JeanJass, l’interview du nouveau Goldman

JeanJass, jeune rappeur chevelu, débarque peu à peu de Charleroi pour conquérir la Gaule et confirmer un peu plus l’étendue du talent belge qui éclot ces dernières années. Rencontre avec un MC/beatmaker au style décalé et aux rimes nonchalantes qui vont en suspendre plus d’un.

Salut Jean-Jass, peux-tu te présenter aux lecteurs du Bon Son ?

Yo, mon prénom c’est Jassim. J’en ai un deuxième sur ma carte d’identité : Jean. Quand mes potes ont découvert ça, ils ont commencé à m’appeler JeanJass pour se foutre de ma gueule gentiment. On va dire que c’est un blaze naturel. J’ai 26 ans, et je fais du rap depuis une dizaine d’années.

Tu viens de Charleroi. Est-ce comme en France, un obstacle de ne pas venir de la capitale pour se faire connaitre et s’imposer ou est-ce différent en Belgique ?

C’est plus ou moins la même chose chez nous. Moi j’ai toujours eu des connexions avec Bruxelles donc je la ressens moins mais je pense que c’est pareil. Cela dit, les Parisiens sont peut être encore plus casse-couilles que les Bruxellois ! Sans offense ! (rires)

Tu fais partie du groupe Exodarap, tu peux nous en dire plus sur sa création et sa composition ?

Exodarap, qui signifie « Paradoxe » en verlan, existe depuis 2004. Le crew est composé de Thibaut aka Blondin, RAF, Vince Romeo (aux cuivres), Eskondo (DJ) et moi-même. On a sorti 2 LP gratuits qui ont eu un certain succès chez nous, ce qui nous a permis de faire un max de concerts depuis quelques années. On est déjà en train de bosser la suite.

Tu taquines pas mal la MPC, en témoigne tes prods régulièrement salies par Caballero ou toi-même. Ça fait longtemps ? As-tu commencé en tant que MC ou beatmaker ?

J’ai commencé à produire en 2006 je crois, c’était bien nul. J’ai débuté en tant qu’MC, c’est ma première fonction. Disons que le beatmaking est la deuxième fonction. Par contre, je ne travaille jamais sur MPC. Je suis de l’école ordi/souris, honte sur moi. Je n’ai même pas de synthé ! Je passe des heures à chercher les plus belles boucles, les plus gros breakbeats. Je sample tout, du vinyle (de préférence) à du Youtube si la « qualité » est correcte. Pour le reste, si je ne suis pas au studio (le Blackared, big up au propriétaire Loscar), mon vieux Macbook et mon casque suffisent.

« Je suis de l’école ordi/souris, honte sur moi. Je n’ai même pas de synthé ! »

Ton premier projet solo « Goldman » vient de sortir. Peux-tu nous parler du concept ? Pourquoi l’avoir appelé ainsi ? D’où vient le clin d’œil à Jean-Jacques Goldman ?

Il n’y a aucun concept, désolé d’en décevoir certains. Je cherchais un titre d’album que les gens retiendraient facilement, quelque chose de plus ou moins drôle et original. C’est ce titre que j’ai retenu au final. Je ne suis pas assez prétentieux pour dire que je l’ai choisi car ma musique est bonne (en référence au titre de JJG), mais si les gens le pensent c’est tant mieux !

Comment qualifierais ou définirais-tu ton rap à quelqu’un qui ne t’a jamais entendu ? Es-tu d’accord pour dire que l’egotrip a une place essentielle dans ton rap ?

Ma musique est aérienne, aérée. J’essaye de mélanger douceur et rugosité, j’espère y être arrivé sur ce projet. Bien sûr, l’egotrip est un thème à part entière pour moi. Parler de soi, c’est ce qu’il y a de plus facile et difficile en même temps. L’egotrip me permet de jouer des rôles, de m’inventer toutes sortes d’histoires et, accessoirement, de dire que je rappe mieux que les autres (la règle de base de l’egotrip).

Quelles sont tes autres sources d’inspiration, quels thèmes abordes-tu dans ce premier solo ?

Je ne suis pas très thème, j’ai du mal avec les thèmes « classiques ». Parfois je commence à écrire et le thème me saute aux yeux quand je termine la douzième mesure. J’aime beaucoup le storytelling, ceux qui me suivent depuis quelques années le savent. Je parle de ma vie, celles de mes proches, de foot, de bouffe, de cinéma, de drogue douce parfois, de ma ville… J’essaye de donner mon avis sur tout, le but est de divertir ceux qui m’écoutent.

Comment se sont faites les connexions avec Caballero et Le Seize ? Tu peux nous parler de ce dernier d’ailleurs, assez discret médiatiquement ?

J’ai rencontré Caba il y a 4 ou 5 ans, via des amis en commun sur Bruxelles. On a deux approches différentes de l’écriture mais on se rejoint sur beaucoup de choses. On écoute les mêmes merdes New-Yorkaises, on partage le même mode de vie vampiresque et on a la chance de très bien s’entendre humainement parlant. Avec Le Seize c’est encore d’autres rapports, pour moi c’est le grand scientifique de notre rap belge, le grand mage. J’ai énormément de respect pour son travail et sa personne. C’est quelqu’un de discret, silencieux, calme.

Un mot de la fin ?

Gros big up à eux et mon Exodarap Crew, achetez Goldman & Pont de la reine à vos potes pour les fêtes ! Merci Le Bon Son, long life.

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JeanJass – Goldman : disponible depuis le 3 novembre.

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