Just Music Beats : l’interview

Pour situer Just Music Beats, c’est deux gars de Marseille qui font leur taff a part, travailleurs de l’ombre influents, qui confirment leur carrière par leur présence active sur la scène actuelle du Hip Hop. Avec un bon nombre d’instrumentaux travaillés pour, entre autres, Perso, Le Turf, Degom, Gino, Mesrime, Taïpan, Deen Burbigo, Veerus, Coloquinte, Veust, Stamina, Ockney, Ron Brice, Wira, Flynt, Sat, Iam et des remix, l’équipe vous trimballe dans son univers musical. Mais mieux que cent de mes mots, je vais leur laisser la parole…

Donc Just Music Beats, c’est Oliver et Buddah Kriss ou Buddah Kriss et Oliver, l’un va avec l’autre, indissociables et indissociés… Présentez-vous un peu pour ceux qui n’ont pas la chance de vous connaître, s’il vous plaît !

Tout d’abord, BoNsOiR™. Au sein du duo Just Music Beats, il y a Oliver et moi, Buddah Kriss (je vais parler pour deux, mon complice a piscine là), et ça fait pas mal de temps qu’on roule notre bosse dans ce milieu, on trafique un peu à droite à gauche en suivant nos envies. [rires]

Vous et la musique : vous êtes passés par des cursus musicaux ou ça c’est fait par passion ?

Non, aucun cursus musical, à la base c’est une histoire de passion comme la plupart des gars. On a appris sur le tas, on est complètementautodidactes sur ce point-là.

Vos influences musicales ? Vos influences tout court en fait ! Je sais que Kriss est un fanatique du 7ème art notamment…

L’avantage du sampling, c’est que cette pratique t’ouvre à toutes sortes de musiques. Et certaines sont tellement barrées que de toi-même tu ne te serais jamais retrouvé à en écouter. Oliver est très calé dans tout ce qui touche le rock, la pop, et la funk sur la période des 80’s. Moi c’est plus ou moins la même sur les années 70 avec le jazz expérimental et la soul en plus. Cela nous permet de piocher des samples dans un vivier très large au final ! Pour revenir sur ta question, le cinéma fait grandement partie de notre culture. Que ce soit la SF, les films d actions bourrins, les polars italiens, les films d’horreurs, les films asiatiques ou la blaxploitation. On ratisse large…

A quelle année remonte l’officialisation de votre équipe ? (Par officialisation, je sous-entends le fait que vous êtes partenaires en affaires.)

Ça doit faire 7 ans maintenant, au départ Just Music Beats, c’était plus Just Music Records, un label indé de Marseille monté par Oliver et Marti (Veter, pour ceux qui le connaissent dans le milieu du graff). Ils avaient créé ce label deux ans auparavant, il y avait des MC’s, des beatmakers et des graphistes : Marti, Violentino, Yul, Maro, Toky, Bang Bang et Oliver. Ils venaient de sortir un street album  » Just Music : la mixtape », je les ai rejoints et on a bossé sur l’opus suivant : L’as du diamant qui est sorti en 2010. Entre temps, en 2009, on a sorti le projet « Marseillistan » avec Mesrime.

Est-ce que vous vous souvenez de la première fois ou vous avez été sollicités en tant que beatmakers ?

Oliver avait déjà placé des prods sur un projet de Kalash l’Afro, et moi sur un projet de Stone Black. Après, je crois que les premières réelles prods placées en tant que Just Music Beats sont arrivés sur l’album de Sat Diaspora en 2010.

J’ai pu observer aussi que vous réalisiez des vidéoclips, du coup ça rajoute une corde a votre arc. Sans indiscrétion, extension de vos services professionnels ou réel hobby ?

Pour la partie vidéo, c’est moi qui m’y suis mis, par nécessité au départ et c’est devenu une sorte de hobby. Mais il faut reconnaître que le fait d’avoir un peu de matos vidéo règle pas mal de problèmes de logistique. Mais ça reste une casquette qu’on réserve uniquement pour nos projets pour le moment. Mais rien ne nous empêchera dans un avenir proche a nous développer dans se secteur.

Concernant la manière dont est perçu le beatmaking aujourd’hui, en terme d’activité professionnelle, en France notamment, beaucoup ce que les choses sont amenées a changer dans les années qui viennent ?

Ah, question pour du pognon ! C’est vrai que l’argent est assez tabou en France, contrairement aux États Unis, où ce paramètre rentre dans l’équation au moment de chaque prise de contact en général. Déjà on peut noter une certaine prise de conscience dans le milieu du rap en France ces dernières années; de plus en plus d artistes prennent soin de mettre en avant les beatmakers avec qui ils travaillent, en les mettant au même niveau qu’un featuring limite. Et je trouve ça très bien. En suivant l’exemple américain, de plus en plus de beatmakers sortent des albums ou EP concepts avec des artistes particuliers ou autres (par exemple notre album en commun avec Perso). Le beatmaker sort de l’ombre et c’est un bien fondé.

Après pour ce qui est de la rémunération, cela dépend de pleins de facteurs. Tu peux pas faire des prods depuis 6 mois, n’avoir aucun CV et réclamer des sommes astronomiques en disant « je suis le meilleur« . Et tu peux pas non plus bâcler le boulot et vendre des sons à 15 euros. Il faut doser, bosser, savoir se placer, et c’est uniquement sur la durée que tu pourras demander de l’argent (au cas par cas pour vendre des instrus par exemple). Sinon pour les gros projets, il y a les éditions, la SACEM, etc. (quand tu bosses avec des artistes sérieux bien sûr…

Je faisais plus haut un résumé rapide des artistes avec lesquels vous avez travaillés, si j’en ai oublié je m’en excuse, et je vous laisse le soin de corriger, ils sont pas mal nombreux, des souvenirs particuliers concernant ces collaborations ?

Il y en a eu beaucoup et il y en aura d’autres encore ! Dans 99% des cas on a toujours des bons souvenirs de tout notre travail effectué au cours de ces années. Après c’est comme tout le monde, des galères par ci, des retards par là, mais rien de grave au final…

Et en parlant de collaboration, je me demandais : vous êtes dédiés à un ou plusieurs artistes en particulier comme cela se fait aux USA, sans pour autant négliger la demande « externe »?

En fait on a fidélisé certains MCs qui viennent nous voir systématiquement quand ils ont un projet sur le feu. Tu sais nous aussi on est des artistes, et on collabore volontiers avec n’importe qui du moment que son travail est en adéquation avec le nôtre, et surtout si le feeling passe bien entre nous.

Des projets sur le grill pour 2014 ?

Oui on a toujours des trucs sur le grill : des saucisses, des ribs, des chicken wings, des gambas marinés, tout ça quoi… Plus sérieusement on a pas mal de trucs en cours et on va essayer de faire chier un max de monde en 2014…

Messieurs, je vous remercie d’avoir répondu à mes questions, je vous laisse le mot de la fin, si vous avez un message en particulier à faire passer, notamment pour les gens qui suivent votre activité de manière régulière et les lecteurs du Bon Son !

Déjà merci a vous pour nous avoir proposé cet interview (désolé pour le retard, les fêtes de fin d’années avec la bouffe et les cuites qui vont avec…) Un big up aux artistes qui nous supportent et à toutes les personnes qui apprécient notre boulot. Restez connectés pendant toute l’année, il y a des bonnes surprises qui arrivent !

Just Music Beats : SoundCloud / Youtube / Facebook

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