et blanc qui devient un clip classique du rap français. On est de nouveau dans la course.

6 – Chiens de Paille feat. Akhenaton – 18/12/97 (Tribute, 2005)

C’est le morceau dans lequel je raconte comment j’ai rencontré Akhenaton, tout ce qui s’est passé dans le détail. J’entendais des histoires qui se racontaient à gauche à droite, et je me suis dit que j’allais raconter la vérité pour y couper court. C’était à une époque où il y avait beaucoup de storytellings, j’étais à l’affût de ce que faisait Oxmo, je trouvais ça très beau. Pour Akhenaton, si je ne devais retenir qu’un seul titre de sa discographie ce serait « Le soldat » : ce titre m’appris à construire un morceau, à raconter une histoire. Il te fait voyager, c’est un film pour aveugle, sur un magnifique sample de Charles Mengus. Un chef d’oeuvre. C’était resté et je m’étais dit qu’il fallait que je fasse mon morceau à moi, mon « Soldat ». Et finalement quoi de mieux qu’une histoire vraie, mon histoire ? J’ai la chance d’avoir cette belle histoire dans mon bagage, je vais la raconter. Akhenaton m’a fait le plaisir de rajouter un couplet à la fin, ce qui fait qu’en plus j’ai la validation du boss.

7 – Chiens de Paille feat. Veust Lyricist, Oxmo Puccino & Akhenaton – 18/12/97 (Tribute, 2005)

Je n’avais aucune contrainte commerciale pour Tribute, on faisait ce qu’on voulait. J’avais un petit pupitre et un micro dans mon sac à dos et j’allais voir les artistes dont j’appréciais le travail, en leur demandant simplement : « Si tu demain tu dois rendre au rap ce qu’il t’a donné au travers d’un couplet, d’un refrain ou d’un morceau, qu’est-ce que tu ferais ? » Tous les mecs ont tout de suite compris le concept de Tribute. Je me souviens que pour le couplet de « L’encre de nos plumes Remix », j’ai enregistré Oxmo sur le tournage du clip « Black Desperado », le soir après le tournage dans son hôtel. On s’est isolé dans la salle de bain parce que dans le salon il y avait toute l’équipe qui jouait à la Playstation. Je lui ai monté le pied de micro dans la baignoire, je me revois debout au pied de la baignoire à faire les prises d’Oxmo pour enregistrer son couplet de « L’encre de nos plumes ». Si à l’époque j’avais eu un portable qui faisait des photos, j’aurais fait les selfies du siècle. (rires)

C’est un remix d’un morceau du premier album…

Exactement. En plus j’ai imposé à tous ceux qui posent dessus un douze mesures avec le gimmick de l’original à savoir : que des rimes à deux pieds en -i, comme « frisbee », « grizzli », et ainsi de suite. Ils s’y sont tous pliés, et AKH adore qui adore ce genre de challenges a croqué encore et encore jusqu’à faire un 24 ou un 28 mesures (un 32 mesures, ndlr) qui pour moi est un de ses meilleurs couplets en featuring. En plus de ça il a amené un côté fun et aéré, humoristique, tout en restant technique à la fois. Quelqu’un qui ne connait pas le rap et qui entend ce couplet peut l’apprécier, ce n’est pas rébarbatif.

La version originale était très chaude, les MC’s invités devaient avoir une certaine pression.

C’est vrai que ce morceau avait vraiment choqué, je me rappelle que sur B.O.S.S., l’émission bi-hebdomadaire de Joey Starr et DJ Spank, ils l’ont passée tous les jeudis et tous les samedis pendant six mois. Un soir Spank avait arrêté le morceau et il avait dit : « Eh la Cosca, celui-là il est super chaud, c’est un morceau monstrueux ! » Un autre soir ils avaient Jamel Debbouze dans leur émission, il s’amusait à vanner tous les morceaux, mais il était resté silencieux à la fin du notre, et ils étaient passé directement au morceau suivant. Ça nous a valu une invitation à Sky B.O.S.S. dans la cave, à l’époque des studios de Saint Ouen quand Joey Starr habitait à l’étage. Il ne descendait que s’il avait envie de descendre. On arrive au studio,  il y a 30 ou 40 personnes sur place et personne ne nous calcule, ambiance « B.O.S.S ». Je passe derrière le micro, je lâche un couplet de « L’encre de nos plumes » et un freestyle, et là Joey Starr descend et vient ambiancer avec moi. Et au moment de repartir, les 30 mecs qui nous avaient pas calculé sont venus nous serrer la main un par un. Un très bon souvenir.

