Live report – L.A in Paris

Samedi 21 mars au soir, Paris était habillé aux couleurs de L.A pour fêter l’arrivée du printemps. Une belle affiche groovy programmée au Pan Piper, organisée par Fun House et Holdupwear, partagée entre le punch rafraîchissant de Reverie et la ride authentique d’Aelpéacha. Ambiance.

On se demandait qui des deux têtes d’affiche serait en première partie, et si le public viendrait pour plus la MC de Los Angeles ou le boug du Val de Marne. Et bien c’est Reverie qui déclare les hostilités pour une heure intense, chargée en rythme et variée en beats. Aussi à l’aise sur des prods boom bap que sur des sonorités néo-trappistes, elle sait adapter son flow et capter l’attention du public… sans même avoir recours à un backeur. Son frère, DJ et beatmaker en chef, l’épaule dans un duo très intimiste. La qualité est là, certaine, et on vous suggère d’aller écouter Russian Roulette, son dernier album pour apprécier les talents microphoniques de la californienne (lire notre interview de Reverie).

Charmante, souriante, la jeune rappeuse est également reconnaissante et peu avare de « Excusez-moi », « Santé ! » et « Merci beaucoup Paris » prononcés dans un rire nerveux, trahissant sa timidité. Il y a fort à parier que dans quelques mois/années, la timidité aura laissé place à l’assurance d’une bête de scène si la progression se poursuit et le niveau se confirme.

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Photo de Julien K. // Justraw5

Et pour répondre à notre question, le public venait bien pour les deux artistes du soir. Aelpéacha, rappeur hors-pair, est LE mec en France qui a amené avec la ride (petite explication de ce qu’est la ride lors de son passage chez nos homologues de l’ABCDR), rappe du sexe tantôt, chante du reggae plus tard. Ne s’autorise aucune limite artistique, et joue de son humour pour déjouer le piège de la lourdeur, même si certains textes grivois laisseront des oreilles fermées à son univers.

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Photo : 2Da

Un band de neuf musiciens, rien que ça, est présent pour l’accompagner sur scène. Quelques reprises de classiques de la West Coast, des morceaux à lui, puis les sons incontournables de son répertoire comme son titre « String volant », dans lequel le MC ne se prend pas au sérieux et rend son rap attrayant, souple, et dans lequel il n’hésite pas à glisser des phases complètement hors contexte « Mais, pour qui tu veux que je vote ? / Ils nous proposent que des suce-boules / Ou des despotes » pour prendre un contrepied bien senti.

Une légèreté, à mi-chemin entre provocation et chill bien écrit, un flow nonchalant et un humour parmi les meilleurs du rap français, la recette d’Alpha est authentique car, que l’on aime ou pas, il faut reconnaitre que son créneau et son personnage musical font de lui un emblème de la G-Funk française. Comme invités, on apprécie notamment l’apparition d’A2H –qu’on aurait aimé entendre plus longtemps- et Driver… dans les chœurs ! Ce dernier de conclure avec des membres du C.S.R.D sur le diverti-salissant « Pas que la chatte ». Une soirée réussie, à tel point que les orgas parlaient déjà d’une suite…

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