Furax Barbarossa – l’interview

Les interviews de Furax sont rares. Et quand Barbe Rousse en accorde une au Bon Son, ça donne des réponses sans langue de bois. Rencontre avec un passionné, un vrai.

Est-il besoin de le présenter ? (sinon lire ici l’article sur Furax). Facilement reconnaissable par sa plume, sa voix, son flow, ou son univers, il est devenu un des incontournables du rap hexagonal, malgré une faible exposition. Pour Le Bon Son, il se prête au jeu des questions-réponses, et nous parle de ses débuts, de sa vision du rap, de son équipe, et bien sûr, de son album à venir.

Le Bon Son : D’abord Furax, présente-toi pour les lecteurs du Bon Son :

Furax : Furax alias Barbarossa, Barbe Rousse, je rappe depuis dix ans. Du sud la France, Toulouse. Comme la plupart des MC’s j’écris ma vie, ce qui m’entoure, ce qui entoure mes frères… La routine quoi !

Tu as un univers très original de par ta voix, ton flow, le choix des visuels, etc… C’est quelque chose que tu travailles ou ça te vient naturellement ?

Déjà merci, après je sais pas si c’est original mais c’est ma voix. Je ne peux pas la travailler hélas, c’est juste la voix que j’ai quand… je crie. (sourire) Mon rap c’est des hurlements, mais les années qui passent me calment, je crois. Pour le flow, forcément ça se travaille, et chaque prod me pousse à l’affiner. Pour les visuels je fais confiance aux gens de talent avec qui je bosse, il faut juste que ça colle à mon univers ou celui du titre choisi. Ebola du “Délit de fuite” se charge de me faire mes pochettes. Il a bien plus que le talent requis.

Tu as un parcours atypique dans la musique, peux-tu revenir dessus pour nous ?

J’ai commencé très jeune la musique par la batterie dans des groupes de chevelus, toujours en écoutant du rap en boucle. Le temps passe, je pars en vadrouille dans de gros véhicules aménagés, et avec une équipe de démons on va parcourir l’Europe et l’Afrique du Nord. J’ai vraiment découvert ce que voulait dire rapper devant un mur de son de 25 000 watts, sous la pluie. J’y ai vu des types écrire leur merde (en rital, en tchèque, en anglais) face aux enceintes et passer derrière pour cracher leur haine dans un micro rouillé. Terrible, c’était terrible, j’ai donc essayé à mon tour… Du temps a encore passé, je suis de retour sur Toulouse et rencontre le “Marécage” avec qui je tourne un moment. Puis je fais la connaissance de Toxine et Sendo, j’entre dans la Polychrome, on tournera un moment aussi… Aujourd’hui j’évolue au sein de la Bastard Prod, réunissant Sendo, Toxine, Abrazif et moi-même.

Polychrome 7, c’est fini ?

Polychrome 7, c’est bien fini oui, pour des raisons qui nous sont personnelles, mais c’est l’histoire de pas mal de groupes…

“Qui m’demande ?” annonce un nouvel album, est-ce qu’il y a une évolution par rapport aux opus précédents ?

Oui, “Qui m’demande ?” annonce mon prochain album solo, et j’espère qu’il y a eu évolution oui ! Déjà niveau prod, Toxine a pris du grade ! Je dois te dire qu’il fait très très mal… Et je suis allé frapper à la porte de Nizi, un monstre, et celle de Grim Reaperz, la faucheuse en personne !! Et d’autres encore, pour donner cette couleur noire à l’album. Après pour les textes, j’ai pas changé, comme je te l’ai dit plus haut, j’écris la vie avec mes mots à moi. Aussi gras soient-ils.

Furax - Le Bon Son

‘J’ai vraiment découvert ce que voulait dire rapper devant un mur de son de 25 000 watts, sous la pluie.’

Une date de prévue pour la sortie ? Il sera disponible partout en France ?

Une date ? Je te dirais avant l’été inch’allah (sourire). Il sera dispo sur les plateformes numériques et en vente en Fnac normalement, et encore d’autres points de vente.

Y’a-t-il un album du collectif Bastard Prod de prévu ?

Oui, il y a un album Bastard de prévu. Il est d’ailleurs déjà en marche.

Tu as collaboré avec peu d’artistes du devant de la scène, c’est une volonté de ta part ?

Je ne sais pas ce que tu appelles “devant de la scène”. Je fais des feat. avec des gens avec qui le feeling passe. Je n’ai jamais collaboré pour profiter d’un buzz, d’un nom… Ça ne m’intérresse pas du tout. Et puis je vais te dire, faire des feats avec Scylla, Jeff le Nerf, 10vers, Sendo, L’Hexaler, Swift Guad ou le Rootscore me rejouit ! Ah ah, ça c’est le devant de MA scène!

Est-ce que le fait de vivre à Toulouse est un handicap pour être exposé au niveau national ?

Un handicap je sais pas, mais il est sûr qu’aujourd’hui, si tu viens pas de Paris, tu n’es pas pris au sérieux, voire ignoré pour ce simple fait. J’ai vu beaucoup de MC’s d’ici ou d’ailleurs bouger à Paname en espérant décrocher quelque chose… je leur laisse. Je n’ai pas besoin de monter spécialement là-haut pour me faire plaisir et diffuser ma merde, la France entière est bouillante ! La Belgique, la Suisse !! Je l’ai vu de mes yeux ! Je me fous d’être exposé, comme dit 10vers, je me fous du nombre de vues… Tant qu’on me proposera des salles, j’y foutrai l’enfer ! Que ce soit ici ou ailleurs.

J’écris, je rappe par passion. Vivre à Toulouse n’est un handicap que pour ceux qui rappent pour d’autres raisons.

Le mot de la fin :

Ah ah, le mot de la fin ? C’est que l’début ! (Lino)

Liens : Myspace / Facebook Bastard Prod – Site Bastard Prod en construction

Photos : Neka (Rootscore)

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