A l’époque en plus il y avait un vrai froid entre Joey Starr et Akhenaton, c’était un contexte particulier.

C’est vrai, et c’était d’autant plus important que ce morceau passe chez eux, que Joey accepte de nous inviter dans son émission, tu as tout à fait raison de rappeler ce contexte-là.

8 – Grems feat. Sako – Le pessimiste (AirMax, 2006)

J’aime beaucoup Grems parce qu’il a du talent, on s’est rencontré par l’intermédiaire d’un DJ, Bool Champion, qui est maintenant à La Réunion. Il faisait des tapes sur Paris, beaucoup de trucs reggae / ragga. Il nous avait invités pour faire des mash-ups : on faisait des couplets sur des instrus reggae / ragga, ou on refaisait nos morceaux version ragga… Il nous a fait rencontrer ce mec qui à la base faisait beaucoup de graff et de graphisme. Musicalement c’était le premier à faire du grime, et à être hyper influencé par le hip-hop anglais. On s’est rencontré plusieurs fois, au début j’étais vachement choqué par ce qu’il faisait en termes de graphisme, je connaissais plus cette partie-là de son travail. Quand il m’a invité sur son album ça a été avec plaisir, ça s’est fait dans le temps. On s’est vu plusieurs fois, on a passé du bon temps… C’est un mec qui va d’abord chercher à savoir s’il a un truc à faire avec toi. Il ne va pas t’inviter parce que t’as un nom ou que t’es coté, mais plutôt parce qu’il a des atomes crochus avec toi. Même si on se voit peu je le suis musicalement, et « Le pessimiste » c’est un très bon souvenir. On l’avait enregistré dans ses propres studios à l’époque où il habitait sur Paris, et au-dessus il avait ses studios de graphisme. Une vraie structure hip-hop qui nous faisait rêver dans le sud, malgré le soleil et la mer.

Grems est issu du graff, tu as toi aussi pratiqué cet art au début de ton parcours il me semble…

C’était gentillet. On s’est fait lever une fois au moment où on recevait des cassettes de Paris de l’émission Dee Nastyle sur Radio Nova. On reçoit une cassette dans laquelle il y a le morceau de Moda et Dan qui fait : « Alors que j’tagguais, sur la voir ferrée, un putain de kisdé s’est mis à me mater… » Moda raconte comment il se fait courser, et on reçoit le seul morceau le lendemain du jour où on s’est fait lever. On s’est dit : « Putain on fait notre morceau à nous du truc ! » C’est comme ça qu’on s’est mis à faire notre premier morceau de rap.

9 – Chiens de Paille feat. MilliOnAir – Un cran au-dessus (Tribute II, 2008)

C’est l’époque où j’ai créé ma structure Juss Good Music, c’est le premier projet qu’on va produire de dessus avec mon associé de l’époque. On a été surpris de l’accueil reçu par le projet, à l’époque c’était le début de l’avènement des radios numériques, et Roberto Ciurleo, qui dirigeait Goom Radio, nous dit qu’il trouve le titre super, et qu’il aimerait en faire l’hymne de la radio. Il nous demande une version spéciale, il nous a poussés tellement loin qu’on nous a proposé un featuring avec Kenna, l’artiste américain. Finalement ça ne s’est pas fait pour des histoires d’arrangements avec les maisons de disques. On avait fait ce morceau vraiment pour s’amuser avec MilliOnAir, on ne pensait pas que ça allait devenir un single de ouf, on a hésité à faire un clip jusqu’à la dernière minute. On s’est rendu compte que quel que soit le style de rap que tu fais, tant que tu es sincère et que tu fais les trucs en t’amusant, ça s’entend.

Revenir avec un titre dirty south, c’était un sacré changement…

Non c’est une continuité, on a fait plein de trucs. J’ai posé sur des morceaux jazz, d’autres d’influence New-Yorkaise, west, rock. Faire du dirty c’était juste explorer un univers de plus. On n’a jamais réfléchi à nos choix artistiques autrement qu’à l’envie, faire du dirty ce n’était pas une question de mode. Ça faisait hyper longtemps qu’on en faisait, mais on se disait que tout ce qu’on avait fait jusque là ne valait pas forcément la peine de sortir, parce que ça n’atteignait pas le degré de qualité qu’on attendait et qu’on voulait avoir. Pour celui-là on l’a fait parce qu’on a trouvé la prod lourde et le refrain efficace. On l’a sorti en se disant « On verra bien ce qui se passe… » Et je pense même qu’avec plus de moyens, une maison de disque et une vraie équipe marketing derrière on aurait pu faire beaucoup plus de bruit avec ce titre. Je n’ai pas de regrets non plus, on ne refait pas l’histoire, mais ce morceau il a un truc quand même.

