Nodja : l’interview

Le Bon Son est allé à la rencontre de Nodja et te propose un retour sur le parcours de ce MC originaire de Perpignan, qui n’en est pas à ses premiers faits d’arme microphoniques, que ce soit sur scène ou en studio.

Nodja vient de sortir son nouveau clip : « Mic Ninja », l’occasion pour lui de nous expliquer sa vision du rap, et de nous retracer son parcours. Grosse interview.

Le Bon Son : Présente-toi : qui es-tu ? D’où viens – tu ?

Nodja, MC et Beatmaker de Perpignan (66), depuis plusieurs années à cheval entre Perpignan et la banlieue Est de Paris.

On te voit souvent associé à l’Uzine, qui sont-ils ? Comment s’est faite la connexion ?

L’Uzine est un collectif basé dans le 93, avec qui je fais pas mal de trucs. C’est la famille, on se cotoie depuis 3 piges, je les ai rencontrés lorsque j’ai posé pour un numéro de Talent sur Scene dans le 93.

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Le courant est très vite passé puisque l’on a le même esprit de puriste et des goûts pour les instrus assez similaires. Et j’ai enregistré et mixé mon album solo avec mon poto TonyToxik de l’Uzine.

Quand as-tu commencé ? En solo, en groupe ? 

Même si j’écoutais du rap depuis longtemps, je n’ai commencé qu’aux alentours de 2003 par faire quelques instrus chez quelqu’un qui me prêtait son PC, puis très vite des rencontres dans la rue m’ont donné l’envie de kicker et d’écrire des textes. Les premières années, j’avais un groupe avec qui nous avons fini par avoir des divergences sur le plan humain.
J’ai ensuite monté le collectif Schlass Prod sur Perpignan avec Sek-Mily, DJ Persecut et Amesty : 2 street-tapes (« Sans Refrain » volumes 1 et 2) et un maxi (« Underground ») ont vu le jour entre 2007 et 2009. En parallèle, j’ai fait mon truc solo, dont un maxi en 2007 (« Fais tourner ») et des scènes undergrounds. La distance a eu raison du collectif, ce qui m’a poussé à créer la structure Hotshoz’ Productions, sous laquelle j’ai sorti mon album solo fin 2010 (« Okay Bambino »), après pas mal de galères et beaucoup de taf seul. Aujourd’hui, le beatmaker Remito est associé à Hotshoz’, structure qui va grandir peu à peu.

Dans « Le temps s’accélère » tu dédicaces IAM et les KDD, et dans ton rap en général on sent que tu as été marqué par l’époque que certains appellent l’âge d’or du rap français, et les valeurs qu’elle véhiculait. Es-tu nostalgique de cette époque ?

Je suis nostalgique de cette époque comme la plupart des gens que je cotoie dans le milieu, mais sans vivre dans le passé. Le rap évolue encore dans le délire « old school » et on trouve toujours de très bons artistes (voire de meilleurs qu’avant), c’est juste qu’ils sont peu médiatisés, car les médias ne promotionnent que le rap-variété. Finalement, je pense que c’est mieux comme ça, car ça me ferait vraiment chier de voir ma musique écoutée par la masse d’ignorants gavée de zik commerciale ! Je rappe pour transmettre des idées ou des ambiances aux gens, pas pour être adulé par le plus grand nombre. Nous quand on fait du buzz, ce n’est pas parce que les pubs ont matraqué notre blaze, c’est parce que les gens adhèrent ! Et si l’industrie de la musique et leurs pantins continuent de prétendre qu’ils font du « rap » et nous volent ce mot, on finira par dire que l’on fait autre chose (Hotshoz’), tout simplement. Tant que le public bouge la tête et chope la chair de poule sur certains textes, les valeurs de l’âge d’or du rap perdurent : c’est ça mon combat.

C’est quoi les nouveautés, les choses à venir ? (feats, sorties d’albums, etc…)

J’ai posé récemment un feat sur l’album « La goutte d’encre » de L’Uzine, et quelques feats ou sons pour des compils en cours. Mais mon actualité c’est un maxi solo 6 titres qui va arriver sous peu avec Hotshoz’ Productions, la date exacte n’est pas encore fixée. On y retrouvera le Nodja d’Okay Bambino avec plus de maturité et de fermeté.

Le mot de la fin :

Ne cherchez à  faire du fric avec le rap, il n’y en a pas, ou à peine pour rembourser ce qu’on y laisse. Pour faire du blé, il faut donner dans la variété. Le hip hop c’est une passion, un mode de vie permanent, une culture qui va bien au-delà de l’argent, qui t’envoute totalement, et qui mérite qu’on la respecte. Malheureusement, aujourd’hui beaucoup se vantent d’avoir un certain niveau dans le rap en comptant les « j’aime » sur facebook et les vues sur youtube. Ramène-les dans la rue, on va voir ce qu’ils savent faire en freestyle, improvisation, clash, beatbox, tout ça sous la pression des chiens de la casse, on va rigoler ! On a tendance à croire qu’il y a de plus en plus de MCs qui savent bien rapper, ce n’est pas vrai, il y a juste de plus en plus de moyens techniques de le faire croire. Message aux gens qui écoutent du rap : soyez plus exigeants envers les artistes et ne nourrissez pas vos oreilles avec du « son Lidl » !

Facebook Nodja

Album « Okay Bambino » à télécharger ici : http://www.bboykonsian.com/file/96337

Cette interview a été publiée sur un autre blog dans un premier temps. Après s’être ravisé l’auteur a préféré le publier sur Le Bon Son.

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