Live report : VALD + Artcore State Of Mind à La Maroquinerie

Première date officielle de VALD (lire l’interview) à Paris, le concert prévu à la Maroquinerie le 15 avril 2015 et organisé par FURAX promettait d’être chaud. Seule ombre au tableau, le concert de Lino à La Cigale programmé au même moment, ainsi que le match Paris Saint Germain – Barcelone au Parc des Princes. Inutile de dire que rien n’assurait la présence en masse du public, et on était en droit de se demander dans quelle mesure le public de VALD allait répondre présent… Mais VALD a un public prêt à jouer le jeu, à mettre du cœur pour suivre le rappeur dans ses délires et à backer ses inepties. Alors au Bon Son, au lieu d’assister à la défaite parisienne annoncée ou au show de Lino, on a préféré la chaleur de la Maroquinerie. Ce live-report est donc le récit d’un concert pas vraiment comme les autres, où se côtoient insultes et barres de rires dans un joyeux bordel.

AU COMMENCEMENT ETAIT ARTCORE STATE OF MIND

La première partie était assurée par les mulhousiens d’Artcore State of Mind (lire l’interview), bien connu des lecteurs assidus de notre site. Ce n’est pas la première fois qu’ils retrouvaient VALD sur scène, et si le rôle d’une première partie est de préparer la salle pour la tête d’affiche, on peut dire qu’ils remplirent parfaitement leur rôle. Venus pour présenter leur nouvel album La Bande Annonce avec un nouveau set après avoir écumé pas mal de scènes dans le nord et l’est de la France suite à la sortie de leur premier album (mais pas le sud, alors Toulouse, si tu nous lis…), Dj Cerk, AD, DF et Narf8 étaient particulièrement enthousiaste à l’idée de faire cette date.

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Le rôle de la première partie étant toujours ingrat puisque le public n’est pas venu en masse pour vous voir, il s’agissait pour ASOM de conquérir le cœur du public. On peut affirmer que l’ambiance était au rendez-vous, le public étant bien réceptif au set énergique envoyé par les quatre membres du crew. Un gros set avec des ambiances variées, mais même quand il s’agissait de chill, l’énergie restait présente relancée par des sons comme « Faut que j’arrête », « La Bande Annonce » ou « Buffalo Biffle ». Car les MC’s se connaissent bien, ils se permettent des passes de folie à trois sur certains morceaux, n’hésitant pas à mettre en place un véritable jeu de scène et à sauter de tous les côtés. Sans oublier les transitions entre les sons faites d’un jeu de théâtre à partir d’extraits audio cinématographiques. Un set hyper carré et solide qui laisse présager que l’on entendra très certainement parler plus d’Artcore State of Mind dans l’avenir.

Pour la petite anecdote, on regrettera l’absence du son « Bordel » que le crew nous avait lâché pour DU BON SON #1. Toutefois, la mission était remplie et après cette session, le public était archi-chaud pour la suite !

PUIS VALD ARRIVA.

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Disons-le d’emblée d’une étrange manière : VALD est un poème ! Accompagné sur scène par Celui Qu’on Blaze AD et INCH, les trois acolytes avaient préparé leur coup minutieusement. Car pour réussir une entrée sur scène fracassante, il fallait trouver original, et de l’originalité, le blond d’Aulnay Sous Bois en a à revendre. De fait, INCH demandait pour commencer un maximum de delay pour une présentation de type « combat de boxe / Rocky » dans laquelle on apprenait qu’AD a raté son bac deux fois et VALD réussi le sien deux fois… Les bases du concert étaient posées, et on pouvait s’attendre à un set carré mais complètement dans l’esprit de l’album de VALD, c’est-à-dire sans ni queue ni tête mais qui met quand même bien.

Il y aura eu du grand n’importe quoi ! Sans pitié pour les jeunes présents dans la salle, les transitions entre les sons étaient ponctuées de « Suce ma bite » ou de « Fils de pute » lancés depuis la MPC de INCH en direction de VALD. C’est tout un art de gérer les transitions, et INCH y jouait un rôle majeur en tant qu’« animateur » de cette joyeuse sauterie. Maître de cérémonie malgré lui, toujours prêt à rappeler qu’il est celui sans qui le concert ne se déroule pas, INCH joue son rôle jusqu’au bout dans la petite guerre de clashs qui se déroule entre les trois artistes. CQBAD tient son rôle de backeur, vient nous faire son génial couplet du freestyle 02062014 avec L’Animalerie, et dispose véritablement d’une complicité géniale avec VALD.

Mais ces trois-là ne furent pas les seuls sur scène, et VALD avait invité du beau monde pour l’occasion. Bazoo, Rabakar puis Georgio passèrent sur la scène. Une ambiance bon enfant qui ravit le public. Mais le public attend également celui avec lequel il a sorti son dernier featuring. Celui qui, selon ses mots, « lui a donné envie de faire du rap », le grand Alkpote. Comme un gosse sur ce son, VALD se permet de changer les paroles en remplaçant l’ennemi par Israel pour ajouter un côté encore plus étrange au morceau. Un Alkpote qui fait son couplet sans bavure et qui s’en va en souhaitant tranquillement une bonne soirée au public. Bref, une bonne session de featuring qui nous montre que VALD sait s’entourer et que ses collègues rappeurs répondent présents quand il s’agit de monter sur scène.

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C’est toutefois autour d’un plan à trois que se déroule la plus grande partie du concert. Tout en variation dans les ambiances, se permettant de feinter le public, de la même manière que Suarez était en train de mettre à l’amende David Luiz, en balançant son couplet d’Autiste puis en l’interrompant, VALD est dans son personnage et dans son trip. En passant de « Smiley » à « Branleur », de « Vie de cochon » à « Aulnay Sous », de « Journal perso » à « Flowjob », VALD ne nous a pas uniquement présenté son dernier album mais a refait ses classiques. Le public, relativement jeune, suit et connait les textes par cœur ! On n’oubliera pas le gros bordel sur « Autiste » où les videurs ont du intervenir sur la scène afin de dégager le public qui commençait à monter, ni l’ambiance de dingue sur « Par Toutatis ». Enfin, VALD s’est permis de nous faire le premier extrait de NQNT2 dont la sortie doit se faire après les vacances d’été, « Bonjour », gros délire comme seul lui peut se le permettre. C’est sur le freestyle « CQFD » que le concert s’est clôt après un set d’une heure trente avec des artistes ravis mais fatigués par leur performance.

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En guise de conclusion, on notera que le public n’a pas failli à l’appel dans une Maroquinerie bien pleine. Qu’il s’agisse de Artcore State of Mind ou de VALD et ses acolytes, le spectacle a été assuré. Un remerciement spécial à Marie et FURAX pour l’organisation. Pour le reste, le public n’a plus qu’à aller écouter le dernier album d’Artcore State of Mind, attendre NQNT2, l’EP de CQBAD et l’album d’INCH. On en redemande !

© Photos par Astrée Photographies.

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