Sur l’ensemble du projet il y a de nouvelles sonorités d’ailleurs.

Ça s’approche beaucoup plus du live : on ajoute beaucoup d’instruments aux compositions, de moins en moins de samples. Tout ça c’est principalement dû à l’expérience qui rentre, et indirectement la conséquence de ce qui nous est arrivé avec « Prisons », parce que maintenant on se méfie des samples et de ce que ça peut générer derrière. On travaille beaucoup plus les productions en les composant, plutôt qu’en se basant strictement sur le sampling.

Sur ce projet on retrouve Cut Killer avec qui vous aviez bossé 10 ans avant déjà comme tu nous racontais tout à l’heure…

Exactement. Entre ce projet et Opération Freestyle on a fait pas mal de trucs ensemble : des émissions de radio, des concerts… Je suis revenu le voir pour Tribute II parce que j’avais fait le premier volume avec DJ Kheops qui était un des plus grands DJ du sud. Pour le deuxième je voulais un des plus grands DJ du nord, et il a accepté ma proposition. C’était, depuis « Eclipse », la première fois qu’on travaillait ensemble sur un projet. Comme on avait fait un projet concept sur Tribute II, dans lequel on racontait 24 heures de nos vies en temps réel avec des interludes, ça a été un gros travail de création en studio pour créer tous les instruments, les ambiances, les interludes… On a beaucoup travaillé, et c’est là qu’on a réellement appris à se connaître et à se rendre compte qu’on avait pas mal d’atomes crochus en termes d’appréciation du cinéma, de goût pour les séries et les films… On travaillait en parallèle sur les projets de films avec des interlocuteurs en commun, et ça nous a rapprochés et permis de développer d’autres choses en annexe de la musique.

Suite à ce projet on t’a moins entendu, tu travaillais dans l’ombre en tant que parolier.

En créant La Cosca, Akhenaton avait deux idées : la première était de créer un pool de producteurs, Al Kheymia, avec tous les compositeurs de tous les groupes qu’il avait signés. Il ne pouvait pas accepter toutes les offres qu’il recevait de par sa carrière solo et avec IAM, donc il déléguait à ces producteurs-là, ce qui leur permettait de travailler sur des projets auxquels ils n’auraient pas eu accès parce qu’ils n’étaient pas assez connus, et ainsi ils touchaient un autre niveau et se faisaient la main. Il voulait faire la même chose avec les plumes parce qu’il avait beaucoup de demandes de textes pour des gens de la chanson française, mais il a mis beaucoup plus de temps à le mettre en place et ça ne se goupillait pas comme il le souhaitait. Tant et si bien qu’il a laissé tomber l’idée jusqu’en 2006. Puis à la fin de la tournée « Stratégie Tour » avec La Cosca il vient me voir et me dit : « J’ai des demandes d’éditeurs de la chanson française pour lesquels il faut écrire des textes. On va commencer tous les deux, et si certains veulent se joindre on le fera petit à petit. Je ne peux plus continuer de refuser en disant que je n’ai pas le temps sinon je n’aurai plus de demandes. » A la fin de la tournée je lui rends trois textes et un quatrième en anglais, lui n’a pu n’en gratter qu’un seul. On rend les cinq textes à l’éditeur qui nous recontacte un mois plus tard en nous disant que trois sont retenus, pour l’artiste Julie Zenatti.

Elle voulait qu’on se rencontre, et derrière elle va m’emmener avec elle à un séminaire d’écriture de la maison de disques Colombia de quatre jours, leur livrer sept titres et rencontrer des gens super gentils et ouverts d’esprit. Je vais revenir sur mes positions et ça va m’ouvrir de nouveaux horizons. Et j’ai développé mes activités de parolier à partir de là. C’est comme ça que j’ai rencontré Nius et SoFly qui bossent sur mon album à venir, quand on m’a contacté pour l’album d’Amel Bent. On fait trois titres, Amel voulait en garder deux, et en termes de budget d’album elle n’a pu en garder qu’un : « Cette idée-là », le dernier single de son album en 2009, Où je vais.

Au final j’ai pas mal travaillé pour des comédies musicales, des artistes de chanson française, j’ai monté ma structure, j’ai appris beaucoup sur la gestion et les droits d’édition, et j’ai fait beaucoup moins de featurings parce que j’en avais marre d’en faire avec des artistes dont je n’appréciais pas forcément le travail. Même en le faisant pour l’oseille, avec internet les titres allaient rester sur la toile donc j’étais moins chaud. Il n’y a pas une petite astérisque en dessous des titres qui dit : « Il a fait ce titre-là parce que c’était bien payé, mais il ne kiffe pas l’instru ou le flow du mec. » Donc bizarrement je me suis concentré sur un travail plus proche de l’industrie qui m’avait refroidi avec « Prisons ». Ça s’est fait naturellement, comme je te disais, j’ai toujours tout pris comme du bonus, je suis bagagiste dans un hôtel à la base, je n’étais pas destiné à ça.

Tu as fait un featuring avec Julie Zenatti…

Oui c’est elle qui m’a proposé vu qu’on s’entendait bien. On a essayé, et ça a fonctionné. Et ensuite elle m’a emmené en tournée, et j’ai joué sur des scènes auxquelles je n’avais eu accès comme l’Olympia par exemple. Avec la chanson française tu touches une autre échelle de l’industrie et c’est très instructif.

En 2010 le groupe Chiens de Paille s’arrête, qu’est-ce qui provoque la séparation avec Hal ?

Des envies différentes. A l’époque je ne savais même pas si j’allais continuer à faire du rap ou pas, je voulais me focaliser sur mon activité de parolier. Hal voulait faire d’autres choses dans le jazz, l’électro… On a donc chacun suivi nos chemins, il est arrivé un moment où il fallait que chacun fasse son truc de son côté.

10 – Ahmad feat. Sako – Hôtel Bilderberg (Ne mourez jamais seul, 2011)

Un très bon souvenir. Ahmad je ne le connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Le mec de son label me contacte sur facebook, il m’envoie deux morceaux, et je prends une grosse claque au niveau de la plume. En plus j’ai appris que le mec faisait ses propres prods, mais c’est sa plume qui m’a plus giflé, il a une approche de l’écriture vraiment différente de ce que j’avais entendu jusque là. Du coup j’ai dit oui direct et ça a donné « Hôtel Bilderberg ». Aujourd’hui Ahmad est cité par Youssoupha dans son morceau « Pharaons et fantômes ». Youssoupha me disait qu’on lui demande souvent si on l’a payé pour le citer, alors que c’est juste que le mec a une vraie plume et qu’il avait envie d’en parler. La phase qui avait choqué Youssoupha c’était « L’important c’est pas la chute, c’est la terre d’accueil. » Moi celle qui m’a choqué c’est « J’ai voulu briser le silence et on m’a dit « si tu casses tu payes ». Le mec est capable de sortir des punchlines d’un tout autre niveau, chapeau bas. Et humainement c’est un mec super bien : il est prof, il s’en bat les couilles de l’industrie du rap, il n’a pas de projet carriériste, il fait un disque quand il en a envie. C’est un artiste à part entière et j’ai un profond respect pour lui et pour sa démarche.

C’était en plein boom de Breaking Bad, le clip s’en est clairement inspiré.

On en avait parlé le jour de l’enregistrement, et Steve Lejeune qui réalise le clip nous a proposé le concept du clip après avoir entendu le titre. Étant tous des grands fans de la série on est parti là-dessus.

Bonus Track : Sako feat. Akhenaton, Lino, Soprano, MilliOnAir, Youssoupha, Tunisiano & Veust Lyricist – Maudits soient les yeux fermés Remix (2015)

Le rap en France a 30 ans et pendant tout ce temps on a créé des morceaux qui sont des classiques qui vont au-delà du rap, de la musique à part entière. On est dans une industrie où nous-mêmes les rappeurs on a réussi à être victimes de la condition dans laquelle l’industrie nous place : on dit qu’en France il y a la musique et le rap. Il y a les musiciens et les rappeurs. Il y a les paroliers et les rappeurs. Je me suis rendu compte que c’était un état de fait qui s’inscrivait parce qu’on ne célébrait pas nous-mêmes nos réussites. Il n’est pas rare de voir Jay-Z; Rick Ross ou Nas sur scène célébrer l’héritage du hip hop américain en rejouant du Biggie ou du 2Pac, ou en revisitant des morceaux comme le font The Roots. Cet héritage ne doit pas se perdre parce qu’il existe.

On m’a proposé cette idée de remix pour les 15 ans du morceau, en me disant qu’il n’y avait jamais eu de clip ou de single pour ce morceau, et que ce serait peut-être bon de faire quelque chose pour l’anniversaire, parce qu’il a marqué des générations sans être mis en avant plus que ça par rapport à l’histoire qu’il a eu… On m’a suggéré une cover : refaire le morceau à l’identique, mais réinterprété par des mecs qui vont le faire découvrir aux jeunes. J’ai pensé que comme ça n’existait pas en France personne n’accepterait, mais je me suis trompé. Au final tous les mecs sont venus, et étaient d’accord avec le concept. Je suis peut-être le premier d’une longue série. Lino avait eu l’idée de faire un concert avec 20 groupes, et chaque groupe reprenait le titre marquant d’un autre groupe. Quand il l’a proposé il y a cinq ans, il y a eu juste cinq groupes qui ont suivi et ça n’a pas pu se faire. Du coup il était à fond derrière ma démarche, et c’est pour ça qu’il a participé.

C’est marrant je lisais les commentaires sur YouTube et les réseaux sociaux, et je suis tombé sur un mec qui disait : « Aucune originalité, les textes sont pas originaux, ça craint par rapport à l’original. » Et un mec lui répond : « Prête l’oreille, c’est identique à l’original. » Ce qui prouve bien que sur leurs 8 mesures respectifs, ils ont chacun apporté leur patte à tel point qu’on a l’impression que c’est un nouveau morceau alors que tout est pareil. Je leur ai pris la tête sur les placements rythmiques, et il n’y a pas un mot qui a changé à part un mot sur le couplet de Youssoupha : à la place de dire « A l’aube de l’an 2000 » il dit « Génération 2015 ». Je m’attendais aussi à avoir plus de haters qui allaient me défoncer en disant qu’on se la jouait « Les Enfoirés » pour revenir. Mais c’est pas pour revenir, sinon je l’aurais mis en vente. Là je le donne, c’est vraiment pour faire vivre le truc, sans démarche mercantile derrière, avec une volonté de transmettre ce qu’on possède. C’est pour ça que je me suis dit que j’en ferais peut-être d’autres derrière parce que je me rends compte c’est nécessaire et que ça plaît.

Parle-nous du casting.

J’ai pris des mecs avec qui j’ai eu une histoire commune. Youssoupha on a partagé la scène pour l’hommage à IAM aux Trophées du Hip Hop en 2009. C’était un très bon moment, on en reparle chaque fois qu’on se croise. Lino on n’a jamais fait de morceau ni partagé de scènes ensemble, mais j’étais dans le studio à côté en train d’écrire le remix de « L’encre de nos plumes » quand il avait enregistré la version « H » du morceau « A.K.H. ». Dans son couplet il utilisait des mots qui commençaient par la lettre L, comme sur « Douzième lettre » 20 ans plus tard, c’était une sorte de préquelle. Je lui en ai parlé et il n’avait pas remarqué ! Tunisiano on n’a jamais fait de morceaux ensemble mais on a partagé un putain de freestyle de 10 minutes chez Juan avec Pascal Cefran aux platines à Générations. Veust c’est la famille, pareil. MilliOnAir c’est un gars de chez moi, je me suis dit que ce serait un bonne vitrine pour lui. Akhenaton il a fait la prod et il nous a fait le plaisir de poser dans le refrain. Soprano on a fait plein de trucs ensemble et je sais que ce morceau lui avait beaucoup plu, c’était normal pour moi de l’inviter. Je voulais qu’il y ait un équilibre entre les MC’s du nord et du sud donc voilà. Il y avait plein d’autres gens pressentis pour le faire, mais je les garde pour d’autres trucs et on verra bien ce que l’avenir nous réserve. Comme je te disais, chaque morceau de plus dans ce domaine-là c’est un morceau de gagné, tout n’est que du bonus.

L’EP Une vie est sorti le 20 avril, peux-tu nous en parler ?

Dessus il y a la version radio du morceau « Une vie », l’instru, la version album et son instrumentale qui font une minute de plus, puisque sur l’album il y aura plus de musicalité. C’est le premier single.

Comment as-tu travaillé la partie musicale de cet album ?

Avec les compositeurs Nius et SoFly, sur des compositions qui sont programmées à la base, pas forcément basées sur des samples, et derrière des musiciens se réapproprient pour y ajouter la liberté qu’ils peuvent apporter à la composition programmée. Nius et SoFly ont réalisé la moitié de l’album, et l’autre moitié c’est C.H.I le compositeur luxembourgeois qui fait notamment les prods pour Youssoupha. L’album est quasiment fini et il sortira en septembre.

Lire aussi : 

Akhenaton – De la face B à Astéroïde, l’entretien « 10 Bons Sons »

Veust, l’interview « 10 Bons Sons »

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